L'histoire de l'homme d'acier sur les écrans, petits et grands, remonte quasiment à sa création. Figure incontournable de la culture mondiale, Superman a une gueule d'ange qui imprima les pellicules de tous temps. Sans vous parler des toutes premières adaptations, ce sont les films et les séries télévisées qui se sont enchaîner depuis 1978 et le Superman de Richard Donner, que nous proposons de découvrir ou de redécouvrir.
La rétrospective de ces années filmées confirme une chose, Man Of Steel de Zack Snyder est attendu comme le sauveur d'une franchise qui a connu la gloire mais plus souvent l'opprobre, malgré les merveilles qu'elle a pu offrir, notamment en dehors des grands écrans.
Superman (1978) réalisé par Richard Donner.
Avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman/Clark Kent, Margot Kidder en Lois Lane, Gene Hackman en Lex Luthor, Marlon Brando en Jor-El et Glenn Ford en Johnathan Kent.
L’histoire n’est plus à conter. Dans une galaxie lointaine, le parrain plaide contre trois hors-la-loi cherchant à mettre fin à la suprématie de la planète Krypton. Coupable, le déchu Général Zod se voit enfermé à vie dans une plaque de verre après une ultime menace. Mais il est trop tard pour Jor-El, sa planète va exploser et dans un ultime sacrifice il sauve son fils et l’envoie dans un vaisseau en direction d’une vie nouvelle et meilleure sur Terre. Jonathan et Martha Kent reçoivent par une drôle de cigogne un enfant qu’ils n’auraient jamais eu. Clark Kent grandit et développe des capacités sur-humaines, même pour un garçon ayant biberonné l’air frais de Smallville. Sa croissance allant de paire avec ses cheveux, le beau brun quitte sa ferme en quête de son identité pour finir par se déplacer vers la grande ville de Metropolis pour commencer sa vie de journaliste au sein du Daily Planet. Lunettes sur le nez, il lui suffira d’un détour dans un tourniquet pour qu’il ne se rende plus compte du sens chronologique d’un slip et d’un pantalon. La mèche au vent, il devient l’espoir d’une ville et le héros d’un monde. Si l’attention apporte la passion, notamment celle de la belle Lois Lane, il suscite aussi la haine, celle de Lex Luthor. Riche excentrique, ce génie criminel aux allures de clown voudra la peau d’acier de l’homme en bleu, par jalousie et envie. Le monde aura besoin de Superman encore plus que de l’inverse.
Modèle d’adaptation cinématographique d’un comic, Superman de Richard Donner est une encyclopédie filmée du héros. Le réalisateur ne prend jamais de haut le personnage de papier et de fiction crée par Joe Shuster et Jerry Seigel et offre pour la première fois sur les grands écrans un hommage vibrant au kryptonien le plus connu du monde. C’est d’ailleurs très certainement grâce à ce long métrage que l’homme d’acier est devenu une icône et ce n’est pas faire offense au matériel originel que de l’affirmer.
Pas du tout second degré et encore moins une réécriture comme a pu le faire Tim Burton des années plus tard avec Batman, lui donnant des attraits propres à un auteur; le Superman de 1978 est une référence du genre, si ce n’est la référence. Propre sur lui, bon et juste, Kal-El/Superman/Clark Kent est tel que les petits lecteurs le connaissent, un héros.
Clairement daté mais iconique, le revoir maintenant dans un joli format HD revient à faire un inventaire de tous les câbles. C’est ce qui fait son charme actuel, un décalage avec le lense flare et les pixels de notre temps nous faisant esquisser un rire mais dont le respect reste éternel. Un respect très certainement dû à la musique inégalée de John Williams dans toutes les têtes, ou bien justement celle de Christopher Reeve, éternel Superman et Clark Kent.
C’est un peu cul cul, kitsch, Gene Hackman est ridicule dans le costume de Lex Luthor et pourtant c’est Gene Hackman, et Lex Luthor.
Bon an mal an, le Superman de 1978 est un classique a posséder absolument dans sa vidéothèque, le mieux étant de le piquer dans la collection de cassettes dans le grenier de vos grand parents pour apprécier encore plus ce monument.
Superman de Richard Donner c’est le début de tout, d’une image cinématographique, d’une musique extraordinaire et surtout de la démocratisation des super-héros en collants. Raillés, leur plus fidèle représentant prend possession du grand écran et marque de son empreinte les pellicules. Tel un tableau de maître les plans sont soignés et iconographiques comme Hollywood savait en faire. Superman de Richard Donner ouvrait grand la boîte avec classe et brio mais comme Pandore, il aurait mieux fait de s’abstenir.
Chapitre suivant >Superman IISuperman II (1980), réalisé par Richard Lester.
Avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman/Clark Kent, Margot Kidder en Lois Lane, Terrance Stamp en Général Zod, Sarah Douglas en Ursa, Gene Hackman en Lex Luthor et Jackie Cooper en Perry White.
En 1980 la suite logique de Superman arrive sur les écrans et est intelligemment intitulée Superman II. Alors que le premier est une référence, sa suite se prend les pieds dans le tapis et brise l’élan donné par son ainé. Un raté que l’on ne peut expliquer que par une chose : tous les Richard ne sont pas de bons metteurs en scène.
Si l’on parle de suite logique c’est que Superman II est tourné par Richard Donner dans la foulée du premier. Le réalisateur avait un plan pour l’homme d’acier et comptait étendre sa narration sur deux, certains parlent de trois, films; posant des bases saines sur le premier pour offrir une confrontation de taille dans le second. Lorsque Superman sort en 1978, Superman II est tourné quasi dans son intégralité, seulement les relations avec les studios de production et Richard Donner sont au plus mal et ce dernier décide de claquer la porte, laissant en plan la pellicule et un film inachevé. Richard Lester arrive avec sa brouette d’égo et retourne près de 70% des scènes, retouchant à sa sauce le scénario. Une sauce aigre douce.
Lois Lane, comme l’homme de Picardie, cherche son peigne
Paris, les voitures s’entassent dans les petites rues étroites remplies de boulangeries et vendeurs de bérets. La Tour Eiffel (visible de toues les fenêtres) est prise en otage par un groupe de terroristes avec en leurs mains une bombe hydrogène. Superman arrive sur les lieux, croisant une Lois n’ayant pas compris la façon usuelle d’utiliser un ascenseur, et envoie la dite bombe dans l’espace. Bombe qui en explosant (et faisant du bruit dans le vide sidéral) libère par le truchement du hasard cinématographique le Général Zod ainsi que ses deux compères Ursa et Non, les mêmes que l’on avait vu emprisonnés au tout début du premier film. Au même moment dans la prison de Metropolis, le criminel Lex Luthor, qui n’a pas eu besoin de passer sous la tondeuse, s’évade lors d’une scène que même Laurel et Hardy n’auraient pas osés tourner. Tous ce vilain monde marchant vers un but commun, décoiffer Superman, ce dernier plus occupé par sa belle (magnifique) Lois. La confrontation finale est musclée et plus que jamais Kal-El repoussera les limites humaines.
Pire encore qu’une mauvaise adaptation, Superman II passe pour une comédie, faute entre autre aux ridicules des situations et la légèreté de ton. Sur fond d’humour et de gags récurrents qui ne feront rire que les techniciens sur le plateau (Lois qui écrit dans sa main ou le gag des hommes qui se rasent dans les bureaux), le ridicule charmant du premier devient risible avec le second, un peu comme un vieil épisode de Star Trek.Souvenir personnel, la scène de la bourrasque est un sujet traité en histoire du cinéma comme l’une des plus lourde et cliché du 7ème art, ex aequo avec la filmographie de Max Pécas. Stéréotypé jusqu’à la moelle, le film déçoit sans vraiment se classer dans la catégorie des nanars, pour ça il faudra les prochains, patience. Comme le premier, la dynamique est bonne et la confrontation avec trois kryptoniens marche bien mais l’ironie ambiante brise le respect que l’on devait à son prédécesseur. Là où Donner respectait le personnage, Lester ne le voit que comme un héros de bande dessinée, souvent niais et parfois pathos, le montage joue grandement en sa défaveur. Le casting parfait et inchangé rehausse l’ensemble mais le spectateur ne peut être qu’amer en repensant au premier et surtout à ce qu’aurait pu être le second.
Non Superman II n’est pas mauvais, il n’est que la version ratée du premier.
Richard Lester n’a pas voulu servir de bouche trou et son égo l’a forcé
à réécrire derrière Donner. Mal lui en a pris tant les rajouts sont
visibles, comme une mauvaise perruque. Quand on sait ce qui nous attend par la suite, on se dit que l’on ne peut que s’estimer heureux.
Superman III (1983), réalisé par Richard Lester.
Avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman/Clark Kent, Anette O'Toole en Lana Lang, Robert Vaughn en Ross Webster, Richard Pryor en Gus Norman, Marc McClure en Jimmy Olsen et Annie Ross en Vera Webster.
Après la déception que représentait Superman II, les admiratifs du dernier fils de Krypton attendait beaucoup de ce troisième épisode trois ans après. L’ajout d’un nouveau Richard en la personne de l’humoriste Richard Pryor, prouve l’attachement de Richard Lester au rocambolesque et à l’humour. Oui le Superman nouveau gardera le semblant d’auto-dérision. Les spectateurs s’installent dans la salle, les lumières s’éteignent, la musique débute, deux heures plus tard les plus courageux ou endormis ressortent, un mot en tête : Pourquoi ?
À Metropolis, Gus Norman lorgne sur un travail qui pourrait renflouer ses caisses, vides. Une annonce sur un paquet d’allumettes le guide vers un poste d’informaticien bidouilleur. Maladroit mais étonnement doué, il détourne des fonds pour s’acheter une voiture clinquante. Son patron, Ross Webster, se passe de la case Ressources Humaines et voit en Norman la parfaite main pour ses méfaits. La Colombie et les caféiers en ligne de mire, le larcin des deux nouveaux vilains est stoppé par Superman. Pas découragé pour autant Ross demande à Gus de fabriquer le point faible de l’homme d’acier : de la kryptonite. Comme sa chaussure gauche est placée sur le pied droit, la kryptonite obtenue par Norman transforme le gentil Superman en professeur Chaos, dont le premier méfait pour conquérir le monde est de... redresser la tour de Pise. Ce n’est pas un épisode de Minus et cortex, c’est Superman III.
Pourtant le spectateur confortablement installé dans sa salle de cinéma est prévenu dès le début. Six premières minutes de gags où l’on ne voit ni Pierre Richard ni les Charlots mais Christopher Reeve. Ses grandes épaules ne sauveront pas un film qui s’enfouit petit à petit dans son non-sens. Les dialogues montrant un semblant de jugeotte après plus d’une heure, avec la réplique de Ricky de Smallville : Superman tu vas guérir, tu redeviendras un héros. Pas tout de suite en tout cas. Le problème n’est pas que Superman III est mauvais, l’image s’est grandement améliorée même si les effets spéciaux sont toujours en dessous du niveau de l’époque. À titre de comparaison la même année sortait Le Retour du Jedi ou Wargames. Le problème est que Superman III est creux et totalement hors contexte. Clark Kent est lourdot avec sa Lana Lang retrouvée et les gags ratés de nouveau, plombent l’intégralité du film. Une fois encore, les scènes de Superman ne sont pas mauvaises mais trop rares, ou arrivent trop tard, pour compenser les périodes où l’on hausse les épaules en signe d’incompréhension face ce trop plein d’humour mal joué. Maux de tous les maux, Richard Pryor en Eddy Murphy moins bien payé mais encore plus mauvais, c’est dire.
La punition est longue et l’on ne comprend pas ce que l’on a fait de mal. Définitivement Lester se contre fiche de Superman et préfère jouer au flic de Beverly Hills, à Metropolis.
Cinématographiquement parlant il réalise là, l’identique montage de son film précédent, à savoir un montage basé sur les répliques et non sur l’action, autant dire que cela accentue le décalage d’un film qui n’est pourtant pas si mal rythmé. Christopher Reeve et Anette O’Toole sont pourtant bons mais malheureusement leurs interprétations sont gâchées par le One Man Show d’une heure de Richard Pryor.
On ne va ni s’offusquer ni crier au désastre mais Superman III est à Superman ce qu'est Sa Majesté Minor à la mythologie, une vaste blague surjouée. Richard Lester n’a pas bafoué Superman, il ne s’y est même pas intéressé. Faites de même avec son film, qui a pour mérite d’élever le niveau pourtant bas du II. C’est à se dire que le seul ennemi de Superman, c’est la caméra.
Superman IV (1987), réalisé par Sydney J. Furie.
Avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman/Clark Kent, Gene Hackman en Lex Luthor, Jon Cryer en Lenny, Mark Pillow en Nuclear Man, Margot Kidder en Lois Lane et Mariel Hemingway en Lacy Warfield.
Une chose est sûre, même si les dernières adaptations de Superman ne sont pas à la hauteur du personnages, elles rapportent beaucoup d’argent. À la place de Cannon tout le monde aurait fait la même chose, un quatrième film Superman. Nouveau réalisateur mais dernière apparition de Christopher Reeve, qui dirigea même la seconde équipe de tournage, sous la cape rouge et les lunettes larges; Superman IV est LE nanar, LA casserole de l’homme d’acier, plus encore que le III, c’est dire. Son seul avantage : c’est le plus court de la franchise.
Le monde n’a qu’un mot en tête, Nucléaire. Après la course à l’équipement ménager c’est celle de l’armement massif qui empêche les gentils de dormir, rêvant des méchants. Superman, qui dort à moitié au milieu de tout ça décide devant les représentants clichés du monde qu’il débarrassera la planète de toute arme nucléaire pour les envoyer dans un filet géant dans l’espace. En bon champion universitaire de lancer du poids, le sur-homme ne loupera sa cible et enverra valdinguer sa prise dans le soleil.
Peu de temps auparavant Lex Luthor s’évade de son bagne grâce à son neveu, futur deux hommes et demi, et d’un Game&Watch. Reprenant ses vieux hobbys le machiavélique vilain cherche par tous les moyens de sa mallette de petit chimiste de créer un clone de Superman à sa botte. De son plan né Nuclear Man, négatif quasi parfait de Superman.
Ce n’est pas vraiment le scénario, pauvre, qui pose problème mais bien que le film ne présente aucun intérêt tant dans son existence que dans sa réalisation. Preuve en est les effets spéciaux de John Evans qui la même année s’occupera de ceux de Full Metal Jacket et des années plus tard de Saving Private Ryan et Gladiator. Incompréhensible alors de penser que ce même homme ait commis de tels fausses notes techniques, repensons notamment à cette feuille de papier coloriée de rouge et bleue et volant au vent que l’on voit au moins trois fois en cinq minutes. Incompréhensible pas vraiment tant tout ce petit monde semble se désintéressé de ce film. Les acteurs originels pourtant si bons depuis le début jouent à côté et le public se demandent encore comment et pourquoi Gene Hackman ait pu un jour joué si mal. Vide de dialogue, de direction d’acteur, de photographie soignée, bref de tout, même la fameuse mèche est mal plaquée. Ce n’est pas la qualité qui dérange mais l’ennui, on en vient presque à regretter l’humour, pas non plus Richard Pryor, mais juste un peu de sourire. On pourra imputer la faute à la mise en scène de Sidney J. Furie mais le résultat est tellement banal que n’importe quel quidam de l’époque aurait fait la même chose. Presque dix après l’esthétisme et la fidélité de Richard Donner, Superman redevient sérieux après avoir fait ses tours de cirques dans le cabaret du samedi. Sérieux mais chiant, nous ne somme jamais content mais il y a des limites.
Superman IV est l’exemple du film de trop et de la plantade. Marquant la fin d’une époque un cinquième épisode ne verra pas le jour, plus personne n’en voulait, les fans avant les autres. Un série Z quelconque que beaucoup ont occulté de leur mémoire, comme on les comprend. Me sentant charitable et ne vous souhaitant pas la peine que je me suis réinfligée, je me permets de vous raconter la fin : Superman gagne.
Superman Returns (2006) de Bryan Singer.
Avec Brandon Routh dans le rôle de Clark Kent/Superman, Kate Bosworth en Lois Lane, Kevin Spacey en Lex Luthor et Sam Huntington en Jimmy Olsen.
Même si la Terre l’a adopté depuis son plus jeune âge, l’homme d’acier est avant tout le dernier fils de Krypton. Pour retrouver toute trace restante de ses origines perdues, Kal-El quitte Clark Kent le temps d’un voyage spatial. Cinq ans exactement qui a son terme voit le retour de Superman. Cinq ans qui n’auront pas empêcher la Terre de tourner et ses occupants de varier. Parmi eux, la belle Lois Lane, primée d’un Pulitzer, a choisi ce laps de temps pour vouer sa vie à oublier celle de son ange bleu et rouge. La journaliste vit avec Richard White, le neveu de Perry, et son fils Jason, âgé de cinq ans. Rapidement rappelé par ses devoirs de héros, Superman est de nouveau confronté à sa némésis Lex Luthor. Le vilain chauve a profité de l’absence de son hobby pour fomenter un plan afin d'enfin éliminer le héros. Si Superman n’a pas oublié ses vieux réflexes de sauveur, il est revenu avec un nouveau sentiment dans sa palette, la jalousie. Dans la situation la plus critique de sa carrière, il devra compter sur son cœur et ensuite sur ses poings.
Si je me moque gentiment du film au début de cette chronique, il reste que l’histoire de sa production est très intéressante et sûrement un symptôme de son résultat final. Il faut savoir que depuis 1987 Superman au cinéma faisait partie de ces projets maudits. Tous les grands noms hollywoodiens s’y sont penchés mais rien n’a vu le jour, Tim Burton en sait quelque chose. C’est bel et bien Bryan Singer qui va décanter cette mélasse, après le tournage de X-Men 2, le réalisateur tient mot à sa productrice Lauren Shuler Donner et son mari, Richard, d’une idée pour relancer la franchise Superman. L’idée monte dans les hauts bureaux de la production et un projet est lancé, J.J. Abrams à sa tête. Sauf qu’en 2004 alors que le tournage est sur le point d’être lancé, ce dernier abandonne et tout reste en plan. C’est Singer qui est appelé à la rescousse, abandonnant ses amis les mutants, le créateur réécrit se qui a été fait pour faire sa version. L’histoire se répète et sonne le même air que la production de Superman II, 26 ans près un film Superman est toujours aussi compliqué à mettre en branle.
Superman Returns est l’exemple même du film dont on ne peut pas reprocher grand chose mais qui n’est pas exempt de défauts qui en font un long au final assez moyen, moyen plus.
On sent tout l’amour de Bryan Singer dans son Returns, pas l’amour du héros mais du film Superman de son mentor Richard Donner. 2006 reprend l’esthétisme et les codes de 1978, en y apposant les moyens modernes pour une réalisation soignée parlant aux nostalgiques. Superman est de nouveau le gendre idéal, droit dans ses bottes, le héros faisant rêver et que rien ne peut atteindre. Et c’est peut être là son plus gros défaut, Superman n’a pas beaucoup évolué alors que la société qui l’entoure a mutée. Même s’il ne contient pas toujours ses nerfs et surtout son cœur, Superman reste trop propre sur lui. Bryan Singer livre un travail honnête, du Superman, rien de plus et après avoir été floué par deux films se moquant du héros, il n’y a cette fois aucune erreur sur la marchandise. Il a surtout pour lui de contraster avec l’adolescente Smallville diffusée depuis 2001. Brandon Routh campe un très bon Clark Kent/Superman, sa tête de poupée ne faisant pas oublier Christopher Reeve mais l’on saluera son charisme naturel. Que dire alors de Kevin Spacey qui a enfin fait de Lex Luthor une menace crainte pour et par Superman. Seul ombre au tableau du casting, la jolie Kate Bosworth qui bien que bonne actrice manque du piquant caractéristique de Lois Lane. À mon sens Margot Kider en son temps avait compris que la journaliste était avant tout espiègle et carriériste avant même d’être amoureuse de son héros.
Superman aura fait attendre ses fans, il est revenu lavé de tout aspect douteux dans lequel il s’était roulé pendant deux films. Rétrofuturiste, Superman Returns est une ode au costumé sans faille. Sans être génial, on trouvera toujours à redire si l’on gratte un peu la surface. Trop long et inégalement interprété, Returns n’au pas mis tout le monde d’accord. Superman est revenu mais il aurait pu mieux faire.
Lois et Clark, les nouvelles aventures de Superman (1993-1997), créée par Deborah Joy Levine.
Avec Dean Cain dans le rôle de Superman/Clark Kent, Teri Hatcher en Lois Lane, Lane Smith en Perry White, Eddie Jones en Jonathan Kent, K Callan en Martha Kent et John Shea en Lex Luthor.
Superman : L’Ange de Metropolis (1996-2000), produit par Bruce Timm et Paul Dini.
En 1996 le héros crée par Shuster et Siegel 60 ans plus tôt est au sommet de sa gloire et se voit décrocher un nouvel honneur : la création d’une série animée par les équipes en charge de celle de Batman, idolâtrée par des millions de jeunes fans. Bien qu’elle ne soit pas la première en date, c’est bien Superman : L’ange de Metropolis (The Animated Series, TAS en VO) qui marqua l’histoire tant elle glorifie l’homme d’acier par sa qualité. Chapeauté par Bruce Timm qui avait déjà introduit le dernier fil de Krypton dans Batman, le dessin animé est quasi sans défaut et montre que l’on peut faire des merveilles avec cet univers. En seulement 54 épisodes répartis sur près de quatre ans, cette série a plus apporter au héros que tous ses films ou ses show télé et représente à mon sens la plus belle adaptation à ce jour de Superman, au delà même du film de Richard Donner. Superman : L’ange de Metropolis est un écrin pour le joyaux kryptonien.
Pour beaucoup d’entre nous le premier regard posé sur l’homme d’acier fut lors de nos levées matinales du dimanche, un bol de chocapic, ou cocopops pour ma part, les yeux encore collés par le sommeil mais les oreilles tournées vers le poste de télévision, branché sur France 3 et TéléTaz. 9H45 le générique se lance et plus de vingt minutes de bonheur nous attendent. Dernier survivant de la planète Krypton, Kal-El s’écrase sur Terre où il est recueilli par Johnathan et Martha Kent à Smallville. Le jeune Clark Kent grandit dans l’air frais de la ferme et se découvre des pouvoirs au delà des pensées humaines. Puissant, rapide, ayant la capacité de voler, il se déplace plus âgé vers Metropolis où il travaillera comme journaliste au sein du Daily Planet. Sous couvert de ses lunettes et de son air gauche, Clark Kent revêt le costume rouge et bleu de Superman pour protéger sa planète d’adoption et ses occupants. Il aura du pain sur la planche tant les ennemis toujours plus fous et puissants viendront menacer la tranquillité humaine et les relations qu’ils cultivent entre eux. Superman l’ange de Metropolis, se dresse devant nous en héros, juste et droit mais aux capacités sans limite. Nos yeux d’enfants pétillent fièrement devant le héros qui orne nos pyjamas.
Commençons, pour s’en débarrasser, du seul petit reproche que l’on pourrait lui faire avec le recul des années, le fait que Clark Kent soit un peu trop mis de côté. Ni cul cul ou gnagnan, les scénaristes ne prennent pas les enfants pour des petites choses sensibles en leur servant du romantisme mal venu. Superman est un héros fort, charismatique mais aussi en proie à son destin et aux tragédies; la série s’attardant sur tous ces aspects sans jamais les dénaturer. Moins romantique que Lois et Clark, l’action prime et c’est l’occasion pour Superman d’en découdre avec des vilains d’envergure et enfin écrits en profondeur. Le médium du dessin animé donnant bien entendu cent mille fois plus de liberté créative qu’un tournage classique, L’ange de Metropolis ne connait jamais de pause et le spectateur ne s’ennuie jamais devant la variété des situations que l’on lui propose. L’occasion pour la jeunesse non initiée de rencontrer Lex Luthor, Brainiac mais aussi Darkseid, Bizarro, Lobo, Toyman ou Metallo pour ne citer qu’eux. Tout est alors gratté en profondeur, pour preuve le triple épisode introductif prenant le temps de parfaitement définir les origines du héros. Parmi la brochette de talent qui a œuvré sur la série il faut bien entendu saluer le travail de Paul Dini, maître Paul Dini, qui éclabousse le show de son génie et de sa vision des icônes de Dc Comics. Jamais la série ne se moqua de son héros en lui donnant des histoires bas de gamme.
Comment peut on parler de l’Ange de Metropolis sans évoquer sa voix. À cette époque le doublage français connaissait une période bénie et une liste de talent incommensurable. Tim Daly prête sa voix à superman dans son petit natal mais c’est Emmanuel Jacomy qui est choisi pour la version française. La voix du doubleur de Pierce Brosnan ou Denzel Washington résonne encore dans les oreilles rien qu’à l’évocation de son nom. On adoube souvent et à raison, Richard Darbois du titre de meilleur doubleur de l’époque, mais Jacomy défend crânement sa peau et son timbre chaud avec une pointe d’autorité résonne encore dans nos oreilles. L’entourage de superman est à la fois maîtrisé et sublimé, Lois Lane, Jimmy Olsen, Perry White, la galerie complète de vilains, tout le monde est à sa place, parfaitement encrée dans un univers mature et respectueux de ce représente Superman, LE héros.
Générationnel mais souvent oublié, Superman aura souffert de la comparaison injuste avec son homologue de Gotham City. Moins sombre et gênant que Batman La série animée, Superman : L’Ange de Metropolis est une perle nacrée parfaitement ronde et claire. Poignante, ryhtmée, drôle tout est réuni pour prendre le meilleur profil du héros à la mâchoire carrée. Pour tout vous avouer, s’il y a une chose à connaitre de superman, c’est cette série. Ceux qui comme moi ont encore le cœur dans le canapé de leur enfance savent de quoi je parle et nul mot ne peut décrire ce sentiment.
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Smallville (2001-2011), créée par Alfred Gough et Miles Millar.
Avec Tom Welling dans le rôle de Clark Kent, Allison Mack en Chloe Sullivan, Kristin Kreuk en Lana Lang White, Erica Durance en Lois Lane, Michael Rosenbaum en Lex Luthor et John Glover en Lionel Luthor.
Partie rédigée par Manu
Superman (1978) réalisé par Richard Donner.
Avec Christopher Reeve dans le rôle de Superman/Clark Kent, Margot Kidder en Lois Lane, Gene Hackman en Lex Luthor, Marlon Brando en Jor-El et Glenn Ford en Johnathan Kent.
L’histoire n’est plus à conter. Dans une galaxie lointaine, le parrain plaide contre trois hors-la-loi cherchant à mettre fin à la suprématie de la planète Krypton. Coupable, le déchu Général Zod se voit enfermé à vie dans une plaque de verre après une ultime menace. Mais il est trop tard pour Jor-El, sa planète va exploser et dans un ultime sacrifice il sauve son fils et l’envoie dans un vaisseau en direction d’une vie nouvelle et meilleure sur Terre. Jonathan et Martha Kent reçoivent par une drôle de cigogne un enfant qu’ils n’auraient jamais eu. Clark Kent grandit et développe des capacités sur-humaines, même pour un garçon ayant biberonné l’air frais de Smallville. Sa croissance allant de paire avec ses cheveux, le beau brun quitte sa ferme en quête de son identité pour finir par se déplacer vers la grande ville de Metropolis pour commencer sa vie de journaliste au sein du Daily Planet. Lunettes sur le nez, il lui suffira d’un détour dans un tourniquet pour qu’il ne se rende plus compte du sens chronologique d’un slip et d’un pantalon. La mèche au vent, il devient l’espoir d’une ville et le héros d’un monde. Si l’attention apporte la passion, notamment celle de la belle Lois Lane, il suscite aussi la haine, celle de Lex Luthor. Riche excentrique, ce génie criminel aux allures de clown voudra la peau d’acier de l’homme en bleu, par jalousie et envie. Le monde aura besoin de Superman encore plus que de l’inverse.
Modèle d’adaptation cinématographique d’un comic, Superman de Richard Donner est une encyclopédie filmée du héros. Le réalisateur ne prend jamais de haut le personnage de papier et de fiction crée par Joe Shuster et Jerry Seigel et offre pour la première fois sur les grands écrans un hommage vibrant au kryptonien le plus connu du monde. C’est d’ailleurs très certainement grâce à ce long métrage que l’homme d’acier est devenu une icône et ce n’est pas faire offense au matériel originel que de l’affirmer.
Pas du tout second degré et encore moins une réécriture comme a pu le faire Tim Burton des années plus tard avec Batman, lui donnant des attraits propres à un auteur; le Superman de 1978 est une référence du genre, si ce n’est la référence. Propre sur lui, bon et juste, Kal-El/Superman/Clark Kent est tel que les petits lecteurs le connaissent, un héros.
Clairement daté mais iconique, le revoir maintenant dans un joli format HD revient à faire un inventaire de tous les câbles. C’est ce qui fait son charme actuel, un décalage avec le lense flare et les pixels de notre temps nous faisant esquisser un rire mais dont le respect reste éternel. Un respect très certainement dû à la musique inégalée de John Williams dans toutes les têtes, ou bien justement celle de Christopher Reeve, éternel Superman et Clark Kent.
C’est un peu cul cul, kitsch, Gene Hackman est ridicule dans le costume de Lex Luthor et pourtant c’est Gene Hackman, et Lex Luthor.
Bon an mal an, le Superman de 1978 est un classique a posséder absolument dans sa vidéothèque, le mieux étant de le piquer dans la collection de cassettes dans le grenier de vos grand parents pour apprécier encore plus ce monument.
Superman de Richard Donner c’est le début de tout, d’une image cinématographique, d’une musique extraordinaire et surtout de la démocratisation des super-héros en collants. Raillés, leur plus fidèle représentant prend possession du grand écran et marque de son empreinte les pellicules. Tel un tableau de maître les plans sont soignés et iconographiques comme Hollywood savait en faire. Superman de Richard Donner ouvrait grand la boîte avec classe et brio mais comme Pandore, il aurait mieux fait de s’abstenir.
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