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Superman : American Alien #1, la review

Superman : American Alien #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Touchant et drôle
• Le concept de la série
• Landis comprend réellement Superman
On a moins aimé• Les dessins parfois aux fraises
• Un concept à double tranchant ?
Notre note

D'avantage connu pour ses travaux au cinéma (American Ultra ou Chronicle en sont deux représentants) et son excentricité sur Twitter, le scénariste Max Landis, passionné par la figure de Superman depuis son plus jeune âge, a tapé dans l'œil de DC, qui lui a offert les commandes d'une mini-série qui entend revisiter les grandes étapes du parcours de Kal-El, et qui débutait hier dans les rayons des comics shops.

À première vue, le concept n'a rien d'original. Plusieurs auteurs se sont déjà amusés à relire le destin de Kal-El et ses différents rebondissements. Mais l'approche de Max Landis sera légèrement différente. À chaque nouveau numéro - sept sont prévus - le scénariste à l'intention de nous présenter une étape de la vie de Kal-El, non pour la dépoussiérer, la moderniser ou la réinventer, mais uniquement la raconter, avec le plus d'honnêteté et de justesse possibles. Un schéma déjà vu sur le héros mais qui, au regard de ce premier numéro, est pour l'instant réussi. Et tant mieux, ma foi, car en l'absence d'une bonne série Superman, on se contentera d'une mini qui nous retrace son parcours avec sincère nostalgie.

En l'occurrence, Superman : American Alien s'ouvre sur l'enfance du jeune Clark Kent. Sujet périlleux s'il en est, l'enfance, et celle de Kal-El parmi toutes les autres, est souvent traitée avec le même ton et les mêmes archétypes. Et si Max Landis s'en détache à peine, c'est pour mieux traiter un maximum de sujets au sein de ce premier numéro. Une originalité nuancée qui débouche sur une narration très fluide, des dialogues qui sonnent justes et une ambiance vraiment touchante. A croire que le scénariste entend sublimer tout ce que nous connaissons déjà, à travers sa propre expérience du mythe Superman.

Si originalité il y a, il faudra plutôt la chercher dans les dessins et la composition de Nick Dragotta. Visiblement très inspiré par l'American Manga et peut-être bien le Manga tout court, le dessinateur nous offre un numéro très japanisant, et qui ne plaira donc pas à tout le monde. Il faut dire que son minimalisme et son exagération trouvent leurs limites au détour de quelques cases. Mais dans l'ensemble, le style offre à ce numéro la candeur et la fraîcheur dont il avait besoin. Et en ce sens, Dragotta sert assez bien l'intrigue, son personnage et le message de tolérance distillé par Max Landis tout au long du numéro.

Mieux, et ce n'est sans doute pas un hasard, le traitement du jeune Clark nous fait penser à un certain Astroboy. On sait que les deux personnages partageaient déjà un amour certain pour les mèches de cheveux travaillées, on apprend avec ce numéro que les thèmes qu'ils convoquent sont assez similaires. Une rencontre inattendue (voire involontaire) entre les cultures américaine et japonaise, mais qui donne une saveur certaine à cette histoire, qui par ailleurs, est très touchante.

Landis utilise en effet à merveille la comparaison entre la nature alien de son jeune protagoniste et nos propres craintes, dans un monde qui a toujours autant de mal à accepter la différence. A grands coups de jolis dialogues, de références et d'une vibe à la Spielberg, le scénariste parvient à toucher la corde sensible, et confère à ce qui aurait pu être une énième version de l'enfance de Superman une vraie singularité. On notera d'ailleurs quelques idées intéressantes du côté de la réinvention, tout de même, Martha et Jonathan Kent étant ici deux ex-hippies devenus parents - Coucou Mark Millar et Trouble.

Drôle et touchant, inspiré et inspirant, ce premier numéro de Superman : American Alien conjugue avec brio tout ce que nous savons de Clark Kent, et tout ce que nous respectons chez lui, dans un concept certes commun mais parfaitement maîtrisé. Méfiance toutefois, en changeant de dessinateur (Jock, Jae Lee et bien d'autres sont annoncés) et de sujet à chaque fascicule, Max Landis pourrait se brûler les ailes comme Superman devant une étoile rouge. Mais avec un peu de chance, sa passion, pure et honnête, suffira à nous offrir la série Superman que nous cherchons depuis quelques années déjà. A suivre avec attention, donc.

Republ33k
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