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La Grande Aventure Lego, la critique

La Grande Aventure Lego, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• Une animation soignée
• Des personnages attachants
• Du fan-service en pagaille
On a moins aimé• Quelques longueurs sur la fin
Notre note

Lorsque Warner Bros. annonce en 2009 vouloir étendre la licence LEGO jusque dans les salles de cinéma, les interrogations fusent quant au potentiel d’exploitation des petites figurines jaunes dans un média où les adaptations ratées pullulent chaque année.              

Puis, peu à peu, les doutes s’estompent à la vue des personnalités de choix impliquées dans le projet. En allant chercher Phil Lord et Chris Miller, les deux jeunes génies de la comédie derrière Tempête de Boulettes Géantes et 21 Jump Street, la Warner décide d’offrir à son film une véritable identité lui permettant de se démarquer de la concurrence.  

Suffisant pour faire de La Grande Aventure Lego un film dont on se souviendra au-delà de son amusante bande-annonce ?


Inventés en 1949, les LEGO ont depuis bercés plusieurs générations de constructeurs en herbe aux envies créatrices différentes. Certains se concentrent sur la reproduction de scènes de leurs licences préférées quand d’autres préfèrent laisser libre cours à leur imagination et former des constructions originales. Dans la ville LEGO décrite par Lord et Miller, ces derniers n’ont en apparence pas le contrôle des choses. Magnifiée par une animation de très grande qualité, celle-ci est le stéréotype même de la mégalopole vivante, impressionnante de par son immensité mais peu originale. Une manière d’aborder le thème de la perte d’identité et d’originalité des grandes capitales avec humour, notamment par le biais d’interventions amusantes de Lord Business, vilain principal du long-métrage, campé par un Will Ferrel des grands jours.

Au cœur de ce gigantesque écosystème urbain, qui ferait rêver tous les amateurs de constructions étendues, se trouve Emmet. Simple ouvrier impopulaire au quotidien répétitif, Emmet est comme ces dizaines, centaines de petites figurines sans particularités, qui finissent bien vite démontées et perdues dans les boites de rangement. Mais la découverte d’un artefact issu d’une ancienne prophétie va l’amener à faire la rencontre de personnages atypiques chargés d’empêcher la fin du monde.

Alors soit, jusque là on pourrait facilement croire que l’on se trouve devant un film d’animation bourré de clichés et vite oubliable. C’était sans compter l’avalanche de fan-service que LEGO essayait difficilement de dissimuler sous sa manche.


Doté d’un trio de personnages principaux composé d’Emett, de Cool-Tag et de Vitrius, La Grande Aventure Lego s’est, sans surprise, servi de l’immense catalogue de licences LEGO pour offrir au public d’hilarants caméos de héros du grand et du petit écran.

Le risque principal d’un tel afflux de personnages secondaires aurait été d’en faire trop et d’échouer à donner une identité graphique à l’univers LEGO. Une erreur que n’ont pas commise Phil Lord et Chris Miller, qui remplissent le cahier des charges en proposant un récit certes linéaire et émouvant destiné aux plus jeunes, mais en offrant à un public plus âgé des références bien senties, jamais envahissantes, et qui permettront dans certains cas d’avoir une seconde lecture du film.

Et si les deux réalisateurs réussissent l’exploit de donner vie à un univers, la réussite du projet vient également du travail vocal réalisé par les multiples acteurs du film.


Érigé au rang de futur crack de l’industrie hollywoodienne, Chris Pratt semble en tout cas être un acteur qui a le nez pour flairer les futurs films à succès. Déjà scruté par tous les fans de Marvel Studios pour son rôle de Star-Lord dans Guardians of the Galaxy, Pratt confirme ici ses talents d’acteur en livrant une performance vocale en accord parfait avec le personnage d’Emmet, entre joie et naïveté. Un talent qui se ressent également dans les interactions entre Emmet et Cool-Tag, personnage féminin fort incarné par Elizabeth Banks (Hunger Games, Spider-Man 3).

Si l’actrice ne brille pas particulièrement, elle réussit tout de même à se montrer dans de savoureuses scènes faisant apparaître le Batman doublé par Will Arnett. Dans une pure parodie du Batman à la voix rauque de Christian Bale, Arnett réussira à faire sourire les lecteurs de comics, qui s’amuseront également des apparitions de Superman (Channing Tatum) et Green Lantern (Jonah Hill).

Plus discrets au cours de la promotion du film, Morgan Freeman et Liam Neeson font pourtant bien plus qu’acte de présence et imposent ici leurs pattes personnelles aux personnages de Vitrius et du Good Cop/Bad Cop, bien aidés par de superbes répliques. 

Un dernier mot concernant la bande-son composée par Mark Mothersbaugh, agréable sans être remarquable, mais qui s’insère finalement avec inventivité entre deux couplets de l’entêtant mais entraînant « Everything is Awesome » composé par les groupes Tegan & Sara et The Lonely Island.


Adapter sur grand écran des figurines elles-mêmes inspirées de héros issus du cinéma n’était pas chose aisée. Et pourtant, en confiant le film à des réalisateurs barrés et peu censurés, la Warner a pris le projet par la bonne brique et a réussi à faire de la richesse du catalogue LEGO une force. Visuellement agréable et solide scénaristiquement, La Grande Aventure LEGO peut se targuer d’être une adaptation réussie et originale. Et qui sait, en cas de succès au box-office, ne se pourrait-il pas que les pontes de la Warner ressortent les manuels et se lancent à nouveau dans de folles constructions ? 


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