En plein sprint final avant de débuter le tour du monde des avant-premières pour défendre son film, James Gunn s'est arrêté le temps d'une interview avec Collider sur l'importance de livrer le film qu'il désire, jusque dans ses moindres détails :
"[À propos du ton du film] J'ai été aussi dark que possible. J'ai créé l'exact film que je voulais. Quand j'ai été embauché pour réaliser Guardians, c'était le rêve d'une vie pour moi. C'est vers cet objectif que j'ai toujours travaillé. J'ai toujours voulu créer une aventure spatiale, et particulièrement avec un raton-laveur. Maintenant que j'ai finalement la chance de réaliser ce rêve, j'ai fait le film que je le voulais au fond de moi. Il y a de la violence et de l'humour noir, mais ce n'est pas non plus une tentative de Super 2, qui est un autre film dur dans son genre. Tout ce que j'ai fait a toujours été très différent et cette fois j'ai réalisé le film aussi sombre que je le voulais, et Marvel a été d'accord avec ma vision."
"[À propos de l'ambiance du film] J'ai toujours pensé à mes films comme à des chansons de Nirvana. Avec un couplet très lent avant de tout saturer, puis revenir à un peu de douceur avant de repartir vers quelque chose de plus violent. Je n'aime pas trop les films qui sont tout l'un ou tout l'autre. Pour moi, tout réside dans le fait de jouer avec cette balance. En fait, maintenant que je le dis, j'adore plein de films qui sont tout l'un ou tout l'autre, mais ce n'est pas pour moi en tant que réalisateur.
Collider : C'est souvent à la fin de ce genre de films que quelqu'un se fait tirer dans la tête.
James Gunn : Ouais. Je ne vais faire aucune promesse en ce qui concerne Rocket."
Puis, en marge de cette interview, le réalisateur vient de poster un bien joli discours sur sa page facebook personnelle, que l'on vous a traduit pas plus loin qu'ici :
"Je le jure, j'ai été en colère à cause de réalisateurs comme Ridley Scott ou George Lucas qui ne voulaient pas laisser filer leurs vieux films et qui voulaient toujours y revenir pour offrir une nouvelle version, mais je peux très facilement m'imaginer en train de faire ça aujourd'hui.
Cette semaine constitue à peu près ma dernière semaine de travail sur Guardians of the Galaxy. Ça fait deux ans non-stop et je commence à être terrifié à l'idée d'arrêter. Mais le 7 Juillet je m'envole vers Singapour pour commencer la tournée mondiale du film donc je suppose que je n'ai pas trop le choix. Il n'y a plus grand chose à faire. Je joue encore un peu avec le mixage du son, la 3D et le timing des couleurs et il y a certains effets visuels complètement dingues. Mais je veux profiter du temps qu'il me reste pour vraiment en faire le meilleur film que je puisse produire pour vous, le 1er Août prochain. Je pense que les producteurs de Marvel commencent à comprendre ma faculté psychologique à n'être satisfait de rien, et à amener les choses jusqu'à leur fin complète. Ils vont devoir m'arracher ce film des mains. Aah. Je commence à être très triste à chaque fois que je pense aux gens qui vont me manquer, à côté de qui j'ai travaillé pendant 2 ans. Et - pour vous montrer à quel point je suis étrange - je commence à avoir les larmes aux yeux à chaque fois que je pense au fait que je n'ai plus pouvoir travailler avec Rocket (au moins pour un petit moment) [NDT : Vous ne noterez que ce "au moins pour un petit moment" n'est pas là par hasard] Il a été le centre de ma vie depuis un bon moment maintenant et j'ai vraiment commencé à aimer ce petit enfoiré. Vraiment.
Mais soyons honnêtes : j'ai les larmes aux yeux en écrivant ces lignes. Et oui, c'est peut-être le signe que j'ai besoin de repos. Mais pour l'instant, c'est retour au boulot. Je vous aime. Fantastique week-end à vous !"
Vous l'aurez compris, James Gunn est un passionné comme il en reste peu, et il nous aurait presque mis les larmes aux yeux, à nous aussi qui travaillons le week-end pour relayer de telles paroles !
