Agents of S.H.I.E.L.D, première série télé dérivée de l'univers cinématographique de Marvel Studios, a fait sa rentrée la semaine dernière avec un premier épisode de bonne qualité mais non sans défauts dont vous pouvez retrouver notre critique par ici. Joss Whedon, qui garde un œil sur la série, ne réalisait que le pilote et a donc laissé sa place pour un deuxième épisode attendu au tournant. Alors Agents of S.H.I.E.L.D, glop ou pas glop ?
Après un épisode pilote introductif, la série part donc cette semaine la tête la première dans son sujet et c'est un des bons points de cette épisode : l'action démarre tout de suite, pas besoin d'attendre. Ce changement de rythme soudain s'explique par le fait que c'est au profit de David Straiton que Joss Whedon a laissé sa casquette de réalisateur. La différence se fait tout de suite ressentir et le bonhomme ne manque pas d'expérience puisqu'il a déjà travaillé sur Star Trek : Enterprise, Angel et Fringe. Malheureusement, certaines subtilités de réalisation propre à tonton Joss sont aussi perdues pour quelque chose de plus bourru, et plus classique. Le réalisateur a privilégié l'action à la narration et ce n'est au final pas un défaut de cette deuxième aventure de Phil Coulson et consorts puisqu'elle est beaucoup moins bien écrite et dialoguée que le pilote. Et dès qu'une scène s'attarde un peu trop sur la synergie entre les personnages, leur côté caricatural se fait ressentir et ces scènes deviennent nauséabondes, notamment une métaphore à base de puzzle.
Mais on ne peut pas parler d'Agents of S.H.I.E.L.D. sans parler du Marvel Universe et encore une fois, la série offre quelques ponts avec les films de la Maison des Idées. Sans spoilers, notre équipe du S.H.I.E.L.D. nouvellement formée est envoyée au Pérou pour étudier un étrange artefact qui se révèle fonctionner grâce à l'énergie du Tesseract. Évidemment, là où l'épisode de la semaine dernière faisait référence à l'Extremis introduit dans Iron Man 3, ici, c'est Captain America qui a le droit à ses petits clins d'œil et il faut avouer qu'entendre "Captain America" dans une série live action, ça fait quelque chose.
La série d'ABC renoue aussi avec la marque de fabrique de l'univers cinématographique de Marvel, car il ne faudra pas oublier de rester jusqu'à la fin de l'épisode pour savourer une petite surprise, qui sauverait presque le reste.
Et si on compare les films avec la série, c'est qu'Agents of S.H.I.E.L.D a voulu mettre les petits plats dans les grands et reste les fesses entre deux chaises tout au long de l'épisode avec ses effets visuels. Évidemment, on ne parle pas des même budgets, mais on sent clairement que la série d'ABC veut la jouer grand spectacle alors qu'elle ne le peut pas. Certains effets sont tout à fait acceptables pour une série du petit écran et c'est souvent avec des scènes totalement dispensables qu'elle se plante, notamment les plans de l'avion du S.H.I.E.L.D. qui sont assez risibles.
Heureusement, il faut noter que les scènes d'action sont vraiment bien chorégraphiées et se révèlent jouissives mettant en valeur les personnages, Ward et May en particulier, qui manquent par ailleurs affreusement de charisme. Si ce manque de personnalité forte entachait déjà le premier épisode de la série, il se confirme encore plus ici. Les acteurs du casting de ce deuxième épisode ne brillent malheureusement pas par leur talent et en particulier Leonor Varela (Camilla Reyes) et Elizabeth Henstridge (Jemma Simons), qui fait vraiment défaut au sextuor d'agents. Même Clark Gregg semble moins convaincant et dévoile un côté un peu trop Ramboesque dans cet épisode, se rappelant ses vieux souvenirs de bataille et n'ayant pas peur de se mettre à découvert en plein champs de tirs.
Agents of S.H.I.E.L.D signe déjà, avec ce deuxième épisode, sa première vraie fausse note. Même si l'épisode n'est pas catastrophique, il plaira sûrement au grand public tant il surfe sur le schéma basique de la plupart des séries.
C'est d'autant plus dommageable et frustrant que la série possède déjà un public, une mythologie et certaines guests stars grâce à la popularité des films et devrait pouvoir se payer le luxe de prendre des risques en tentant la carte de l'originalité, ce que beaucoup d'autres séries ne peuvent se permettre.
