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Louis D'Esposito : L'homme de l'ombre de Marvel Studios

Louis D'Esposito : L'homme de l'ombre de Marvel Studios

chronique

Ce soir sera diffusé le long pilote d'Agent Carter, la nouvelle série de Marvel Studios aux hautes ambitions qualitatives. On va retrouver ainsi à la réalisation des épisodes futurs les réalisateurs des deux opus de Captain America, d'abord les frères Russo puis Joe Johnston. Le premier épisode est lui réalisé par Louis D'Esposito, certainement le moins connu d'entre tous, mais sans doute le plus important au sein de la filiale de Disney. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est le bras droit (et un peu plus encore) de Kevin Feige, sans qui toute cette incroyable aventure n'aurait pas pu voir le jour.


Toujours rester dans l'ombre

Dès le début de sa carrière, Louis D'Esposito, surnommé Lou par ses amis, va s'affirmer comme un homme qui aime travailler loin des projecteurs. S'il commence comme un très grand nombre de cinéastes en étant assistant réalisateur (celui qui s'occupe de filmer tout un tas de scènes dont le réalisateur principal se décharge), il va rester à cette place sans prendre lui-même le contrôle d'un long-métrage.

Ainsi, il débute sa carrière en 1984 en travaillant sur Firstborn, avant d'enchaîner directement avec un premier projet de prestige. En effet, il sera l'assistant de Francis Ford Coppola (excusez du peu) sur Cotton Club, petit chef-d'œuvre du cinéma et film culte des amoureux de jazz. Dès ce moment, il va devenir un stakhanoviste de la réalisation, multipliant les piges d'assistant réalisateur (jusqu'à cinq films par an) où l'on retrouve des métrages tels que Ishtar, China Girl ou Cat Chaser.

Il fréquente donc le gratin des réalisateurs et finit par réunir un petit pécule qui va lui permettre de se lancer dans la production. Lorsque Paul Verhoeven (oui, son carnet de contacts est en béton armé) va lui demander de l'assister à la réalisation de Basic Instinct, D'Esposito va aussi investir dans le film auquel il croit dur comme fer. Il a le nez creux et sa mise de départ va lui rapporter gros. Dès ce moment, il aura de quoi choisir ses projets et va mener deux carrières en parallèles, jonglant entre les casquettes d'assistant réalisateur et de producteur.

Au gré de ses nombreux projets (il tourne Héros Malgré Lui, le film Super Mario Bros. ou encore Demoliton Man), il va se lier d'amitié avec tout ce qu'Hollywood compte comme artistes d'importance. Il traverse les années 90 en réalisant des scènes de Souviens-toi... l'été dernier (les deux premiers opus) ou de The Shadow (déjà les comics pointent le bout de leur nez). Il réalisera par lui-même un premier long-métrage en 1997, Opposite Corners, mais il sera un vrai beau flop des familles.

Il retourne à la production avec S.W.A.T. Unité d'élite, pas forcément le meilleur film du monde, mais qui va lui permettre de mettre assez de côté pour lancer la production de Zathura - Une Aventure Spatiale. Ce film est un projet qui tient à cœur à l'un de ses amis : Jon Favreau. Film qui est aussi d'importance dans la carrière de Lou, puisque c'est l'un des derniers projets (avec A la recherche du bonheur) qu'il produira avant d'être recruté par Marvel Studios pour être le bras droit d'un certain Kevin Feige.

Construire l'avenir

Si Feige est le visage public de Marvel Studios, l'importance de Louis D'Esposito est primordiale, et l'on peut même parier que sans lui, le futur n'aurait peut-être pas été aussi flamboyant. En effet, alors que son boss est réticent à l'idée, il va le persuader de confier les rênes d'Iron Man à son ami Jon Favreau. Il va même soutenir ce dernier dans le choix de Robert Downey Jr. alors qu'encore une fois Feige est assez mitigé (faut dire que l'acteur vient alors de passer quelques temps en prison). L'intelligence du boss de Marvel Studios étant d'écouter ceux qui ont de bonnes idées, il va les laisser faire.

Grand bien lui en a fait, puisque à partir de ce film au succès aussi colossal que surprenant à l'époque, ils vont pouvoir bâtir un véritable empire cinématographique. Après cela, il va superviser chaque film de la firme, où il est à chaque fois producteur exécutif. Il va même aller plus loin avec Captain America : First Avenger (c'est lui qui a convaincu Joe Johnston de se mettre derrière la caméra de ce film), où il est production manager, ce qui consiste en gros à régler tous les problèmes qui peuvent survenir durant le tournage et pendant la post-production. En résultera un nouveau succès.

Désormais lancé sur de bons rails, il se dit qu'il peut lui aussi s'amuser un peu et va réaliser le Marvel One-Shot : Item 47. Un court-métrage remarqué et qui va devenir sa marque de fabrique puisqu'on lui doit aussi le court-métrage sur l'Agent Carter. En fait, c'est en grande partie grâce à lui que l'on va pouvoir découvrir les aventures de l'espionne élue du cœur de Steve Rogers sur le petit écran.

Alors, rien que pour services rendus, il est finalement totalement logique que Marvel Studios lui ait confié la réalisation du pilote de ce projet qui lui tenait tellement à cœur. Un peu de lumière pour celui qui aura dans l'ombre assuré la mise sur les rails d'une véritable machine de guerre cinématographique. Et si en plus cet épisode est de bonne qualité, alors on ne pourra que s'incliner devant cet homme au triomphe modeste, qui n'a jamais demandé son reste. 

Alfro
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