Le 1er Avril 2012 restera dans les annales de la télévision outre-atlantique : Wrestlemania dantesque (où l'Undertaker, CM Punk et The Rock ont prouvé au monde qu'ils étaient les plus grands catcheurs du monde), reprise de Game of Thrones pour une seconde saison qui s'annonce tout aussi excellente que la première et démarrage au japon de Saint Seiya Omega, suite officielle des aventures de Saori et Seiya, devenu chevalier d'or du Sagittaire.
Et c'est presque dans son coin, malgré une campagne marketing menée tambour battant ces dernières semaines, que Marvel lançait Ultimate Spider-Man, série d'animation promise depuis plusieurs années maintenant. 2 épisodes après le lancement, que reste-t-il de ce que la Maison des idées considère de son propre aveu comme le plus gros lancement animé de son histoire ?
Drôlissime. C'est l'adjectif qui sautera aux yeux de tous les spectateurs après le visionnage de ces 50 minutes de délire animé. Ce que laissaient entrevoir les extraits publiés ces derniers jours s'est confirmé : Ultimate Spider-Man est très bien écrit, jusque dans ses dialogues, là où les adaptations animées pêchent en général par excès d'infantilisation. Les références fusent, de Pulp Fiction à Community en passant par Street Fighter, le doubleur Américain de Peter Parker (Drake Bell) sonne juste et son insolence adolescente vous fera rire plus d'une fois ! Combiné aux dialogues ciselés de Brian M. Bendis, tout ceci fait mouche, sans parler des situations plus loufoques les unes que les autres (la présentation des vilains débarquant à Midtown Highschool fait mouche, particulièrement lorsqu'il s'agit de Thundra).
La partie de Wii entre Tante May et notre jeune héros restera elle aussi gravée dans l'inconscient des jeunes spectateurs (pendant que les vieux de la vieille se contenteront d'apprécier les cameos de Stan Lee), qui se retrouveront plongés dans une adaptation animée on-ne-peut-plus juste dans son époque.
Côté scénario, les deux premiers épisodes présentés ici servent réellement d'introduction et ne peuvent pas laisser présager d'un fil rouge aussi présent et bien amené que dans la version Comics d'Ultimate Spider-Man, Norman Osborn mis à part. D'ailleurs, en dehors de l'âge de Peter, cette version n'est pas à proprement parler l'adaptation exacte des Comics dessinés par Mark Bagley et l'appellation Ultimate est justifiée d'entrée par un Nick Fury qui lui, est la copie conforme de sa version Sam' Jackson.
On notera tout de même l'audace d'introduire une série consacrée au tisseur sans passer d'entrée par le marronnier "Oncle Ben/Drame-Responsabilités" ; Marvel TV prend donc le parti de considérer les jeunes pousses comme "éduqués" au sujet du tisseur, notamment grâce à la trilogie de Sam Raimi.
Dernier détail : la bande son semble jusqu'ici solide et plutôt rock'n roll avec un ensemble de rythmiques efficaces accompagnant à merveilles l'enchaînement de scènes, tambour battant.
Malheureusement, toutes ces qualités ne font pas (encore) d'Ultimate Spider-Man une réussite totale. Franchement drôle, la série oublie peut-être justement de s'arrêter sur l'aspect plus sérieux que comporte Ultimate Spider-Man et les spectateurs en recherche de profondeur risquent d'être pris au dépourvu.
Gros point noir également en ce qui concerne les "Super-Amis" de Spider-Man avec les représentations ridicules de Power Man, White Tiger, Iron Fist et Nova, tout juste bons à servir de goodies dans les paquets de céréales Kellog's, qui tranchent avec la justesse de personnages comme l'agent Coulson et le Docteur Connors.
Laissons toutefois passer la première saison de la série avant de livrer un bilan trop hâtif à propos du potentiel adulescent de la série, celle-ci n'étant qu'à ses balbutiements en termes de scénario.
De l'humour, de l'humour de l'humour : voilà ce qu'est Ultimate Spider-Man. Parfait pour être appréciée entre amis ou avec un regard d'enfant, la série décevra pourtant les fans de la première de l'excellente série de Brian M. Bendis et Mark Bagley à cause d'un manque de profondeur évident, que la dizaine de caméos et de bonnes idées de réalisation auront bien du mal à combler.
Rassurons-nous et regardons dans le bon sens toutefois : nous tenons bel et bien ici la meilleure tentative animée de Marvel depuis des années !