Au même titre que Black Panther, c’est au tour des Thunderbolts d’avoir droit à leur numéro Point One, par le scénariste habituel de la série Jeff Parker (Hulk, Agents Of Atlas) et Declan Shalvey (28 Days Later) qui s’était déjà occupé de nos criminels repentis. Le but des Point One est d’appâter les nouveaux lecteurs en leur proposant un numéro conçu pour leur permettre de commencer la série. En ce sens Thunderbolts 163.1 remplit parfaitement sa mission, et ne se résume pas non plus à une parenthèse stérile pour ceux qui liraient déjà la série.
En effet ce numéro est le début d’un nouveau chapitre pour la fine équipe emmenée par Luke Cage et composée de Songbird, MACH V et Ghost. Le terme chapitre est on ne peut plus adapté. Comprenez que l’intrigue de la série se poursuit (Luke et compagnie cherchent toujours les membres renégats des T’Bolts qui leur ont faussé compagnie durant Fear Itself) mais qu’il est parfaitement possible de la prendre en cours avec ce #163.1. Cela grâce à un habile récapitulatif des évènements par le biais de Ghost dès la première page. Ainsi on sait tout de suite où on en est. Et, toujours pour les nouveaux lecteurs, Jeff Parker fait de ce numéro une occasion de revenir sur l’histoire du groupe à travers les souvenirs de Songbird (via une ficelle efficace pendant que nos héros explorent un repaire de Satana, l’une des T’Bolts renégats).
Et pour les lecteurs habitués me direz vous ? Et bien déjà on nous laisse entendre que ce petit voyage dans les souvenirs de Songbird pourrait ne pas être innocent mais au contraire se révéler la clé des évènements à venir. Et à plus court terme, la fin du numéro (avec l’intervention de Valkyrie) remet l’équipe sur la trace des renégats via un petit cliffhanger tout softexploitant bien une scène entre Songbird et l’Asgardienne issue des numéros précédents (à propos de Troll, une autre des T’Bolts évadés). Ainsi on n’a pas l’impression d’avoir lu un numéro pour rien. Ajoutez à cela une petite scène d’action en ouverture, au dénouement bien trouvé, et vous avez 22 pages bien remplies.
Bien remplies et bien écrites. Jeff Parker ne dispose pas de tout ses personnages pour l‘occasion mais garde quand même les principaux et montre qu’il les maîtrise parfaitement. Luke Cage est comme on peut s’y attendre badass, cool, un poil bourrin mais pas idiot. Et certaines de ses répliques sont particulièrement réussies. Ghost est parfait : cuistre arrogant et bizarre mais malin et dont on se demande toujours les réelles intentions. Songbird est sûrement le personnage le plus attachant, dans la lignée de ce qu’Andy Diggle (Losers, Daredevil) avait fait d’elle lors de son run. T’Bolt de la première heure et authentique repentie elle est le cœur de l’équipe comme Parker le glisse habilement dans sa narration (ce n’est pas un hasard si c’est à travers elle qu’on apprend l’histoire des T’Bolts). Courageuse, capable, déterminée mais fragile, elle est l’une des meilleures héroïnes de la Maison des Idées. Reste MACH V dont on se dit qu’il est sous-exploité. C’est dommage mais ça pourrait changer…
Au niveau du dessin, force est de reconnaître que la charte graphique de la série peut rebuter. Dessin ultra stylisé, relativement peu détaillé, sombre et un peu sale, il faut aimer. Cependant ça colle assez bien au ton de la série (même si on ne pleurera pas si Roberto De La Torre ou Mike Deodato veulent revenir). Et si on adhère au style, On ne peut qu’aimer le travail de Declan Shalvey (et de Kev Walker, l’artiste habituel). C’est dynamique, les mises en page sont impeccables et les visages étonnamment expressifs. MACH V fait un peu « bloc » (décidément il n’a pas de chance) mais ce même trait sied à Luke Cage. Ghost a quant à lui une apparence et des attitudes torturées très réussies. Bref le tout fonctionne très bien.
Thunderbolts #163.1 est donc une belle réussite. Déjà parce que c’est un bon comic, bien écrit et enlevé. Mais surtout parce qu’il remplit parfaitement sa mission de Point One en étant un bon point d’entrée pour qui voudrait découvrir la série, tout en faisant progresser l’intrigue en cours et en teasant habilement à propos du futur de la série. Il faut adhérer au style du dessin mais si on n’est pas allergique par principe, celui-ci est efficace et sert bien le récit. Un titre à découvrir.
Les plus : On peut commencer par ce numéro
L’intrigue avance
Bien écrit, surtout les personnages
Les moins : Le dessin reste spécial
MACH V sous-exploité
Pas mal de personnages importants sont absents
Notes
Scénario : 4/5
Dessin : 3,5/5
Globale : 4/5