Alors que le dernier film X-Men qui vient d'arriver dans nos salles obscures adapte plus ou moins Days of Future Past, il fallait que nous nous penchions un peu plus sur cette inspiration. Cette histoire fait définitivement partie de ce qui a été écrit de mieux sur les mutants.
Quelles sont les autres ? Qui mérite, selon nous, de figurer tout en haut du classement des meilleures histoires que les X-Men aient pu connaitre depuis que Stan Lee et Jack Kirby ont eu l'idée de cette école qui abritait des jeunes gens pas tout à fait comme les autres ? Un Top 10 difficile, plus de cinquante ans d'existence ayant produits bon nombre de comics incroyables, mais il fallait faire un choix et le voici.
Nous commençons donc avec un véritable blockbuster qui se révélera être un chant du cygne pour des X-Men qui vont connaître des années 90 difficiles (se rappeler d'Onslaught qui arrivera peu de temps après nous donne encore des sueurs froides). Ici, c'est un crossover majeur où toutes les séries mutantes se projettent dans un futur alternatif apocalyptique (d'où le titre, tout ça).
Que se serait-il passé si le Professeur Xavier n'avait pas été là pour guider les mutants ? Pas de bonnes choses pour sûr. Un événement éditorial qui amènera son lot de grand spectacle mais qui aura l'avantage de ne jamais oublier le cœur émotionnel du récit avec une galerie de personnages tous très affectés par ces heures sombres.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le prochain film de Bryan Singer se portera sur cette histoire. Avec un vilain aussi charismatique qu'Apocalypse et des dizaines de personnages qui se lâchent dans une Amérique dévastée, le grand spectacle est forcément au rendez-vous.
Les New Mutants sont la première équipe de "futurs" X-Men. Des jeunes chapeautés par les mutants plus expérimentés et qui doivent tout autant gérer avec des ennemis comme le Club des Damnés que leurs problèmes d'adolescents. Cette série, qui est un véritable succès à l'époque, va se permettre d'inviter un artiste dont le trait est tout sauf mainstream : Bill Sienkiewicz.
Avec l'arrivée de celui-ci, Chris Claremont va donner un tour plus sombre et plus mystique à son écriture, sur laquelle va se déployer un dessin tout en suggestion et parfois même abstrait. L'arrivée du fils psychotique de Xavier, le terrible Légion, va permettre une exploration artistique incroyable, presque une série conceptuelle et qui va marquer par la maturité de son propos alors qu'elle met en scène des ados. Du très grand art !
En 1991, Marvel ne s'amusait pas encore à relancer ses séries à tout va et un X-Men #1 était un événement en soi. Surtout que celui-ci marquait alors les derniers numéros de Chris Claremont et l'explosion du talent de Jim Lee à la face du monde qui va créer parmi les meilleurs designs des mutants (aaah ce Cyclope !).
Les deux artistes vont en profiter pour refondre les X-Men en réintégrant les mutants originaux et en franchissant un nouveau palier dans la rivalité qui les oppose à Magneto. Ce dernier n'aura d'ailleurs jamais été aussi proche de la posture du dieu lassé par une humanité qu'il ne comprend plus. Cette petite bombe va d'ailleurs être le comics le mieux vendu de l'ère moderne. Plus d'un million d'exemplaires vendus, un chiffre qui fait rêver beaucoup d'éditeurs aujourd'hui.
Le voici, le comics qui a inspiré le dernier film de Bryan Singer. En deux numéros seulement, Chris Claremont va établir l'une des histoires les plus fondatrices des X-Men et lancer une fâcheuse habitude chez les mutants : celle de passer son temps à essayer de réparer des futurs alternatifs qui sont, par des malheureux hasards, souvent catastrophiques.
Cette histoire, qui marque aussi la fin de la collaboration entre Claremont et l'excellent John Byrne, aura d'ailleurs, contrairement au film, mis en avant Kitty Pryde. Ce personnage qui était encore jeune va prendre une stature imposante au sein des X-Men grâce à cette histoire à haute teneur dramatique.
L'exercice de la retcon est souvent périlleux, encore plus auprès des fans de comics qui voient ce procédé d'un œil méfiant. Pourtant dans Deadly Genesis, le scénariste Ed Brubaker (bien moins connu alors) va s'en tirer à merveille, alors même qu'il s'attaque au Giant-Size X-Men #1, un numéro pierre de voûte dans l'univers mutant qui sonne comme une seconde naissance pour cette équipe.
Pourtant, l'histoire va réussir à naviguer habilement dans ces eaux remplies des récifs que sont les incohérences. Accompagné par Trevor Hairsine, le scénariste va établir un status quo qui va depuis perdurer et qui aura un impact durable sur la relation qu'entretient Cyclope avec le Professeur Xavier mais aussi dans l'univers cosmique avec l'apparition de Vulcan.
En 2001, Marvel est en grande phase de restructuration. Dans cette optique, Grant Morrison et sa folie débarquent sur les New X-Men, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il va changer l'école du Professeur Xavier dans les grandes longueurs, uniformes en cuir (l'influence du film est passée par là), nouvelles têtes et propension à faire des relations publiques.
Accompagné par des Frank Quitely et Ethan Van Sciver étincelants, il va naviguer habilement entre relations compliquées entre les personnages (se permettant même d'introduire une rivale à Jean Grey avec Emma Frost) et des concepts de science-fiction complétements barrés où il se lâche et aborde des thèmes métaphysiques complexes. Tout en étant incroyablement fun et ironique !
Marvel n'est jamais contre un petit coup éditorial pour débaucher des scénaristes venus d'autres horizons afin de s'occuper de ses séries, comme avec Kevin Smith. En 2004, c'est à Joss Whedon, déjà connu pour ses séries TV, qu'ils confient un tout nouveau titre : Astonishing X-Men.
Grand bien leur en a fait, puisque le créateur de Buffy contre les Vampires va démontrer qu'il connait très bien les forces des séries mutantes en écrivant un véritable soap opera boosté aux hormones et qui ne souffre d'aucun temps mort. Relations intéressantes et action débridée, le tout magnifié par le trait de John Cassaday, la recette d'une série qui rencontrera un succès immédiat.
Surtout que le futur réalisateur d'Avengers s'appuie sur ses forces et axe son récit autour de Kitty Pryde, un personnage de femme forte tel qu'il sait les écrire, surtout qu'il a souvent déclaré qu'il avait toujours aimé ce personnage dans ses lectures (il rendra d'ailleurs de nombreux hommages à Chris Claremont dans ces pages).
Alors que Brian M. Bendis commence à prendre le pouvoir sur les Avengers, son gros crossover met en avant les mutants et leurs affrontements séculaires grâce à la Sorcière Rouge dont il a lentement et sadiquement préparé la descente aux Enfers. Le scénariste n'y va pas de mainmorte et change tout l'univers pour plonger dans une réalité alternative magnifiée par un Olivier Coipel qui va s'affirmer comme une valeur sûre de Marvel.
Ce blockbuster est construit comme un drame et s'il met en avant les X-Men et un Wolverine qui prend une place centrale, cet event va ironiquement marquer le déclin des mutants avec une sentence terrible de la part de Wanda Maximoff. Cette série va avoir de réelles conséquences sur l'univers Marvel pendant un long moment mais ne vaut pas que pour son changement de status quo car c'est aussi un vrai bon comics à lire.
Alors qu'ils avaient déjà signé ensemble Days of Future Past, le scénariste Chris Claremont et le dessinateur John Byrne se retrouvent pour créer une histoire encore plus marquante. Et encore plus tragique alors que le destin de Jean Grey semble s'acharner sur elle, à mesure qu'elle perd le contrôle du Phénix, une entité cosmique qui lui donne d'incroyables pouvoirs.
Ce récit se permet de multiplier les intrigues pour construire une histoire qui va se boucler sur un final d'anthologie. Non seulement, on retrouve les X-Men qui tentent de sauver leur camarade mais aussi les Sh'iar qui apportent un côté cosmique explosif au tout. Une bataille mémorable se profile mais il faut bien comprendre que cet arc n'est pas un récit d'action mais bien une tragédie.
Initialement, l'éditeur-en-chef Jim Shooter voulait que Chris Claremont écrive ce graphic novel pour attirer de nouveaux lecteurs vers les X-Men, mais pas forcément pour faire partie de la continuité. Sauf que le récit va muter en l'une des histoires les plus fondamentales de la mythologie mutante, quand ils vont devoir faire face à l'extrémisme religieux de William Stryker.
Véritable réflexion sur la ségrégation, la xénophobie et l'aveuglement de certains face à leur peur, cette histoire voit le Professeur Xavier se faire enlever. Cela aura pour conséquence de voir les X-Men forcés de s'allier avec Magneto pour venir à la rescousse de leur mentor. Rappelant les pires heures de l'humanité, Claremont interroge sur ce que nous sommes capable de faire, tant en bien qu'en mal.
Nous commençons donc avec un véritable blockbuster qui se révélera être un chant du cygne pour des X-Men qui vont connaître des années 90 difficiles (se rappeler d'Onslaught qui arrivera peu de temps après nous donne encore des sueurs froides). Ici, c'est un crossover majeur où toutes les séries mutantes se projettent dans un futur alternatif apocalyptique (d'où le titre, tout ça).
Que se serait-il passé si le Professeur Xavier n'avait pas été là pour guider les mutants ? Pas de bonnes choses pour sûr. Un événement éditorial qui amènera son lot de grand spectacle mais qui aura l'avantage de ne jamais oublier le cœur émotionnel du récit avec une galerie de personnages tous très affectés par ces heures sombres.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le prochain film de Bryan Singer se portera sur cette histoire. Avec un vilain aussi charismatique qu'Apocalypse et des dizaines de personnages qui se lâchent dans une Amérique dévastée, le grand spectacle est forcément au rendez-vous.
