Autrice en pleine ascension du côté des comic books avec son adaptation d'Orphan Black chez IDW ou encore Faith chez Valiant, Jody Houser arrive cette semaine chez DC avec un nouveau titre pour le label Young Animal de Gerard Way. Une série intitulée Mother Panic, pour laquelle la scénariste va faire équipe avec Tommy Lee Edwards.
Pour vous en dire un peu plus sur le ptich, sachez que Mother Panic risque d'être le titre de Young Animals le plus connecté au reste de l'univers "mainstream" de DC puisqu'il est directement lié à la mythologie de Gotham et à son plus célèbre justicier, Batman. Mais le titre ne vous propose pas, néanmoins, de découvrir un nouveau sidekick du croisé en cape. Du moins, pas pour le moment. Ici, nous rencontrons Violet Paige, une jeune femme et une célébrité qui cache un lourd secret, puisqu'elle a pris depuis quelques temps la voie des armes en endossant le rôle du brutal vigilante connu sous le nom de Mother Panic.
Nous dérivons donc légèrement des canons instaurés par l'éditeur au deux lettres dans ce titre, qui paraît aussi familier que frais. Une première qualité doublée par la présence d'un personnage féminin qui évite de cocher les cases habituelles de l'héroïne à la cool façon Batgirl. Ce qui était plutôt attendu, puisque Mother Panic s'inscrit dans la lignée "adulte" de Young Animals, mais il est toujours bon de le préciser. Si Violet n'échappe pas à quelques archétypes et dialogues bien connus, son alter-ego se montre ainsi assez intrigant, au sein de ce premier numéro, pour nous accrocher. Ce qui n'était pas gagné au regard de ce fascicule finalement assez chiche en exposition.
Vous le savez, expliciter toutes les informations nécessaires à la lecture tout en préservant les mystères est un exercice périlleux, et comme
Doom Patrol avant lui,
Mother Panic réussit tout juste l'exercice. En effet, certains passages, étant donné le nombre de pages à la disposition de l'autrice, paraissent un peu obscurs, ou instables, à croire que les titres
Young Animals mériteraient tous une pagination accrue pour leurs débuts dans les
comics shops. Mais qu'à cela ne tienne, on se rattrape avec quelques jolis concepts, et une ambiance travaillée.
Elle passe beaucoup par les très belles planches d'un Tommy Lee Edwards qui se Sean Murphise toujours plus, l'atmosphère de Mother Panic rappelle l'ambiance crade des Detective Comics de Scott Snyder, un ton qui manque beaucoup aux titres Batman du moment, à mon sens. L'ambiance est donc, indéniablement, une autre qualité de ce premier numéro, qui par ailleurs nous offre de très jolis concepts. On pense forcément au costume, particulièrement réussi, mais aussi aux vilains de cette introduction, qui ont une façon très particulière de vivre leur art, et qui pourraient ainsi cacher une belle réflexion sur la toxicité des fandoms en tous genres.
Qu'on se le dise, ce Mother Panic, derrière ses airs familiers, a beaucoup de potentiel. En tant qu'anti-Batgirl (qualificatif que j'emploie sans animosité envers Barbara Gordon et ses auteurs), le titre fonctionne à merveille et propose suffisamment de réjouissances et de bonnes idées pour nous accrocher. Mais le label Young Animal semble avoir la fâcheuse tendance de proposer des entrées en matière très obscures, qui pourraient bien rebuter les lecteurs et les lectrices les moins curieux. A suivre donc !