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Batman : Joker #23.1, la review

Batman : Joker #23.1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Une histoire surprenante
• Le Joker met vraiment mal à l'aise
On a moins aimé• Très anecdotique
• Andy Clarke ne tient pas la cadence sur un numéro entier
Notre note

Avec un mois consacré aux vilains, DC Comics ne pouvait pas se passer d'un titre consacré à l'ennemi intime de Batman, le génialement cinglé Joker. Mais qu'elle est la réelle importance de ce one-shot, et est-il vraiment de qualité ? C'est un peu cela que l'on attend d'un comics après tout, si l'on fait abstraction des décisions éditoriales qui ont pu soulever quelques polémiques.


"...Time to start my family."

La première interrogation sur ce titre provenait du personnage en lui-même. Disparu lors de Death of the Family, que pouvaient bien faire les auteurs de DC Comics pour pouvoir faire en sorte de parler du Clown sinistre sans empiéter sur les plans de Scott Snyder ? La réponse est simple : évoquer un épisode du passé. Car depuis les New 52, on n'a pas vraiment vu les débuts du Joker et sa lutte avec Batman. Ces cinq années qui restent encore à découvrir et qui permettent d'insérer des histoires sans avoir trop d'incidences sur la continuité actuelle. Pratique, mais cela donne à l'ensemble un aspect vraiment artificiel, une anecdote sans réelle conséquence. Pour tout dire, entre le début et la fin de ce numéro, ni le personnage ni son environnement n'ont subit de changements majeurs.

La seconde interrogation venait du scénariste en lui-même. Si on a l'habitude de louer les qualités d'Andy Kubert, c'est habituellement pour son travail de dessinateur où il excelle. Le voir en tant que scénariste est quelque peu étonnant ; c'est donc avec une certaine appréhension qu'on découvre cette histoire, car les dessinateurs qui s'essaient à l'écriture n'ont pas toujours été à la hauteur des attentes placées en eux. Mais le frère d'Adam Kubert n'a pas à rougir de sa performance, loin de là. Car si on lui a clairement demandé d'écrire un épisode sans conséquence, il arrive à livrer une interprétation du Joker saisissante. On peut être de prime abord gêné par les flashbacks dans l'enfance du vilain, car cela supprime toute idée d'un vilain amnésique au passé depuis longtemps perdu et abandonné. Mais c'est tout à fait probable que cela soit une nouvelle construction de souvenirs qu'a effectué le Joker dans son délire. Ses mémoires fantasmées ont souvent été évoquées par différents auteurs, et même par Christopher Nolan dans sa trilogie sur Batman. Si l'on accepte cela, alors le récit prend tout son sens et sa force émotionnelle.


"Don't try this at home, kiddies ! Hee Hee !"

Certes, Andy Kubert a une vision très "série policière" un poil convenue de la psychologie du psychopathe, mais il s'appuie sur cet acquis pour développer une histoire glaçante, où le Joker se révèle être vraiment effrayant. Tout d'abord, on peut évoquer les scènes de massacre ou de torture qui ne font pas de concessions, qui permettent de montrer sans fioritures qu'il est réellement un monstre sans aucune empathie. Mais le véritable tour de force ici, c'est que pendant tout le numéro, on se dit que le scénariste fait fausse route en montrant cette relation avec Jackanapes, qui en plus d'être complétement délirante (mais Grant Morrison nous a habitué à pire) nous donne l'impression d'être une trahison à la personnalité du vilain de violet vêtu. C'est pour mieux nous prendre à contrepied dans un final saisissant où l'on comprend que tout ce que l'on a vu précédemment n'était que la vision déformée qu'a le Joker de la réalité et quelques pages plus tard, on retrouve sa vraie personnalité de la plus glaçante des manières. Ainsi, Andy Kubert nous inflige un superbe enchaînement gauche-droite qui nous mène au sol sur ce final.

Pendant ce temps-là, Andy Clarke s'éclate sur le dessin. Faut dire que l'on sent que le scénario vient d'un dessinateur, tant le découpage est fait pour que l'illustrateur puisse donner la pleine mesure de son talent. Il est d'ailleurs marrant de remarquer que Clarke sur ce numéro adopte un style proche de celui du scénariste du jour. Avec un peu de Greg Capullo, mâtiné d'Angel Medina, le tout avec son talent naturel, ce qui donne un épisode très sombre et crasseux, qui contraste avec le délire proposé. Tout est fait pour que l'on sente monter le malaise face à cette fenêtre grande ouverte sur le délire du Joker. Il est juste dommage de noter qu'Andy Clarke ne semble pas pouvoir garder son incroyable coup de crayon tout le long d'un numéro. Certaines pages ont clairement été faites à la va-vite, et cela contraste fortement avec ses pages de hautes volées.



Ce numéro est malheureusement ce que l'on craignait de voir arriver durant le Villains' Month. Alors que l'on aurait pu avoir un épisode qui débloque des pistes pour le futur et qui ouvre de nouvelles possibilités, surtout que l'on traite ici d'un des plus grands vilains de tout les temps. Mais DC Comics a visiblement donné pour indication de ne pas faire de vagues dans la continuité. Consigne qui a été suivie. Mais heureusement pour nous, ils ne sont pas limités à ça et livrent un one-shot de qualité qui s'il ne restera pas dans l'Histoire reste un très bon moment de lecture
Alfro
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