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Batman & Robin : Court of the Owls #23.2, la review

Batman & Robin : Court of the Owls #23.2, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• La remontée progressive dans le temps
• Des vilains vraiment malsains
On a moins aimé• L'encrage
• L'argument commercial
• On n'avait pas besoin de ce numéro
Notre note

Créé au sein même des New 52 par Scott Snyder, dans les pages de Batman, la fameuse Cour des Hiboux est paradoxalement très jeune alors qu'elle est censée avoir une histoire qui s'étend sur plusieurs siècles. Le prétexte parfait pour en explorer le passé dans un one-shot du Villains' Month, ce que DC Comics n'a pas manqué de faire.


"...Beware the Court of Owls, that watches all the time..."

Tout d'abord, attardons-nous sur un aspect qui n'est pas inhérent à la lecture, mais plutôt à une décision éditoriale quelque peu fâcheuse. La Cour des Hiboux, depuis qu'elle a disparue des pages de Batman, est surtout apparue dans la série Talon écrite par le même scénariste, James Tynion IV, que ce one-shot. D'ailleurs, c'est ici un intermède pour le titre du protégé de Scott Snyder, puisque sur la dernière page, on nous précise bien que la suite de cette histoire est à découvrir dans les pages de Talon. Alors pourquoi insérer cette histoire dans Batman & Robin, qui n'a plus de rapport avec cette obscure confrérie depuis la fin de Night of the Owls ? La réponse est évidente, pour vendre plus, parfois au détriment de lecteurs qui n'auraient pas fait attention à leurs abonnements. C'est sûr qu'un Talon : Court of Owls c'était beaucoup moins vendeur. Ce n'est cependant pas une raison de prendre encore une fois le lecteur pour un pigeon, surtout quand les ventes mensuelles sont en baisse.

Passé cet interlude éditorial, que vaut réellement l'histoire de James Tynion IV ? On voit deux membres de la Cour qui observent un Gotham City au bord du chaos suite à la disparition de la Justice League. Ils vont profiter de leur conversation pour évoquer plusieurs événements du passé, à rebours. Ce procédé est intéressant, puisqu'il rend leur organisation encore plus mystérieuse car elle n'a pas d'histoire d'origine classique avec un début bien défini et une progression logique. On découvre toute l'horreur que peut inspirer la Cour par petites touches impressionnistes, qui permettent de saisir leur essence plutôt que son fonctionnement. Cela aurait pu être encore plus efficace si on n'avait pas eu l'impression de sauter d'un poncif à l'autre au gré des souvenirs. James Tynion IV fait preuve d'assez peu d'imagination dans les exactions que ses personnages peuvent commettre.


"Fear of what we can't control."

Pourtant, il y avait un véritable potentiel dans ce récit. D'abord parce que le scénariste arrive vraiment à nous mettre mal à l'aise face à cette organisation qui n'a absolument  rien de caritatif. Leurs crimes et manipulations glacent vraiment le sang tant ils semblent dénués de remords et de morale, et encore plus à cause de l'apparente inéluctabilité de leurs actes. Un moment, la jeune chouette demande à son père s'ils gagnent toujours à la fin, et c'est bien aussi ce qu'il nous apparait; ils ont beau être affaiblis ou durement touchés, ils reviennent inlassablement, tels des Bat-Phenix. Preuve en est qu'ils n'ont pas l'air plus affectés que ça par la croisade qu'a mené Batman. Ensuite, on voit qu'ils sont aussi redoutables les uns pour les autres puisque même une jeune fille à l'allure innocente (de ce qu'on peut en juger, elle porte un masque après tout) cache sous sa robe un poignard dont elle sait visiblement se servir, sans hésitation.

Quand au dessin de Jorge Lucas, on sent la grande influence qu'à eu Simon Bisley sur son style. Cette affiliation est ici bienvenue, puisqu'elle lui permet d'illustrer cette sombre histoire en s'appuyant énormément sur les ombres. Par contre, si le dessin en soi est vraiment bon, il aurait dû laisser l'encrage à un autre tant on a l'impression d'avoir le travail d'un peintre en bâtiment face à nous. Le noir bave de partout, flotte un peu entre les cases, mais surtout, casse toute la dynamique des scènes d'action. La plus belle scène est celle de la fin, malheureusement, c'est aussi celle qui fait comprendre que ce numéro aurait pu se résumer en une page ou deux dans un épisode de Talon. Surtout que le cliffhanger est quelque chose que l'on voit beaucoup ces derniers temps, notamment chez Geoff Johns. Et le problème, c'est que ça manque d'impact.



Alors que James Tynion IV mène bien sa barque avec Talon, on lui a imposé ce numéro qui arrive visiblement trop tôt pour le scénariste, dans un titre qui n'est pas directement impacté par son histoire. Une suite de décisions éditoriales plus que douteuses qui nous mène à nous demander si DC Comics n'a pas fait plus de mal que de bien avec ce Villains' Month...

Alfro
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