Comic Talk est mort. Vive Comic Talk !
Comme je l’avais évoqué dans le dernier Wanderer’s Treasures, la professionnalisation de Comicsblog.fr a entrainé quelques changements au sein de la rédaction. Ainsi, avec l’accord bienveillant des grands patrons de Comicsblog, l’équipe de Comic Talk (moi-même, Steeve et Apteis) prend son indépendance et la rubrique Comic Talk va devenir un site à part entière.
Vous y trouverez toujours les dossiers By The Way, des reviews (Express et autres), nos fameux Small Talk, les Wanderer’s Treasures et quelques autres choses.
Evidemment, un site ne se montant pas en un jour, il n’est pas encore tout à fait prêt. Nous ne manqueront pas de vous tenir informés de nos progrès. Je vous invite d’ailleurs d’ors et déjà à nous suivre sur Twitter (@ComicTalkRedac) et sur notre page Facebook pour être au courant de tout (et j’implore votre indulgence, ces pages aussi étant des « work in progress »).
Et en attendant profitez déjà de ce dernier exemplaire de Comic Talk version 1.0, en attendant que le phénix renaisse de ses cendres. En espérant vous retrouver bientôt !
Petite expérience : prenez le spectateur (ou la spectatrice, point de sexisme ici) lambda à la sortie d’une salle de cinéma projetant Avengers, Superman, Wolverine ou un autre film de ce genre, et demandez lui s’il (si elle) lit des comics. Je prends tous les paris que la majorité écrasante des réponses sera « non ».
Et si vous demandez à cette personne une raison à cela, il y a de fortes chances qu’un des motifs avancés soit la difficulté pour s’y mettre. Bref, le manque d’accessibilité. Et on touche ainsi du doigt l’une des obsessions des éditeurs, qu’il s’agisse du Big Two Marvel/DC ou des plus petits éditeurs tiers style Big Dog Ink ou Boom.
Walking On The Edge
Car quand on parle de personnages existant depuis les années 60, voir 40 (ou même 30 si on veut être précis), et dont les aventures ont fait l’objet de centaines, voire de milliers de numéros, ça peut décontenancer le lecteur néophyte. Ajoutez à cela les changements fréquents d’auteurs pour un même personnage (chose assez propre aux comics), ainsi que l’étrange mélange d’évolution et d’intemporalité de l’univers de chaque titre, et il y a de quoi décourager les meilleures volontés.
De plus les éditeurs sont constamment face à un terrible dilemme dans leur quête d’accessibilité. Car ce qui fait aussi une grande partie du charme des comics, c’est la sacro-sainte continuité. C’est le fait que les héros aient un passé qui se construit sous nos yeux au fil de leurs aventures. Que le dixième affrontement entre Wolverine et Sabretooth n’ait pas la même saveur que le premier car il sera chargé de tout un bagage émotionnel accumulé d’une joute à l’autre. C’est l’existence de cette continuité qui va donner toute sa saveur à une trahison, son poids à une mort, et son impact à une révélation. C’est la continuité qui nous fait saliver d’avance à l’idée du prochain affrontement entre Batman et le Joker. Et c’est aussi elle qui frustre les auteurs, suscite l’hystérie des fans et fait fuir les nouveaux venus.
Les éditeurs ont donc éminemment conscience de ceci. Mais ils ont quand même une envie aussi légitime qu’indispensable à leur survie d’appâter le chaland. Alors ils déploient des stratégies diverses et variées pour aguicher le nouveau lecteur, toute en dansant en permanence sur le fil du rasoir.
Le Reboot : Tabula Rasa
La méthode la plus radicale pour être accessible c’est le reboot : faire table rase du passé et reprendre à zéro. On oublie tout ce qui existé avant et on repart depuis le début. DC en avait fait un célèbre dans les années 80 suite à Crisis On Infinite Earths, pour faire le ménage dans un univers où les réalités alternatives s’étaient accumulées (le cas récent des New 52 est un peu plus particulier, et mérite une étude à part). Gen 13 y eut aussi droit assez récemment, dans le cadre de la dernière version de l’univers Wildstorm avant son absorption au sein du DC-verse. Niveau accessibilité, c’est l’idéal. Tout ce que le nouveau lecteur a à faire c’est de se saisir de l’opuscule frappé du numéro un et en avant la musique. Mais cette méthode comporte de nombreux inconvénients.
Déjà, la quasi-certitude de susciter l’ire de ceux qui lisaient déjà le titre. Parce que traquer le nouveau lecteur c’est bien, mais ce n’est pas une raison pour oublier ceux qui étaient déjà là. Et ceux-là peuvent mal prendre qu’on leur annonce que tout ce qu’ils ont lu jusque-là compte pour des prunes. Sans compter que la perspective de se retaper des passages obligés (origine du héro, première rencontre avec chaque ennemi…) peut agacer. Et si ces fameux passages sont différents en « version reboot », autant ça peut faire passer la pilule, autant ça peut la rendre plus amère si on était attaché à la première version des évènements. Bref du perdant/perdant.
Marvel avait cependant brillamment évité ces écueils avec la création de sa ligne Ultimate en 2000, qui fut lancée en parallèle avec l’univers Marvel classique. En gros on rebootait « à côté », et on préservait les « originaux » en même temps. Bon le défaut fut la coexistence de plusieurs versions des personnages (ah la confusion autour de la mort de Peter Parker et l’arrivée deMiles Morales…). Mais c’était gérable, et ça avait l’air de la solution idéale. Sauf que…
Sauf que le défaut du reboot, même « à coté » de l’original, c’est que c’est l’archétype du fusil à un coup. On ne peut systématiser le procédé, au risque de lasser, et de détruire jusqu’à l’idée de continuité, et surtout son intérêt. Et du coup le temps passe, les numéros et les aventures s’accumulent, et on se retrouve au point de départ avant d’avoir compris comment. C’est d’ailleurs ce qui fut l’un des points clés de la déchéance de l’univers Ultimate, cité plus tôt en exemple (et qui semble au passage vivre ses dernier mois).
Le Relaunch : Nummaeins Ist Zurück
L’alternative au reboot, c’est le relaunch, c'est-à-dire relancer une série au numéro 1 (éventuellement en changeant un poil le titre). Mais on n’efface rien de la continuité. Ce procédé s’accompagne généralement d’un changement de l’équipe créative, même si ce n’est pas systématique. Captain America fournit un exemple des deux cas de figure. Le dernier relaunch en date, dans le cadre de Marvel Now, a vu l’arrivée d’une nouvelle équipe créative. Mais pour le relaunch précédent Ed Brubaker était resté au scénario. L’idée est simple : le lecteur aura moins d’hésitation à acheter un titre portant le numéro un, persuadé que justement il arrivera au début de l’aventure. Et soyons juste, commercialement ça marche, les numéros 1 se vendant quasi-systématiquement mieux. Mais ça peut-être trompeur.
Déjà parce que la présence d’un numéro un ne garantit en rien que le contenu du titre sera accessible au nouveau venu. En effet, All-New X-Men et la dernière mouture d’Uncanny X-Men se reposent énormément sur la continuité plus ou moins récente (voyage dans le temps des premiers X-Men dans All-New, et conséquences de l’event AvX dans Uncanny). Brian Bendis (auteur des titres susmentionnés) est d’ailleurs habitué du procédé. Son relaunch d’Avengers et New Avengers après Siege était aussi dans la droite lignée de ce qu’il venait de faire sur le titre et n’avait de numéro 1 que le nom. Cependant ce cas de figure, du « faux numéro un » est relativement rare, heureusement.
Par contre il est beaucoup plus fréquent qu’il y ait des relaunches qui n’en portent pas le nom, en gros à chaque fois que le scénariste change sur une série (pas les dessinateurs, qui tournent beaucoup plus), et sans qu’on éprouve le besoin de changer la numérotation. Ainsi Journey Into Mystery, dans le cadre de Marvel Now, a gardé sa numérotation mais a changé tout le reste (scénariste, artiste, personnage principal…). Avant cela l’arrivé de Jonathan Hickman sur Fantastic Four n’avait pas donné lieu à une renumérotation. Ni celle de Joe Straczynski sur Amazing Spider-Man. Et pourtant à chaque fois ça avait tout d’un nouveau départ. Mais ça n’avait pas la « visibilité » d’un nouveau numéro un, d’où la profusion de ceux-ci au détriment des numéros impressionnants sur les couvertures.
Et Le Reste…
Si reboot et relaunch sont les deux principales manières pour un éditeur de garantir l’accessibilité de son catalogue, il en existe d’autres. Déjà il y a la pub pour vanter l’arrivée d’une nouvelle équipe créative et donc d’un nouveau « chapitre » de telle ou telle série.
Dark Horse a aussi tenté une approche assez rusée (voire fourbe) consistant à produire des séries de mini-séries. Comprenez que chaque mini-série correspond à un story arc, mais qu’on repart au numéro un à chaque fois. Il y a ainsi l’avantage d’avoir toujours un nouveau numéro 1 à présenter. Et de laisser le créateur respirer au lieu de lui faire tenir un rythme mensuel. Hellboy en est un exemple magnifique.
Il y a aussi parfois le même défaut que pour les « faux relaunches » évoqués au paragraphe précédent, à savoir que niveau accessibilité, le lecteur n’est au mieux pas plus avancé que s’il avait pris la série en cours au début d’un arc. Et au pire complètement paumé s’il y a beaucoup de références à la mini précédente, la séparation pouvant être artificielle (voir la mini Star Wars Legacy : War, suite on ne peut plus directe de la série régulière). Mais bon, la visibilité peut aussi y gagner, et les numéros 1 vendent.
Les éditeurs font aussi aujourd’hui dans l’ensemble des efforts pour rendre chaque série facile à suivre par elle-même. L’époque où le malheureux qui voulait suivre Spider-Man ou Superman se retrouvait obligé d’acheter 4 séries chaque mois est heureusement révolue (essayer de lire le Superman de Loeb au numéro relève de la gageure, j’en sais quelque chose : j’ai un run quasi complet et tous les deux numéros ou presque il me manque la fin de l’histoire). Bon, par contre Bendis n’a pas eu le mémo à en croire son traitement des Avengers puis des X-Men…
Enfin avoir une bonne politique d’édition de trade paperbacks, regroupant les anciens numéros est aussi une stratégie très efficace. Ainsi le lecteur peut avoir facilement accès aux séries. Les tpbs sont en effet beaucoup plus faciles à se procurer que les anciens numéros individuels et ont l’énorme avantage de contenir des story-arcs (arcs scénaristiques, un ensemble de numéros formant un tout) complets. On ne risque donc pas de prendre le train en marche ni de se retrouver le bec dans l’eau. Le fan conquis pourra même facilement rattraper son retard et basculer ensuite vers l’achat au numéro. Il y a aussi la réédition des grands classiques pour chaque personnage/équipe, qui permet de découvrir des héros avant de se plonger dans la lecture régulière de leurs péripéties. Evidemment, arrivé à un certain nombre de volumes ça peut s’avérer moins efficace (devoir rattraper 20 ou 30 volumes ça décourage parfois autant que 100 ou même 900 numéros). D’où l’intérêt des relaunches pour remettre aussi la collection de tpbs au numéro 1.
Le Rasoir D’Occam
Mais au final, la chose la plus importantes à savoir c’est que contrairement au manga et à la franco-belge, les comics sont faits pour être pris en cours de route. Il n’y a pas besoin de commencer par les origines de chaque héros pour apprécier ses aventures, et encore moins par ses premières apparitions, souvent illisibles pour des lecteurs modernes. La façon dont les histoires sont écrites tient compte de cela. C’est atavique. Le moyen le plus facile de se rendre les comics accessible c’est d’en ouvrir un, et de le lire sans se poser de questions avant de passer au suivant. Tout le reste n’est que placebo.
Chapitre suivant >FocusL’égalité des temps de parole est garantie pour cette édition. Marvel est représenté via le crossover Enemy Within, DC au travers du Zero Year de Scott Snyder, et les éditeurs tiers via le retour de la série culte Saga.
#review AvengersAssemble 17 Très bon chapitre d'Enemy Within. Le twist avant dénouement est excellent et bien amené. Un régal4,5/5
#review CaptainMarvel 14 Final très réussi d'Enemy Within un excellent crossover qui fait honneur à Carol Danvers. A lire 4/5
Enemy Within est sans doute la bonne surprise de l’été en termes de crossover. Il s’agit en réalité d’un arc de Captain Marvel avec les Avengers en guest-stars, mais la mécanique est impeccable. Carol Danvers est remarquablement mise en valeur, tant à cause de ce qu’elle endure qu’à travers un dénouement qui montre toute sa noblesse. Les interactions avec les autres vengeurs sont aussi réussies, soulignant la qualité du travail de DeConnick sur Avengers Assemble. Et la révélation de l’identité de l’ennemi responsable des malheurs récents de Carol est superbement amenée. De quoi ravir les fans de longue date du personnage, tout en restant accessibles aux lecteurs qui l’auraient découverte avec la série actuelle. Bref, du bel ouvrage bien fignolé.
#review Batman 23 Un mauvais remake d’une scène culte de Year One. La back-up est plus intéressante 2/5
S’il vous fallait une preuve (de plus) que Scott Snyder a décidé de gaiement s’asseoir sur Year One avec son Zero Year, ne cherchez pas plus loin que ce numéro. Alors oui, on pourrait dire que reprendre la scène culte du « Yes father, I shall become a bat » est un hommage. Mais un hommage ça ne consiste pas à faire un remake pseudo moderne. Un classique est un classique et il n’y a pas besoin d’y toucher. Qu’on le laisse tranquille. Qu’on l’ignore à la limite au nom de l’accessibilité. Mais qu’on ne le pille pas purement et simplement. C’est d’autant plus dommage que la back-up peint un portrait fort charismatique du jeune Bruce Wayne alors en formation à travers le monde, et expose en une scène très réussie un des ressorts essentiels de Batman.
#review Saga 13 Ecriture & dessin toujours de qualité, mais l’intrigue commence à ronronner et c’est moins inventif 3,5/5
Il serait exagéré de parler de beaucoup de bruit pour rien (vu que finalement il n’y en a pas eu tant que ça, du bruit), mais force est de constater qu’à l’heure de faire son retour, Saga nous laisse un peu sur notre faim. C’est toujours bien écrit (les dialogues surtout, et les personnages plus généralement) et beau, mais comment dire… Il ne se passe pas grand-chose. Il y a bien une petite scène d’action, mais on voit surtout les personnages discuter sans que l’intrigue progresse réellement. C’est d’autant plus dommage que le numéro 12 se terminait sur un excellent cliffhanger, dont on attend toujours la suite (Brian Vaughan revenant légèrement en arrière pour ce numéro). Il est évidemment bien trop tôt pour parler d’enlisement de la série, surtout vu le talent du scénariste, mais force est de constater que la fraîcheur de la combinaison « tranche de vie/univers SF débridé » commence quelque peu à s’étioler.
Rocket Raccoon est un raton-laveur caractériel qui voyage dans l’espace en quête d’aventure armé d’énormes flingues. Il y a dans cette phrase tout ce qu’il faut pour justifier le statut de personnage culte de la bestiole la plus redoutable de l’espace.
Heureusement d’ailleurs car si on se penche un peu plus sur les origines du personnage, créé par Bill Mantlo et Keith Giffen, son prestige en prend un coup. Rocky (pour les intimes) vient en effet d’une planète nommée Half-World, où lui et une myriade d’autres animaux anthropomorphiques veillent sur les « loonies », des doux cinglés qui sont les principaux habitants de ce monde. Enfin, veillent… Ils sont chargés de les distraire parce que les petits animaux qui parlent c’est mignon tout plein (et bim l’aura de bad-ass interstellaire…).
Rocket Raccoon a donc eu un début de carrière difficile, entouré de mabouls. Aidé par son ami Wal Rus le morse aux dents mécaniques interchangeables (sic 1) il se consume pour la loutre Lylla (sic 2) tout en s’opposant au lièvre mercenaireBlackjack O’Hare (sic 3) et en tentant de mettre fin à une guerre entre les fabricants des jouets supposés occuper les « loonies ». Et là le lecteur normal doit craquer.
Mais heureusement pour Rocky, Dan Abnett et Andy Lanning sont passés part là. Ils l’ont sorti de cet asile de dingues et l’ont envoyé parcourir l’espace. Jusqu’à ce qu’il se fasse capturer par les Kree et enrôler de force dans les Guardians Of The Galaxy. Ce fut le début de la gloire.
Au sein du groupe mené par Star-Lord, Rocky put donner sa pleine mesure. Humour mordant, caractère de pitbull, génie tactique, il fut la révélation du groupe. Il en profita pour lier une amitié inébranlable avec l’arbre parlant Groot et développer une rivalité avec le chien télépathe russe Cosmo(on ne se débarrasse pas d’un passé aussi loufoque comme ça).
Depuis Rocky a refait un passage par Half-World, histoire d’y solder les derniers comptes avec son passé, puis a repris du service avec les Guardians, toujours aussi bad-ass et rapide de la gâchette. En attendant de le retrouver sur grand écran.
Au programme de cette édition, des Reviews Express allant du 10 juillet au 28 aout. Presque les dernières sorties, et en quantité. Sans parler de la qualité des titres chroniqués. Tellement qu’il y a deux « picks » cette fois, un pour juillet, un pour aout.
Et vous pouvez toujours me suivre sur Twitter @Jeffzewanderer pour avoir la primeur de ces reviews.
Semaine du 10/07
Jeffzewanderer
#review Darkness 114 Jackie se rebiffe et Aram fait son retour. De la bonne horreur. La back up est moins intéressant mais belle 3,5/5
#review SecretAvengers 6 Jeux de pouvoirs au sein de SHIELD et un thriller bien mené. Rappelle les débuts de la série niveau ambiance 4/5
Semaine du 17/07
Jeffzewanderer
#review Artifacts 29 Des idées intéressantes sur l’Enfer, un bon cliffhanger, mais un peu trop de mystères frustrants 3,5/5
#reviewSavageWolverine 7 C'est beau et bourrin à la fois. Le cliff fait un peu WTF mais bon ça reste très bien 3,5/5
#review A+X 10 Black Widow/Fantomex & Scarlet Witch/Domino : histoires bien menées & fun. Un plaisir de revoir Adam Warren. Anka est bon 4/5
#review ThorGodOfThunder 10 Round 2 pour les trois Thor. C'est toujours épique (et beau). Il ne manque plus que la conclusion 4/5
#review UltimateSpider-Man 25 Le revirement de Miles était attendu mais bien amené via d’excellents dialogues 4/5
#review AvengersAssemble 17 Très bon chapitre d'Enemy Within. Le twist avant dénouement est excellent et bien amené. Un régal 4,5/5
Semaine du 24/07
Jeffzewanderer
#review SixthGunSonOfTheGun 5 La réunion des cavaliers est plutôt bien amenée même si la finesse des débuts n’est plus là 3/5
#review Witchblade 168 Le duo Katarina/Sara fonctionne bien pour un résultat très sympa mais une fin qui laisse perplexe 3,5/5
#review CaptainAmerica 9 La fin se fait un peu attendre, mais c'est quand même dynamique et très prenant, on pardonne donc 3,5/5
#review UltimateX-Men 29 Lent, mais les personnages sont intéressants (Jimmy, Jean, Kitty). World War X pourrait être bien sympa 3,5/5
#review NewAvengers 8 C'est vraiment un pur prélude à Infinity mais ça donne bien envie, alors mission accomplie 4/5
#review UncannyAvengers 10 Ça discute encore un peu trop idéologie, mais cette fois il y a de la belle action pour compenser. Plaisant 4/5
#review Wolverine 6-7Cornell réussit à rendre Logan plus vulnérable sans être geignard, c'est fort. Et que le dessin est beau ! 4/5
#review Wolverine&TheX-Men 33 Action réussie, des persos charismatiques et intéressants, la révolte d'Idie est super 4/5
#review YoungAvengers 7-8 Ecriture et dessin décidément brillants. Les mésaventures de la petite bande sont vraiment réjouissantes 4,5/5
Semaine du 31/07
Jeffzewanderer
#review BatmanInc 13 Gros deus ex machina, mais surtout une fin qui tombe totalement à plat. Tout ça pour ça. Un run qui méritait mieux 2/5
#review BatmanAnnual 2 Pas de gros défauts précis, mais un ensemble très terne qui peine à susciter l'intérêt 3/5
#review 5Ghosts 5 Une fin d'arc assez convenue, mais ça se lit avec plaisir. Pas sûr que la série tienne sur la durée 3/5
#review Ultimates 27-28 Reed & sa clique mettent le monde et les Ultimates à mal. Tout y est, sauf le souffle épique 3/5
#review UncannyX-Force 8-9 La résolution du quatuor amoureux entre Psylocke et les Fantomex est plaisante, même si parfois fleur bleue 3,5/5
#review Akaneiro 3 Bonne conclusion, pas des plus originales mais efficace. Le dessin est mieux, l'action très réussie 3,5/5
#review Amala'sBlade 4 Le dessin est parfois limite, mais l'ensemble a une ampleur indiscutable. C'est plaisant. Le singe me manque 3,5/5
#review UncannyX-Men 8-9 Encore une fois léger niveau action, parfait sur les relations entre les persos. Retour gagnant de Dazzler 4/5
#review TMNT 24 City Fall se poursuit et Léo affronte sa famille. Un event rondement mené, très bien écrit et dessiné 4/5
#review GuardiansOfTheGalaxy 5 L'arrivée d'Angela donne lieu à un début d'arc très sympa, et il y a des perles dans les dialogues 4/5
#review X-Men 3 Pas le final le plus spectaculaire du monde dans la forme, mais satisfaisant. Des persos remarquablement écrits 4/5
#review UncannyX-Men 8-9 Encore une fois léger niveau action, parfait sur les relations entre les persos. Retour gagnant de Dazzler 4/5
#review KingConan 3 Décidément classique et si réussi. Du pur Conan parfaitement réalisé, et Zenobia est intéressante 4/5
#review CaptainMarvel 14 Final très réussi d'Enemy Within un excellent crossover qui fait honneur à Carol Danvers. A lire 4/5
#review Daredevil 28-29 Fin, intelligent, touchant, personnages & intrigue liant passé & présent magnifiques, tout y est. Un pur régal 4,5/5 Jeffzewanderer’s Pick 1/2
Semaine du 07/08
#review DejahThoris 28 Dessin moins laid mais il reste trop de place sur le ticket de métro où le scénar (potable quand même) est écrit 2/5
#review Cyberforce 5 Malgré le dessin terne & le scénar simple ce numéro a le mérite de bien finir l'arc. Et puis c'est gratuit 3/5
#review TenGrand 4 Starcz retombe dans ses travers. Un numéro verbeux et se qui se croit plus malin qu'il ne l'est. Correct mais agaçant 3/5
#review X-Factor 259-260 Au tour de Rictor, Star & Lorna de morfler. Quand l'histoire est bien le final déçoit, et vice versa 3/5
#review Artifacts 30 Numéro sur l'Angelus qui n'apporte pas forcément grand chose mais très bien exécuté et beau alors pourquoi pas ? 3,5/5
#review UrsaMinor 6 Une bonne fin digne de cette excellente série B. C'est même plutôt touchant. A découvrir en attendant l'ongoing 3,5/5
#review Hunger 1-2 Galactus croise Gah-Lak-Tus dans l’univers Ultimate & a un creux. Objectivement beau, sympa, mais ne m’emballe pas 3,5/5
#review GreenLantern 23 Mais c'est que ça devient bien mine de rien. L'action est efficace, la vilaine pas mal, les dialogues itou 4/5
#review IronMan 13-14 La confrontation entre Tony et 451 trouve son rythme de croisière et devient franchement intéressante 4/5
#review SuperiorSpider-Man 13-14-15 On passe au 2ème acte de la série. Ock/Spidey se lâche et les subplots discrets restent intéressants 4/5
#review Fatale 16 L’ambiance fait décidément tout pour ce titre, et son héroïne fascine malgré un schéma tendant à se répéter 4/5
#review Avengers 16-17 C'est vraiment un pur prélude à Infinity mais ça donne bien envie, alors mission accomplie 4/5
#review Critter 13 L'arrivée d'une nouvelle alliée pour Cassia est très réussie, et la dernière case vaut son pesant de cacahouètes 4/5
#review LadyRawhide 1Oubliez le costume racoleur, cette Zorro au féminin est une héroïne intéressante & l'intrigue s'annonce bien faite 4/5
#review SuicideRisk 4Virage thématique à 90° (magie?), mais toujours aussi bien écrit & intéressant. Du mystère autour de Leo 4/5
#review FearlessDefenders 7 Persos supers. Je défie quiconque de voir venir le twist final. Cullen Bunn & Stéphanie Hans nous régalent 4,5/5
#review All-NewX-Men 14-15 Action vs Mystique & co au #14, moment de détente & scène culte au #15, dans les 2 cas c'est excellent 4,5/5
Semaine du 14/08
Jeffzewanderer
#review Batman 23 Un mauvais remake d’une scène culte de Year One. La back-up est plus intéressante 2/5
#review DamselsMermaids 4 L’histoire avance bien, bel effort sur les twists même si c’est parfois au détriment apparent de la cohérence 3/5
#review Constantine 6John joue les fantômes. Pas mal mais ça manque de roublardise ou d’ignominie. Soft quoi 3/5
#review UltimateX-Men 30 J'hésite à dire que c'est du X-Men, mais la guerre Jean/Kitty reste très sympa à lire 3,5/5
#review Saga 13 Ecriture & dessin toujours de qualité, mais l’intrigue commence à ronronner et c’est moins inventif 3,5/5
#review JusticeLeagueOfAmerica 7 Trinity War est toujours un blockbuster efficace, notamment grace au cliffhanger 3,5/5
#review SuperiorSpider-ManTeamUp 2/ScarletSpider 20 Petit X-over efficace & percutant. Dessin magnifique pour Scarlet 3,5/5
#review Wolverine 8 Killable ne sera sûrement pas l'arc le plus original ni le plus marquant, mais il y a un bel effort d'écriture 3,5/5
#review SecretAvengers 7 L'intrigue est vraiment prenante et pour le coup le concept du lavage de cerveau est super bien utilisé 4/5
#review Infinity 1 Excellent mélange d'event blockbuster et du style Hickman. Simple mais pas bête, et un beau vernis 4/5
#review VampirellaSouthernGothic 1 Une bonne scène d’action en ouverture & une prémisse originale qui augure du meilleur pour cette mini 4/5
#review RedSonja 2 Un numéro très bien écrit, puissant, et une Sonja mal en point, pour le plus grand plaisir du lecteur 4/5
#review FearlessDefenders 8 Nouvelle aventure fun, riche en action, avec quelques surprises et scènes bien trouvées. Persos géniaux 4/5
#review StarWars 8 Luke et Han ont chacun leur part d’action dans ce numéro qui file à 100 à l’heure. Et une Leia touchante 4,5/5
#review ThorGodOfThunder 11 Un final à la hauteur d'un premier arc déjà hissé au rang de classique. A lire et savourer 5/5 Jeffzewanderer’s Pick 2/2
Semaine du 21/08
Jeffzewanderer
#review Ultimates 29 Second souffle pour les Ultimates vs Reed & co. Du blockbuster mais toujours en mode téléfilm, un peu cheap. Bof 2,5/5
#review X-Factor 261 Au tour de M et Darwin d'y passer. Cette fois c'est convenu mais plutôt bien fichu 3/5
#review SuperiorSpider-Man 16 Les subplots (Osborn, Carlie) sont encore plus intéressants que la trame principale, déjà bien 4/5
#review AvengersAssemble 18 Infinity vu par une Spider-Woman névrosée qui rappelle le travail de Bendis sur le personnage. Très bon 4/5
#review Avengers 18 Suite d'Infinity #1 Les Vengeurs dans un assaut désespéré contre les forces de Thanos. Simple mais efficace et beau 4/5
#review SixthGun 33 Le voyage spirituel de Becky continue, et la fin vaut son pesant de cacahouètes 4/5
#review X-Men 4 L'action est plus un prétexte à la découverte des personnages, tous remarquablement écrits 4/5
#review Daredevil 30 Encore une idée géniale et originale de Waid, concernant cette fois le Silver Surfer. Brillant, tout simplement 4,5/5
Semaine du 27/08
Jeffzewanderer
#review CaptainAmerica 10 Un final décevant avec une mort qui fait gratuite et des conséquences à priori artificielles 2/5
#review A+X 11 Thor/Magik & Superior Spidey/Cyclops. Aucun des duos n'est exceptionnel, mais chacun reste sympa à lire 3/5
#review UncannyAvengers 11 Encore un peu verbeux pas toujours à bon escient, mais l'intrigue avance quand même bien. On pardonne donc 3,5/5
#review UltimateSpider-Man 26 Retour aux affaires gagnant pour Miles. Ça sonne juste et les seconds rôles sont très intéressants 4/5
#review NewAvengers 9Suite d'Infinity #1. Pendant ce temps là sur terre... Vilains réussis et complots au sein des illuminati. Prenant 4/5
#review TMNT 25 City Fall continue tranquilement, avec Dark Leo, des tensions chez les tortues et a dernière page qui plaira aux fans 4/5
#review Wolverine&TheX-Men 34-35 Fin à la hauteur d'une Hellfire Saga étonnamment réussie. Clasique mais très efficace & même drôle 4/5
#review UncannyX-Men 10-11 Sentinelle ! Ces numéros nous rappellent bien que Cyclops n'est pas le vilain qu'on croit. Très réussis 4/5
#review YoungAvengers 9 On ne sait pas si on a + de réponses ou de questions, mais que c'est beau, bien écrit et bourré de persos cools 4/5
#review Thor 12 Comment enchaîner après un premier arc génial ? En montrant un Thor si divin & si humain à la fois. Brillant. Touchant 4,5/5
The Quote :
- I will be with you all the way, my friend. To the gates on the other side.
- Why the hell couldn’t I have met a god like you…when I was young and foolish ?
Dialogue entre Thor et un condamné à mort-Thor #12
< Chapitre précédentWho Dat ?Chapitre suivant >Eye CandyWolverine vs Predator. ‘nuff said
Ce cher Logan a aussi ses mauvais jours…
Et pour finir de rendre hommage aux films de l’été, Superman vs Goku, le duel des terrassiers
Petite expérience : prenez le spectateur (ou la spectatrice, point de sexisme ici) lambda à la sortie d’une salle de cinéma projetant Avengers, Superman, Wolverine ou un autre film de ce genre, et demandez lui s’il (si elle) lit des comics. Je prends tous les paris que la majorité écrasante des réponses sera « non ».
Et si vous demandez à cette personne une raison à cela, il y a de fortes chances qu’un des motifs avancés soit la difficulté pour s’y mettre. Bref, le manque d’accessibilité. Et on touche ainsi du doigt l’une des obsessions des éditeurs, qu’il s’agisse du Big Two Marvel/DC ou des plus petits éditeurs tiers style Big Dog Ink ou Boom.
Walking On The Edge
Car quand on parle de personnages existant depuis les années 60, voir 40 (ou même 30 si on veut être précis), et dont les aventures ont fait l’objet de centaines, voire de milliers de numéros, ça peut décontenancer le lecteur néophyte. Ajoutez à cela les changements fréquents d’auteurs pour un même personnage (chose assez propre aux comics), ainsi que l’étrange mélange d’évolution et d’intemporalité de l’univers de chaque titre, et il y a de quoi décourager les meilleures volontés.
De plus les éditeurs sont constamment face à un terrible dilemme dans leur quête d’accessibilité. Car ce qui fait aussi une grande partie du charme des comics, c’est la sacro-sainte continuité. C’est le fait que les héros aient un passé qui se construit sous nos yeux au fil de leurs aventures. Que le dixième affrontement entre Wolverine et Sabretooth n’ait pas la même saveur que le premier car il sera chargé de tout un bagage émotionnel accumulé d’une joute à l’autre. C’est l’existence de cette continuité qui va donner toute sa saveur à une trahison, son poids à une mort, et son impact à une révélation. C’est la continuité qui nous fait saliver d’avance à l’idée du prochain affrontement entre Batman et le Joker. Et c’est aussi elle qui frustre les auteurs, suscite l’hystérie des fans et fait fuir les nouveaux venus.
Les éditeurs ont donc éminemment conscience de ceci. Mais ils ont quand même une envie aussi légitime qu’indispensable à leur survie d’appâter le chaland. Alors ils déploient des stratégies diverses et variées pour aguicher le nouveau lecteur, toute en dansant en permanence sur le fil du rasoir.
Le Reboot : Tabula Rasa
La méthode la plus radicale pour être accessible c’est le reboot : faire table rase du passé et reprendre à zéro. On oublie tout ce qui existé avant et on repart depuis le début. DC en avait fait un célèbre dans les années 80 suite à Crisis On Infinite Earths, pour faire le ménage dans un univers où les réalités alternatives s’étaient accumulées (le cas récent des New 52 est un peu plus particulier, et mérite une étude à part). Gen 13 y eut aussi droit assez récemment, dans le cadre de la dernière version de l’univers Wildstorm avant son absorption au sein du DC-verse. Niveau accessibilité, c’est l’idéal. Tout ce que le nouveau lecteur a à faire c’est de se saisir de l’opuscule frappé du numéro un et en avant la musique. Mais cette méthode comporte de nombreux inconvénients.
Déjà, la quasi-certitude de susciter l’ire de ceux qui lisaient déjà le titre. Parce que traquer le nouveau lecteur c’est bien, mais ce n’est pas une raison pour oublier ceux qui étaient déjà là. Et ceux-là peuvent mal prendre qu’on leur annonce que tout ce qu’ils ont lu jusque-là compte pour des prunes. Sans compter que la perspective de se retaper des passages obligés (origine du héro, première rencontre avec chaque ennemi…) peut agacer. Et si ces fameux passages sont différents en « version reboot », autant ça peut faire passer la pilule, autant ça peut la rendre plus amère si on était attaché à la première version des évènements. Bref du perdant/perdant.
Marvel avait cependant brillamment évité ces écueils avec la création de sa ligne Ultimate en 2000, qui fut lancée en parallèle avec l’univers Marvel classique. En gros on rebootait « à côté », et on préservait les « originaux » en même temps. Bon le défaut fut la coexistence de plusieurs versions des personnages (ah la confusion autour de la mort de Peter Parker et l’arrivée deMiles Morales…). Mais c’était gérable, et ça avait l’air de la solution idéale. Sauf que…
Sauf que le défaut du reboot, même « à coté » de l’original, c’est que c’est l’archétype du fusil à un coup. On ne peut systématiser le procédé, au risque de lasser, et de détruire jusqu’à l’idée de continuité, et surtout son intérêt. Et du coup le temps passe, les numéros et les aventures s’accumulent, et on se retrouve au point de départ avant d’avoir compris comment. C’est d’ailleurs ce qui fut l’un des points clés de la déchéance de l’univers Ultimate, cité plus tôt en exemple (et qui semble au passage vivre ses dernier mois).
Le Relaunch : Nummaeins Ist Zurück
L’alternative au reboot, c’est le relaunch, c'est-à-dire relancer une série au numéro 1 (éventuellement en changeant un poil le titre). Mais on n’efface rien de la continuité. Ce procédé s’accompagne généralement d’un changement de l’équipe créative, même si ce n’est pas systématique. Captain America fournit un exemple des deux cas de figure. Le dernier relaunch en date, dans le cadre de Marvel Now, a vu l’arrivée d’une nouvelle équipe créative. Mais pour le relaunch précédent Ed Brubaker était resté au scénario. L’idée est simple : le lecteur aura moins d’hésitation à acheter un titre portant le numéro un, persuadé que justement il arrivera au début de l’aventure. Et soyons juste, commercialement ça marche, les numéros 1 se vendant quasi-systématiquement mieux. Mais ça peut-être trompeur.
Déjà parce que la présence d’un numéro un ne garantit en rien que le contenu du titre sera accessible au nouveau venu. En effet, All-New X-Men et la dernière mouture d’Uncanny X-Men se reposent énormément sur la continuité plus ou moins récente (voyage dans le temps des premiers X-Men dans All-New, et conséquences de l’event AvX dans Uncanny). Brian Bendis (auteur des titres susmentionnés) est d’ailleurs habitué du procédé. Son relaunch d’Avengers et New Avengers après Siege était aussi dans la droite lignée de ce qu’il venait de faire sur le titre et n’avait de numéro 1 que le nom. Cependant ce cas de figure, du « faux numéro un » est relativement rare, heureusement.
Par contre il est beaucoup plus fréquent qu’il y ait des relaunches qui n’en portent pas le nom, en gros à chaque fois que le scénariste change sur une série (pas les dessinateurs, qui tournent beaucoup plus), et sans qu’on éprouve le besoin de changer la numérotation. Ainsi Journey Into Mystery, dans le cadre de Marvel Now, a gardé sa numérotation mais a changé tout le reste (scénariste, artiste, personnage principal…). Avant cela l’arrivé de Jonathan Hickman sur Fantastic Four n’avait pas donné lieu à une renumérotation. Ni celle de Joe Straczynski sur Amazing Spider-Man. Et pourtant à chaque fois ça avait tout d’un nouveau départ. Mais ça n’avait pas la « visibilité » d’un nouveau numéro un, d’où la profusion de ceux-ci au détriment des numéros impressionnants sur les couvertures.
Et Le Reste…
Si reboot et relaunch sont les deux principales manières pour un éditeur de garantir l’accessibilité de son catalogue, il en existe d’autres. Déjà il y a la pub pour vanter l’arrivée d’une nouvelle équipe créative et donc d’un nouveau « chapitre » de telle ou telle série.
Dark Horse a aussi tenté une approche assez rusée (voire fourbe) consistant à produire des séries de mini-séries. Comprenez que chaque mini-série correspond à un story arc, mais qu’on repart au numéro un à chaque fois. Il y a ainsi l’avantage d’avoir toujours un nouveau numéro 1 à présenter. Et de laisser le créateur respirer au lieu de lui faire tenir un rythme mensuel. Hellboy en est un exemple magnifique.
Il y a aussi parfois le même défaut que pour les « faux relaunches » évoqués au paragraphe précédent, à savoir que niveau accessibilité, le lecteur n’est au mieux pas plus avancé que s’il avait pris la série en cours au début d’un arc. Et au pire complètement paumé s’il y a beaucoup de références à la mini précédente, la séparation pouvant être artificielle (voir la mini Star Wars Legacy : War, suite on ne peut plus directe de la série régulière). Mais bon, la visibilité peut aussi y gagner, et les numéros 1 vendent.
Les éditeurs font aussi aujourd’hui dans l’ensemble des efforts pour rendre chaque série facile à suivre par elle-même. L’époque où le malheureux qui voulait suivre Spider-Man ou Superman se retrouvait obligé d’acheter 4 séries chaque mois est heureusement révolue (essayer de lire le Superman de Loeb au numéro relève de la gageure, j’en sais quelque chose : j’ai un run quasi complet et tous les deux numéros ou presque il me manque la fin de l’histoire). Bon, par contre Bendis n’a pas eu le mémo à en croire son traitement des Avengers puis des X-Men…
Enfin avoir une bonne politique d’édition de trade paperbacks, regroupant les anciens numéros est aussi une stratégie très efficace. Ainsi le lecteur peut avoir facilement accès aux séries. Les tpbs sont en effet beaucoup plus faciles à se procurer que les anciens numéros individuels et ont l’énorme avantage de contenir des story-arcs (arcs scénaristiques, un ensemble de numéros formant un tout) complets. On ne risque donc pas de prendre le train en marche ni de se retrouver le bec dans l’eau. Le fan conquis pourra même facilement rattraper son retard et basculer ensuite vers l’achat au numéro. Il y a aussi la réédition des grands classiques pour chaque personnage/équipe, qui permet de découvrir des héros avant de se plonger dans la lecture régulière de leurs péripéties. Evidemment, arrivé à un certain nombre de volumes ça peut s’avérer moins efficace (devoir rattraper 20 ou 30 volumes ça décourage parfois autant que 100 ou même 900 numéros). D’où l’intérêt des relaunches pour remettre aussi la collection de tpbs au numéro 1.
Le Rasoir D’Occam
Mais au final, la chose la plus importantes à savoir c’est que contrairement au manga et à la franco-belge, les comics sont faits pour être pris en cours de route. Il n’y a pas besoin de commencer par les origines de chaque héros pour apprécier ses aventures, et encore moins par ses premières apparitions, souvent illisibles pour des lecteurs modernes. La façon dont les histoires sont écrites tient compte de cela. C’est atavique. Le moyen le plus facile de se rendre les comics accessible c’est d’en ouvrir un, et de le lire sans se poser de questions avant de passer au suivant. Tout le reste n’est que placebo.
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