Chaque mois, il s’agit d’un des titres que j’attends le plus : Teenage Mutant Ninja Turtles. Avec un très grand succès commercial et critique, une nouvelle série sur les rails chez Nickeleodon, IDW surfe sur la vague TMNT et en profite pour ressortir les premiers numéros recolorisés, des tpb d’épisodes classiques, réaliser des ties-in, et autre crossover. Mais le coeur reste néanmoins l'ongoing et après quelques épisodes plus mou ce dixième fascicule est à un tournant...
Lors des précédents numéros, les quatre tortues avaient fait face à une invasion de MOUSERS menés par Old Hob dans leurs égouts qui a débouché sur l'enlèvement de leur père, Splinter. Leo et ses frères se sont lancés à sa poursuite dans des labo de Stockgen, aidés par Casey et April qui a donc fait leur connaissance de manière un peu brutale et rapide. Malheureusement pour eux, Baxter et le Général Krang ne sont pas les seules menaces à la recherche du mutagène...
Voila donc où nous en sommes au début de la lecture. Le début est un peu poussif pour nous expliquer à quel point le Foot Clan est puissant et dangereux par le biais du monologue d'une Ninja qui nous passe un peu au dessus. Il faut dire qu'on est à un des moments les plus attendus depuis que la réincarnation est évoquée : la rencontre entre Splinter/Hamato Yoshi et Schredder/Oroku Saki soit 5 numéros après le sublime TMNT#5, point culminant de l'ongoing.
Dans le même temps, les tortues sont totalement désemparées d'avoir perdu leur maître et doivent trouver un nouveau foyer. Nouvelle venue dans le groupe, April leur trouve un refuge et assiste tant bien que mal avec Casey aux chamailleries au sein de la fratrie. Devant leur totale impuissance face à la situation, on assiste encore une fois à un très bon traitement des personnalités de Leonardo, Donatello, Michelangelo et Raphael. Tom Waltz ne se contente toujours pas de livrer une histoire gentillette de brawl de mutants. Le cœur de ce single se trouvant principalement sur Splinter, les notes d'humour parsemées dans les interludes sur les Tortues et l'approfondissement des caractères permettent de rendre la moitié du single pas totalement dénuée d'intérêt.
Les dessins de Dan Duncan n'ont jamais été autant irréguliers. Alors que Splinter est magnifiquement mis en action, certaines cases piquent vraiment les yeux. On retrouve cela encore une fois sur celles représentant les humains. April O'Neil et Casey Jones semblent même parfois être plusieurs personnes différentes. Par contre il n'y a toujours rien à redire sur les tortues. De son côté, l'apparition de Schredder illustre parfaitement la menace qu'il représente : massif, sombre, un leader de clan en tant que Némésis de Splinter.
Au final, tout est présent dans ce dixième numéro : de l'action très bien dessinée, de l'humour, de la profondeur dans l'avancement de l'intrigue... Cependant, c'est vraiment un gout d'inachevé qui prédomine à la fin de la lecture. En découvrir plus sur Splinter après tant de numéros en retrait est réellement plaisant. A contrario, il n'aurait pas été de refus de donner plus de consistance aux mésaventures des quatre frères qui même si elles apportent aux personnages, ne servent que peu le récit. De plus, le dessin de Dan Duncan ne semble pas autant soigné tout le long de ce single.