Disclaimer : nouvelle catégorie à faire son apparition sur le réseau Arts, Please Hollywood vous emmène aux confins de la folie du fanboy. L'idée est simple : chaque semaine, la rubrique vous proposera un film, un comic-book, une adaptation, un personnage ou toute autre fantasme imaginé par un des membres de la rédac'. Rien de très formel, et encore moins officiel, comme vous le montre ce premier numéro consacré à un hypothétique film Iron Fist réalisé par Gareth Evans, qui n'est évidemment plus d'actualité depuis l'arrivée des séries Netflix. Mais qui, vous le verrez, n'est pas forcément incompatible avec le développement du porte-feuille de licences Marvel Studios.
Réalisateur gallois, Gareth Evans s'est exilé en Indonésie à la suite d'un reportage qu'il avait consacré au Pencak Silat, art martial méconnu. Depuis, Gareth Evans a signé trois films d'arts martiaux qui ont raflé l'amour du public et de la critique : Merantau, The Raid et sa suite, The Raid 2, aussi connu sous le nom de Berandal. Plus que n'importe qui dans le cinéma d'action de ces dernières années, Evans a bouleversé la mise en scène des combats, leur montage et leur chorégraphie. Et ce n'est pas pour rien que ces films sont déjà cités en guise de références par bien des artistes, comme les frères Russo sur The Winter Soldier ou Seth Rogen pour l'adaptation télévisée de Preacher.
Et si Gareth Evans s'est un temps montré hostile à l'idée de rejoindre le monde d'Hollywood, il prépare désormais un film de braquage pour Universal et rédige un métrage qu'il décrit comme sa version du film de gangsters américain. Il est donc plus disponible qu'il ne l'était dans le passé, et ses influences, à la fois orientales et occidentales, font de lui le candidat rêvé pour un film Iron Fist chez Marvel Studios, qui serait par définition un film de Kung-Fu filtré par Hollywood et ses canons.
L'évidence même serait d'opter pour le compagnon de (presque) toujours de ce réalisateur : Iko Uwais. Lui qui était encore livreur il y a quelques années a connu une ascension fulgurante suite à ses rôles principaux dans Merantau et les deux The Raid. Il est également apparu dans Man of Taï Chi, le film de Kung-Fu de Keanu Reeves. Il est aussi chorégraphe, et spécialiste des arts martiaux depuis l'âge de 10 ans (il a d'ailleurs choisi d'en faire son métier alors qu'il se destinait à une carrière footballistique).
Outre les talent du bonhomme, on aurait là une synergie acteur/réalisateur digne des plus grands, à même de faire d'Iron Fist une vraie claque. Cependant, on connaît la rigidité des calibres Hollywoodiens, et l'idée d'avoir un acteur indonésien pour incarner Daniel Rand pourrait bien donner des ulcères aux producteurs comme aux fans. Pour ma part, je trouve l'idée d'un Iron Fist originaire de l'orient particulièrement cohérente. Et puis, après tout, les Etats-Unis sont une nation d'immigrés non ? Mais une fois les considérations ethniques (qui encore une fois, n'ont pas lieu d'être) passées, Iko Uwais ne serait peut-être pas assez bankable pour le rôle titre.
On connaît cependant très bien la recette Marvel Studios : se rattraper sur les rôles secondaires. Et c'est là que mon idée prend toute sa folie, puisque je serai partisan d'un adaptation du run de Brubaker/Fraction et David Aja : The Immortal Iron Fist. Outre le fait de proposer un gigantesque tournoi entre les champions de sept cités légendaires, cet arc ofre également des éléments de la genèse d'Iron Fist (idéal pour un film Marvel Studios) et surtout plusieurs versions du personnage, qui est en fait un titre qui s'est transmis à travers l'histoire. Avec les champions ou le mentor de Daniel Rand, Orson Randall, on à là l'occasion de faire venir des acteurs et spécialistes des arts martiaux comme Ray Park, qui devait incarner Iron Fist dans un projet d'adaptation au début des années 2000. Personnellement, je verrais bien Bruce Willis, acteur à la renommée énorme, prendre un petit rôle chez Marvel Studios en tant qu'Orson Randall, combattant à la longévité extraordinaire, et Devon Aoki, la "mortelle petite Miho" de Sin City, se glisser dans la peau de l'un des champions.
A mon sens, le film pourrait s'ouvrir par un flashbask sur la genèse d'Iron Fist, à savoir la découverte d'une cité mystérieuse de l'Himalaya par le père de Daniel Rand. L'occasion de découvrir, lentement mais surement, l'univers oriental et spirituel qui entoure le personnage, avant de passer sur les Etats-Unis, de nos jours, où Daniel Rand hérite de l'entreprise de son père, qu'il n'arrive pas à tenir à cause de ses sorties nocturnes en tant qu'Iron Fist. La suite, vous la connaissez peut-être, Rand rencontre Randall en remontant une piste impliquant l'Hydra, puis il est rappelé pour combattre face aux champions des cités légendaires.
On partirait alors dans un délire ésotérique et coloré, qui reposait sur une progression typique des jeux-vidéos, par niveaux. Gareth Evans l'a montré avec les deux The Raid, il est particulièrement doué pour enchaîner crescendo des "boîtes" avec un décor, une chorégraphie et des personnages forts. Une structure narrative toute simple mais qui permettrait à Iron Fist de briller dans sa mise en scène des combats. Au passage, rien n'empêche Iron Fist de revenir sur le passé de sa famille en côtoyant les représentants des différentes cités.
Côté réalisation, on en prend évidemment plein la tête avec des mouvements de caméra dingues. Le montage est également brillant, de même que les chorégraphies, qui font bon usage de la culture cinéma de Gareth Evans et des talents magiques du personnage. Et, pour la beauté de la référence, je verrai bien une remontée épique de notre héros façon Old Boy :
Un The Raid plus coloré et pop, si vous préférez, qui pourrait bien maintenir l'intérêt du public pour les super-héros après une phase 3, si vous voyez ce que je veux dire.