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iZombie, la critique du pilote

iZombie, la critique du pilote

ReviewSeries tv
On a aimé• Rose McIver, un îlot d'espoir
• Les références aux classiques
• Un peu de fraîcheur, à la rigueur
On a moins aimé• Tout est à réécrire
• Déjà bourrée d'incohérences
• Aucune direction d'acteurs
Notre note

Nouvelle production de la CW (Arrow, Flash) adaptée d'un comic book (celui de Chris Roberson et Michael Allred, publié chez Vertigo) iZombie débarquait hier soir de l'autre côté de l'atlantique, accueillie avec un certain enthousiasme par les médias américains. Mais comme vous le savez, la chaîne n'en est pas à son premier coup d'essai, et il fallait donc gratter le vernier de cette série toute neuve avant de passer au verdict.

Premières secondes et nous sombrons déjà dans la formule CW : une voix-off façon "My name is Oliver Queen" se voit remplacée par un classique "That was my life before" et nous découvrons un triangle de personnages tout droit sorti de la pire sitcom de vos cauchemars : la gentille fille, son chéri et la méchante rivale. Mais à la rigueur, on ne s'attendait pas à voir la chaîne réviser sa formule de si tôt.

Tout de même. Le résultat final est aussi indigeste qu'un cerveau cru, car iZombie ne se contente pas de suivre à la lettre le format d'écriture et de réalisation de la CW. Non, la série va construire son pilote en allant de faute de goût en faute de goût. La première d'entre-elle sera d'ailleurs le montage, impitoyable, répétitif et guère inspiré (malgré la volonté affichée) quand il s'agit de revenir sur la transformation de Liv Moore, chirurgienne promise à un brillant avenir, en une ado' gothique zombie aidant la police à résoudre les crimes grâce à ses dons.

 

Un pitch, qui sur le papier, n'était toutefois pas mauvais, même s'il s'éloignait déjà du matériau original, dans lequel on découvrait notre zombie adolescente isolée dans un cimetière. Qu'on aime ou non les recettes bien formatées de la chaîne, la CW tenait donc dans ses mains quelque chose d'au moins original, si ce n'est de prometteur. Une sorte de Tony Chu télévisuel qui aurait pu sortir la chaine de sa zone de confort faite de glamour, de top models et de dialogues larmoyants. Au lieu de ça, notre héroïne est une jeune femme rejetée pour son apparence et son manque d'engagements, les deux étant liés à sa transformation en mort-vivante, évidemment. Un constat qui aurait pu passer pour une dénonciation plutôt astucieuse, mais qui ne sert que les intérêts de la chaîne en matière de soap et de drama, surtout quand celle-ci verse dans le cliché le plus gras par rapport à son héroïne supposée être écorchée vive et qui nous fait davantage penser aux gothopoufs des marches de la FNAC.

Le pilote est, en conséquence, plus que mal écrit. Comme dans toutes les séries de la CW, l'exposition est un véritable calvaire, et les enjeux de l'épisode, déjà pas bien élevés, sont sans cesse interrompus par des voix-offs et autres dialogues écrits pour nous faire comprendre ce que la série est incapable de nous faire ressentir. Le montage n'aide en rien l'intrigue de ce côté là, et rend toutes les interactions entre les personnages incongrues ou incohérentes. Sur ce point, d'ailleurs, l'épisode atteint des sommets de stupidité, nous affirmant une chose puis son contraire en l'espace de deux scènes mal jouées et mal montées. Cerise sur cet affreux gâteau, une quantité de références écœurante à la culture populaire, qui témoigne d'une chose : la CW a voulu se la jouer cool avec ce nouveau show, en caressant une certaine audience dans le sens du poil - Non, il ne suffit pas de montrer 3 images de Night of the Living Dead pour être pertinent en matière de culture Zombie, surtout quand on trimballe une réputation de producteurs à la petite vertu culturelle et artistique.

 

Seulement, la façon dont les œuvres sont montrées, citées ou parodiées est d'une lourdeur encore inédite à la télévision, et finira par achever nos derniers espoirs pour cet épisode qui cite Romero comme un running gag et manque toutes les occasions de livrer des scènes audacieuses, ou a défaut, juste intéressantes. Il faut dire que le scénario est écrit par dessus la jambe, sans aucune finesse ou toute forme d'auto-critique : tout semble être cohérent pour les personnages qui traversent les décors comme un mauvais niveau de jeu-vidéo mais rien n'est compréhensible pour le pauvre spectateur, perdu dans une spirale infinie de mauvais dialogues et d'enjeux gonflés à l'hélium. Le pire dans tout ça : cette construction narrative est amenée à se répéter chaque semaine dans des enquêtes policières aussi improbables que celles de l'inspecteur Le Blanko mais, hélas, en bien moins drôles.

Il le m'en faudrait pas plus pour qualifier iZombie de mauvaise blague, mais il me restait à évoquer le casting. Fort heureusement,  Rose McIver, qui connaît le petit écran de fond en comble en ayant visité tout types de plateaux (de Power Rangers à ceux de Masters of Sex) n'est pas sans talents et parvient à nous arracher quelques sourires. On ne peut pas en dire autant de Maclolm Goodwin, qui incarne un flic inexpressif (en dehors de ses mouvements de tête à la Rick Grimes et ses sourcils façon Miley Cyrus) ou de Rauhl Kohli, agaçante (!) touche britannique de la distribution.

 

Vous l'aurez compris, avant d'attaquer ce pilote, mieux vaut poser son cerveau dans un coin. Non pas pour apprécier un bon spectacle popcorn en toute connaissance de cause, mais bien pour que cette chère Rose le dévore avec appétit, histoire qu'on oublie l'installation progressive de ce genre de séries comme un standard du côté des productions télévisées américaines.


Republ33k
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