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Portrait de Légende HS #1 : Joe Simon et Jack Kirby

Portrait de Légende HS #1 : Joe Simon et Jack Kirby

DossierMarvel

Si vous n'allez pas sur 9emeArt.fr, déjà je ne vous félicite pas, vous ne connaissez sans doute pas les Portraits de Légende. Toutes les deux semaines, nous revenons sur la carrière de l'un des grands auteurs de la bande dessinée, un de ceux qui auront définitivement laissé leur marque sur cet Art.

À l'occasion de la semaine Captain America, on revient sur l'association de ces deux artistes de génie qui ont créé l'un des personnages les plus iconiques de l'histoire des comics. Joe Simon et Jack -The King- Kirby, deux artistes qui, l'air de rien, ne se sont pas limités à ce seul personnage. Retour sur une collaboration qui aura été plus que fructueuse.

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1. Joe Simon
Chapitre 1

Joe Simon

Il semblerait que tous les pionniers des comics aient une histoire semblable. Joe Simon ne déroge pas à la règle. Ce fils d'immigrants juifs pauvres, son père débarque de Leeds en Angleterre, voit le jour en 1913 à Rochester, près de New York, et vit les premières années de sa vie dans le petit appartement au-dessus de la boutique de son tailleur de paternel.

Il ne lui faudra pas longtemps pour rentrer dans le monde de l'édition puisqu'il sera le directeur artistique du journal de son lycée. Après ses débuts certes modestes mais qui montrent sa vocation, il va se faire engager par le Rochester Journal-American lorsque Al Liederman, un de ses futurs collaborateurs dans les comics, lui laisse son poste d'assistant. Il va alors faire une première approche de l'art séquentiel en dessinant des strips se basant sur le sport ou l'actualité. Il fera de même dans un autre journal, le Syracuse Herald. Après ces premiers essais, il déménage à New York, il a alors 23 ans.

Il va alors prendre un premier petit appart' près de l'université de Columbia alors qu'il découvre que la mégalopole ne lui fera aucun cadeau. Il travaille alors en freelance, obtenant des contrats avec la Paramount, qui lui demande de retoucher les publicités des films que sort ce studio durant le premier âge d'or d'Hollywood. Travailler au-dessus du Paramount Theatre sur Broadway est certes prestigieux mais pas très lucratif. Si bien qu'il doit prendre d'autres contrats en freelance, avec Macfadden Publications, True Story et autres.



Il va alors retourner à ses premières amours, loin de l'illustration publicitaire, quand il est engagé par Funnies, Inc., un éditeur de comics assez particulier. En effet, ils doivent tester les tendances à la demande des autres éditeurs. Ainsi, son premier travail, et le premier vrai comics de toute sa carrière, seront sept pages pour voir si le western en comics peut marcher.

Il ne lui faudra pas attendre longtemps après ça pour recevoir un nouvel engagement. En effet, Martin Goodman, patron de Timely Comics (futur Marvel), demande à Funnies de créer un héros dans la lignée de leur star absolue de l'époque : la Torche Humaine. Ce qui donnera Fiery Mask, un scientifique qui acquiert la pyrokinésie lors d'une rencontre mouvementée avec le Zombie Master. Il est intéressant de voir que ce premier personnage sera réutilisé plus tard par J. Michael Straczynski dans The Twelve. Premier personnage créé et déjà il traverse les âges. Il va alors travailler de plus en plus étroitement avec Timely.

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2. Jack Kirby
Chapitre 2

Jack Kirby

Encore une fois, l'histoire semble familière. Jack Kirby nait en 1917 dans le Lower East Side de New York. À l'époque, c'est l'un des quartiers pauvres de Manhattan, où ses parents, immigrants juifs qui ont débarqué d'Autriche, vivent. Son père est ouvrier dans une usine de textile et le jeune Kirby, qui porte encore le nom de Jacob Kurtsberg, commence déjà à rêver de cases et de bulles.

Cet autodidacte dévore les strips de Milton Caniff, Hal Foster ou Alex Raymond avant de les reproduire encore et encore. Comprenant qu'il veut en faire son métier, il tente de rentrer dans le programme artistique de l'Educational Alliance. Il se fera refouler parce qu'il "dessine trop vite avec des fusains". Ce premier échec l'amènera à aller voir du côté de la Boys Brotherhood Republic, une ville miniature créée par des gamins des rues avec un gouvernement bien à eux et qui inspirera plus tard son Boy Commandos.



Après un nouvel essai dans le circuit éducatif au Pratt Institute, qui ne durera qu'une semaine, il va alors se débrouiller de son côté et se faire engager en 1936 par le Lincoln Newspaper Syndicate. Il y réalisera des strips et des planches de comics publicitaires. Pendant trois ans, il apprendra le métier avant d'aller travailler sur le dessin animé de Popeye en étant l'un de ces nombreux illustrateurs qui travaillent sur les décors et les animations de l'environnement. Il va alors vite quitter ce job, ayant l'impression de travailler à la chaîne comme son père. Ce qu'il cherchait à éviter à tout prix.

Il va alors véritablement entrer dans le monde des comics quand il sera engagé par Eisner & Iger. Il y produira des comics de science-fiction, de western, d'aventures ou encore d'humour. Toutes ces expériences lui servent et il va alors prendre pour la première fois le pseudo de Kirby en se faisant appeler alors Lance Kirby quand il signe deux épisodes de Lone Rider dans Famous Funnies. Enfin, il va définitivement adopter le nom de Jack Kirby avant de déménager avec sa famille à Brooklyn. Dans son nouvel immeuble, il rencontre sa voisine Roz Goldstein qui deviendra sa femme. Il a déjà fait tout ça, et il n'a alors que 23 ans.

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3. Quand Joe rencontre Jack
Chapitre 3

Quand Joe rencontre Jack

Naviguant dans les mêmes sphères, Joe Simon et Jack Kirby étaient forcément amenés à se rencontrer. Cette rencontre aura lieu en 1940. Jack Kirby est d'abord impressionné par le costume de l'artiste freelance, chose assez rare chez les artistes de comics mais qui se justifie par le fait que le père de Simon soit tailleur. Ce qui impressionne Joe Simon quant à lui, c'est le dessin de Kirby qui déjà montre ses prédispositions pour le dynamisme et la mise en page.

Les deux décident de travailler ensemble. Après quelques essais infructueux, ils arrivent chez Timely Comics. Simon y devient le premier éditeur et en profite pour faire engager Kirby comme directeur artistique (ce dernier n'a toujours que 23 ans). Ils vont alors lancer Captain America Comics #1, un nouveau magazine qui va accueillir un nouveau super-héros, un genre qui est alors en pleine expansion.


Là, il faut se remettre dans le contexte des États-Unis qui ne sont pas encore rentrés en guerre (Pearl Harbor ne se fera bombarder qu'un an plus tard) et il y a même une frange importante de la population qui abonde dans le sens de l'Allemagne nazie, avec même un Parti tout ce qu'il y a de plus légal, le Bund germano-américain, qui désire un rapprochement avec le IIIème Reich et organisera même un défilé nazi sur Madison Square Garden. C'est donc une véritable prise de position de sortir ce comics où un héros enveloppé du drapeau américain frappe Hitler sur la couverture.

Cependant, grand bien leur en a pris puisque ce premier épisode sera vite épuisé et le second print se vendra à plus d'un million d'exemplaires (cela relativise les ventes actuelles de comics). Cet incroyable succès va faire du duo l'une des forces vives de l'industrie et ils vont alors continuer jusqu'au dixième épisode de la série. Cependant, Martin Goodman, patron de Timely, ne leur payait pas le pourcentage promis dans leur contrat et ils voulurent s'en aller pour débarquer chez National Comics (le futur DC Comics). C'est alors qu'un petit jeune va les aider, Stan Lee va s'arranger pour garder le secret de leur défection vers la concurrence le temps qu'ils finissent leur contrat.

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4. Joe Simon et Jack Kirby, le duo prolifique
Chapitre 4

Joe Simon et Jack Kirby, le duo prolifique

Ainsi, alors que l'époque est encore à la multiplication des éditeurs, les futurs Marvel et DC Comics s'affrontent déjà pour avoir le duo d'artistes le plus influent du moment. Même si celui-ci a le temps dans son voyage entre les deux éditeurs (qui sont dans la même rue) de faire un petit détour par Fawcett Comics pour faire Captain Marvel Adventures #1, le premier comics consacré entièrement à celui que l'on connait désormais sous le nom de Shazam.

Leurs premiers pas à National Comics seront compliqués, ne trouvant pas quelle série reprendre, jusqu'à ce que l'on leur demande de faire"ce qu'ils voulaient". Plus de limites donc, et ils vont profiter de cette carte blanche pour reprendre le Sandman de l'âge d'or puis pour créer le Manhunter, un vigilant qui sera plus tard repris par Archie Goodwin et Walt Simonson. Ils vont alors créer les Boy Commandos, qui met un scène un gang de gamins et qui va devenir un véritable succès, devenant alors la troisième meilleure vente de National Comics avec la barre du million d'exemplaires encore dépassée. Ils réitéreront avec une nouvelle histoire d'une bande de gamin, la Newsboy Legion.

Sentant que la guerre risque de les priver de leur duo magique, National leur demande de prévoir le coup. Les deux artistes vont alors engager scénaristes, encreurs, lettreurs et autres coloristes, en leur laissant assez de matériel à développer. Bonne initiative puisque les deux amis seront effectivement appelés sous les drapeaux. Pendant que Joe Simon se la coule douce (façon de parler hein) en servant sous les couleurs des Gardes Côtes, Jack Kirby sert lui dans un corps d'armée beaucoup plus risquée. Il est en effet éclaireur et est chargé de parcourir les routes en avance pour cartographier les contrées que traverseront les Alliés. Il risquera même de perdre ses jambes quand il devra affronter l'Hiver 1944.


De retour du service, les deux se retrouvent mais ne retournent pas chez National. Ils vont en effet signer chez Harvey Comics. Ils vont alors continuer sur leur lancée des gangs d'enfants avec Boy Explorers Comics et Boy's Ranch, mais aussi du superhéros avec Stuntman ou Captain 3D. En plus de cela, ils bossent en freelance pour Hillman Periodicals ou Crestwood Publications. C'est d'ailleurs chez ces derniers qu'ils vont lancer leur nouveau succès, Young Romance. Le comics sentimental gagne en popularité et le duo livre sans doute les meilleures pages du genre. Ce comics et son spin-off Young Love vendent plus de deux millions d'exemplaires par mois. Avec un contrat qui leur promet 50% des bénéfices, les deux compères ont touché le jackpot et rien que ces titres permettront à Kirby de s'acheter cash sa maison de Long Island.

Entretemps, Timely Comics est devenu Atlas Comics et a relancé Captain America. Piqués au vif de voir ce que leur personnage était devenu, un vulgaire chasseur de Rouges, ils vont lancer Fighting American qui sera une manière pour eux de faire une satire de ce que sont devenus les superhéros, refusant de ployer sous les sirènes du maccarthisme et sa croisade anti-communiste. Les deux vont ensuite créer Mainline Publications pour pouvoir posséder leurs propres séries. Ils vont alors se rendre compte que Crestwood ne leur a pas payé 130.000 $. Une somme colossale pour l'époque.

S'ils vont gagner leur bataille juridique en 1954, cela va aussi avoir une conséquence sur Joe Simon qui va être lassé par le monde des comics, surtout que vient de s'instaurer une censure drastique dans la BD américaine avec le Comic Code Authority. Ainsi, il va décider de changer d'univers pour aller travailler dans la publicité. Les deux camarades vont alors arrêter une collaboration qui aura duré quinze ans mais resteront toujours amis. D'ailleurs, ils retravailleront ensemble le temps d'un épisode de Fighting American en 1966. Après cela, Joe Simon ne restera pas très loin des comics et sera même le premier qui donnera sa chance dans le milieu à un certain Jim Steranko. Quant à Jack Kirby, ce n'était pour lui qu'un début, et quelques années après avoir cessé de travailler avec Simon, il répondait à l'appel d'un gars qu'il avait déjà croisé dans les couloirs de Timely, Stan Lee. Le début d'une grande aventure.

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Chapitre 1

Joe Simon

Il semblerait que tous les pionniers des comics aient une histoire semblable. Joe Simon ne déroge pas à la règle. Ce fils d'immigrants juifs pauvres, son père débarque de Leeds en Angleterre, voit le jour en 1913 à Rochester, près de New York, et vit les premières années de sa vie dans le petit appartement au-dessus de la boutique de son tailleur de paternel.

Il ne lui faudra pas longtemps pour rentrer dans le monde de l'édition puisqu'il sera le directeur artistique du journal de son lycée. Après ses débuts certes modestes mais qui montrent sa vocation, il va se faire engager par le Rochester Journal-American lorsque Al Liederman, un de ses futurs collaborateurs dans les comics, lui laisse son poste d'assistant. Il va alors faire une première approche de l'art séquentiel en dessinant des strips se basant sur le sport ou l'actualité. Il fera de même dans un autre journal, le Syracuse Herald. Après ces premiers essais, il déménage à New York, il a alors 23 ans.

Il va alors prendre un premier petit appart' près de l'université de Columbia alors qu'il découvre que la mégalopole ne lui fera aucun cadeau. Il travaille alors en freelance, obtenant des contrats avec la Paramount, qui lui demande de retoucher les publicités des films que sort ce studio durant le premier âge d'or d'Hollywood. Travailler au-dessus du Paramount Theatre sur Broadway est certes prestigieux mais pas très lucratif. Si bien qu'il doit prendre d'autres contrats en freelance, avec Macfadden Publications, True Story et autres.



Il va alors retourner à ses premières amours, loin de l'illustration publicitaire, quand il est engagé par Funnies, Inc., un éditeur de comics assez particulier. En effet, ils doivent tester les tendances à la demande des autres éditeurs. Ainsi, son premier travail, et le premier vrai comics de toute sa carrière, seront sept pages pour voir si le western en comics peut marcher.

Il ne lui faudra pas attendre longtemps après ça pour recevoir un nouvel engagement. En effet, Martin Goodman, patron de Timely Comics (futur Marvel), demande à Funnies de créer un héros dans la lignée de leur star absolue de l'époque : la Torche Humaine. Ce qui donnera Fiery Mask, un scientifique qui acquiert la pyrokinésie lors d'une rencontre mouvementée avec le Zombie Master. Il est intéressant de voir que ce premier personnage sera réutilisé plus tard par J. Michael Straczynski dans The Twelve. Premier personnage créé et déjà il traverse les âges. Il va alors travailler de plus en plus étroitement avec Timely.

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Alfro
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