Cette fois, ça y est. 8 ans après avoir initié sa Bat-révolution au cinéma, Chris Nolan livre aujourd'hui le troisième et dernier volet d'une trilogie appelée à demeurer dans le panthéon du cinéma et ne recule devant rien pour offrir à Batman la "fin" qu'il mérite.
Des acteurs impeccables en passant par une réalisation au poil et à la prouesse technique d'avoir réalisé un long métrage aussi dantesque, le natif de Londres n'a en aucun cas à rougir du parcours qu'il a accompli et profite de cet ultime opus pour s'affranchir des codes classiques des films de Super-héros, livrant un OVNI adulte et réfléchi. Grandiose, tout simplement...
The Dark Knight Rises fait partie de cette famille de films à vous laisser un arrière-goût étrange. Si ces défauts sont évidents et semblent de prime abord faciles à pointer du doigt (qu'il s'agisse de longueurs, à l'instar des 45 premières minutes du film, ou de facilités scénaristiques), la masse colossale de qualité et d'audace (tourner un film aux trois quarts en plein jour, par exemple, lorsque l'on met en scène une chauve souris humaine) dont fait preuve son équipe technique suffisent à l'emporter sur les quelques détails gênants qui viennent émailler son statut de chef d'oeuvre intemporel.
Attendu comme le messie par une armée de fans plus prompts à se ruer au cinéma que Bane à détruire une ville entière, ce film aura connu une gestation étrange. En effet, aux yeux du grand public et d'un certain public initié, passer après The Dark Knight et l'interprétation hallucinante du Joker par Heath Ledger semblait impossible. Et pourtant, fort d'un casting qui n'aura pas réalisé la moindre erreur (à l'exception de Marion Cotillard, dont la Miranda Tate aura eu du mal à convaincre), The Dark Knight Rises surpasse son prédécesseur sans coup férir, soulevé par un Tom Hardy transcendé et un Christian Bale bien plus convaincant que dans les deux opus précédents...
Mention spéciale au vétéran Michael Caine, qui livre une prestation de 3ème rôle sans la moindre fausse note, ainsi qu'à Joseph Gordon-Levitt et Gary Oldman, le premier ne faisant que confirmer tout le bien qu'Hollywood pense de lui tandis que le second reste fidèle à lui-même.
Enfin, sachez que malgré la fronde discontinue des mauvaises langues depuis l'été dernier, Anne Hathaway remporte la palme de la plus belle surprise du film, forte d'une interprétation réussie de bout en bout dans la peau de Selina Kyle...
Du côté de la réalisation, Christopher Nolan prouve une énième fois son statut de cinéaste atypique, à l'univers froid et racé, propre à dépeindre le chaos créé par Bane dans une Gotham City abandonnée à ses démons. De la palette de couleurs quasi-monochromique (là aussi, à l'exception d'une scène et d'un décor en particulier) aux plans ultra larges ne reculant devant rien pour livrer un véritable péplum super-héroïque (on parle de 10 000 figurants sur le film), rien n'est sacrifié sur l'autel de l'efficacité et l'image ultra-réaliste de la trilogie du réalisateur Londonien n'aura jamais été autant mise en avant, comme pour mieux accompagner le destin tragique d'une ville dystopique et d'un héros sur le retour après 8 ans d'inactivité.
Sachez d'ailleurs qu'il se pourrait bien que tout ce que vous pensiez savoir se révèle faux. Des identités supposées des mystérieux John Blake et Miranda Tate, le réalisateur en fait un jeu. De la fin à laquelle vous vous imaginez assister ? Pas mieux. Tout est d'ailleurs fait dans le respect des lecteurs de Comics et de la jeune histoire de Bane, respectant son créateur Chuck Dixon dans les grandes lignes du film.
Que vous ayez vu tous les trailers, que vous ayez lu toutes les infos autour du film, sachez juste une chose : Chris Nolan maitrise chaque bribe de sa communication, jusqu'aux moindres détails, et sait mieux que personne comment jouer avec les certitudes de spectateurs parfois dépassés.
Pour paraphraser un confrère, je dirais simplement que The Dark Knight Rises n'est pas simplement une bonne adaptation de Comics au cinéma, c'est un immense film, point à la ligne.
"Dantesque", "immense", "intelligent", "beau", "émouvant" et j'en passe, tels sont les adjectifs qui accompagneront The Dark Knight Rises dans son voyage pour rentrer dans l'histoire. Christopher Nolan clôt sa saga de la plus belle des manières et livre une oeuvre intemporelle en 3 films, chacun d'entre eux ayant une couleur, une histoire et un parfum particulier. Le genre de film capable de vous arracher une larme et de transcender la simple histoire d'un Super-Héros vengeur dans une ville en proie à une attaque ennemie, qui vient ponctuer à merveilles 8 ans d'un travail aussi minutieux que passionné. Chapeau Monsieur Nolan, et à très vite.