Avant toute chose, j'aimerais préciser que je ne suis pas un « fan » de Spider-Man. Mon imaginaire à propos du héros à été victime étant jeune de la trilogie de Sam Raimi : je percevais Peter Parker comme un personnage pleurnichard, insupportable, et sans grande envergure héroïque. Plus tard, je me suis un peu rapproché du héros par des lectures qui me firent comprendre que le Spider-Man créé par Steve Ditko et Stan Lee était bien plus que cela. C’est pourquoi je fais parti des gens agréablement surpris par le premier The Amazing Spider-Man car le personnage campé par Andrew Garfield était l’opposé complet de celui joué par Tobey Maquire. Il me semblait alors que Marc Webb avait compris l’essence de ce que véhiculait le comics, davantage que son prédécesseur. J’étais donc plutôt content de retrouver le tisseur sur grand écran. Mais plus les annonces de Sony tombaient, et plus j’étais sceptique… Alors, autant vous le dire tout de suite : ce film est très décevant.
Pour le dire très clairement, je trouve le film à côté de la plaque au moins sur la moitié de son ensemble. Peut-être que c’est voulu et qu’il s’agit d’un humour méta, mais en tout cas, ça n’a clairement pas fait mouche sur moi. Par exemple, à un certain moment, le film semble se moquer des stéréotypes classiques du cinéma américain. En tant que tel j’en suis ravi et plutôt agréablement surpris. Mais comment justifier alors les légions d’autres clichés, raccourcis et autres grosses ficelles du scénario ? Celles-ci sont, cette fois-ci, bien sérieuses et ne relèvent pas de la blague du tout ! Le film est donc dans un entre deux plutôt dérangeant. Les incohérences quant aux réactions des acteurs sont également très troublantes et m’ont fait sortir du film à plusieurs reprises. Peut-être que certains d’entre vous me trouvent difficile à pinailler sur ces détails récurrents des films contemporains ? Certes, mais le problème, c’est que ça ne s’arrête pas là…
À vouloir créer un univers étendu autour du tisseur, Sony s’est retrouvé face à un challenge : créer une nouvelle aventure de Spider-Man qui devait autant développer le personnage que sa mythologie, ses ennemis, ses lieux fétiches… Et c’est ici que le plus gros défaut du scénario pointe son nez : le film est beaucoup, beaucoup trop riche. Le spectateur lambda que je suis (rappelez vous que je ne suis pas expert du tout du héros) croule sous les informations ! On suit plusieurs histoires à droite et à gauche, qui se croisent tant bien que mal. Finalement à la sortie du film, on constate que certaines étaient véritablement inutiles à la résolution de l’intrigue. D’aucuns diront qu’il s’agit d’éléments importants pour caractériser les personnages. Ma réponse est non. Le film est trop long et, là encore, patauge dans un entre-deux : ses multiples références au premier opus facilitent la compréhension pour les nouveaux spectateurs, mais le « trop plein » de son scénario les perds dans les détails…
De plus, la réalisation peine à suivre cette abondance d’informations : on a l’impression d’assister à une suite de petites scènettes plus ou moins liées entre elles. Le rythme du film en pâtit grandement et seule la performance des acteurs permet véritablement de sauver les meubles. Je pourrais poursuivre longtemps en vous parlant de la musique et du mixage du son (qui sont sans doute les plus grandes catastrophes du film) mais je pense que vous avez saisi l’idée.
Mais, il existe tout de mêmes quelques points positifs dans The Amazing Spider-Man 2 ! Comme je viens de le préciser, les acteurs sont déjà plutôt convaincants, et ils semblent vraiment prendre du plaisir dans leurs rôles respectifs. Mention spéciale à Jamie Foxx (Élecro) et Dane DeHaan (Harry Osborn) qui nous livrent des prestations largement au dessus de la moyenne des acteurs actuels. De plus, il faut tout de même souligner la qualité des effets spéciaux qui sauve une bonne partie du film : les scènes de voltige entre les buildings de Spidey sont vraiment très réussies et les acrobaties arachnéennes de Peter avec ses toiles sont également saisissantes (excepté une petite séquence en intro de film… l’exception qui confirme la règle ?).
Finalement, mon plus grand regret vis à vis de cet opus, est de ne pas retrouver ce que j’avais aimé dans le premier. Marc Webb m’avait fait aimé Spider-Man car son héros était cool, drôle et attachant. Cet aspect teenager de Peter est sans nul doute un des éléments qui charme le plus son lectorat. Ici, même si les blagues tombent à l’eau et que ses actions ne sont presque jamais surprenantes, on retrouve parfois cette romance entre Peter Parker et Gwen Stacy qui nous plait tant. Mais, en créant des menaces impressionnantes, en confrontant Spider-Man à son « destin » (cf. le titre), le réalisateur tend à faire l’impasse sur cette partie importante du personnage. Quelque part, j’ai retrouvé avec ce nouveau film, le héros un peu chiant que je n’aimais pas dans ma jeunesse.