Dans un marché où les ventes de singles reculent (en nombre d'unités commandées), et où Marvel occupe le terrain en multipliant les titres et variantes quitte à noyer le marché, la plupart des lecteurs de comics ne veulent toujours pas entendre parler du numérique. La lecture sur écran ne progresse pas, proportionnellement à d'autres loisirs ou pratiques culturelles rendues plus faciles d'accès par la démocratisation des smartphones et tablettes il y a quelques années.
Depuis peu,
DC Comics constate cependant un gain de lecteurs en dématérialisé via la plateforme
DC Universe, concentration de titres accessibles à la lecture en ligne avec une gamme de séries télévisées comme produit d'appel. Un terrain qui semble intéresser
Jim Lee, dans la même optique de nouveaux marchés à conquérir qui aura conduit l'éditeur
à ouvrir les publications DC aux magasins Walmart, avec un certain succès.
"Sur la partie numérique, les choses n'ont pas réellement progressé ces dernières années, ce qui est un peu décourageant. Beaucoup de lecteurs passent à des formules d'abonnement, ce qui a un effet négatif sur les achats en ligne. Mais sur le plan plus général, c'est décourageant parce que tout le monde répète que le numérique est censé être l'avenir.
S'il y a bien un élément qui devrait continuer à progresser, ça devrait être cette partie là. Le fait d'avoir atteint un plateau, d'être en face d'un mur à escalader, en dit beaucoup sur pas mal de choses. Il va falloir que l'on réinvente notre offre sur le numérique. Le service d'abonnement de DC Universe fait partie de cette réflexion."
Dans un marché où le livre aurait tendance à reculer au profit des écrans, avec des loisirs de plus en plus chronophages à portée de mains dans les sociétés smartphones-centriques, l'idée de rendre la bande-dessinée accessible par le biais des écrans aurait un certain sens, pour conquérir les publics de curieux étrangers à la culture des libraires ou des collections de reliés. Cela étant, la crainte serait, à l'image du marché du streaming, de voir chaque compagnie développer une plateforme séparée et accessible via des abonnements qui ne feraient que s’additionner, pour celui qui chercherait à tout suivre.
On appréciera
les efforts de l'application Graphite en la matière, utilisant un modèle basé sur la publicité et recouvrant les catalogues de plusieurs (petits) éditeurs. On se rappelle que les majors auront réussi à s'accorder pour faire de
Comixology le
iTunes des comics - reste à voir s'ils sauront se mettre d'accord pour inventer une plateforme commune à la
Spotify dédiée aux lecteurs de BDs.