Le relaunch Panini est arrivé à son troisième mois d'existence, et il est temps de vérifier si les titres qui avaient marqué le premier mois ont transformé l'essai. Parmi ceux-ci, Wolverine faisait figure de premier de la classe, comme le confirme Woulfo, mais arrivera-t-il à tenir sur la longueur ?
Qu'on se le dise, si les premiers épisodes de Wolverine and the X-Men faisaient déjà partis du haut du panier du comic-book mainstream, la suite se révèle encore plus alléchante. Entre une intrigue bourrée de passages complètement What The Fuck, des personnages tous plus intéressants et hilarants les uns que les autres, de l'action décomplexée, des dialogues instantanément cultes à faire pâlir de jalousie Brian Bendis et autre Geoff Johns, et un Chris Bachalo en roue libre comme on aime le voir, le mot qui parviendrait le mieux à résumer ce troisième numéro est : FUN. Ce Wolverine and the X-Men est tout ce que l'on aime lire dans un bon comic-book, et l'on peut affirmer que Jason Aaron (avec un certain Rick Remender, mais là n'est pas le sujet) est sans aucun doute ce qui est arrivé de mieux au mutant depuis Joss Whedon et son Astonishing X-Men. Il est rare à l'heure actuelle du comic qui se revendique un peu trop souvent très sombre, de s'amuser autant lors d'une lecture et en ce moment, seul le Amazing Spider-Man de Dan Slott parvient à occtroyer un plaisir similaire. D'ailleurs, les pensionnaires de l'école sont vraiment tous barrés, et Bachalo est probablement l'artiste le plus à même de nous transmettre la folie et la bonne humeur ambiante dans des passages hilarants, notamment ceux de Kid Omega qui prend la plus grosse part du gâteau. Mais gardons une mention spéciale à Krakoa, ainsi qu'aux mini-Diablo qui n'apparaissent pourtant qu'au détour d'une case mais qui arracheront obligatoirement une grosse barre de rire au lecteur.
Mais les réjouissances ne s'arrêtent pas là puisque suit un nouvel épisode de la série phare du magazine qui, après un premier arc bourré d'action introduisant l'école et ses protagonistes, se révèle plus posé et sert un peu de "who's who", afin d'illustrer le nouveau statu quo d'une partie de l'univers mutant. Au dessin on retrouve un certain Nick Bradshaw, qui assurera le boulot de fill-in de luxe. A préciser si vous n'étiez pas déjà au courant, qu'il s'agit d'un artiste à suivre de très près, outre son statut de successeur spirituel d'un certain grand Arthur Adams, le bonhomme possède un talent incroyable et pourrait devenir l'un des grands dessinateurs de ces prochaines années. Ce numéro nous montre donc le contexte de quasiment tous les personnages principaux un par un, tout en se permettant d'en inclure aussi de nouveau directement issus de l'excellent Uncanny X-Force de Rick Remender, montrant par la même occasion que les deux auteurs se soucient chacun du travail de l'autre (à noter qu'il faut absolument avoir lu le X-Men Universe 3 auparavant, où se trouve la conclusion de la Dark Angel Saga. C'en est presque un scandale que rien n'ait été dit en édito pour éviter les spoilers...). Il se révèle donc d'autant plus intriguant qu'il laisse de nombreuses portes ouvertes à la fois pour la suite directe de la série grâce à ce qu'il arrive à Kitty Pride ainsi qu'à Angel, et aux tensions naissantes entre certains professeurs, mais aussi à un avenir plus ou moins lointain avec de nombreuses interrogations sur le devenir des élèves, et surtout sur celui d'un étonnant nouvel arrivant. Ce numéro est donc diablement intelligent et fera marcher la machine à spéculation à 200 à l'heure.
Le magazine se conclut par le début d'un nouvel arc pour la série Wolverine, s'intercalant entre la fin de Schism et le début de Wolverine and the X-Men. Jason Aaron poursuit son travail entamé auparavant, ce qui pourra potentiellement rebuter les nouveaux lecteurs arrivés avec le relaunch Panini, mais l'histoire se laisse lire sans déplaisir pour les autres, quoique elle reste tout de même dispensable, malgré de bons dialogues et l'arrivée d'un personnage apprécié des fans d'Agent of Atlas. Mais on pleurera un Ron Garney perdu, qui n'a plus sa superbe d'atan et à qui l'absence d'encreur se révèle préjudiciable.
Wolverine se maintient donc à un niveau de qualité que lui envierait une grande partie de la production kiosque de Panini. Jason Aaron maîtrise le mutant griffu comme personne, ajouté à cela des personnages secondaires génialement déjantés, un talent d'écriture hors norme et deux excellents dessinateurs et vous obtenez, malgré un épisode de Wolverine oubliable, l'un des indispensables kiosque du moment.