Depuis son arrivée dans les ruelles de Hell's Kitchen en 1964, Daredevil a toujours été présent quelque part dans l'univers Marvel. Enchaînant les histoires, il se retrouve aujourd'hui avec une bibliographie dont il n'a pas à rougir, surtout qu'elle n'est pas avare en petits chefs-d'œuvre. On démêle tout ça ici pour faire une sélection (forcément un peu subjective) des meilleures histoires consacrées à l'Homme Sans Peur.
Après des années passées du côté obscur de la fonction héroïque, Daredevil prend un virage serré pour retrouver la lumière quand Mark Waid reprend le titre, accompagné du génie graphique Paolo Rivera. Désirant revenir à un héros plus proche de ses débuts dans les années 60, on se dit que le scénariste va faire table-rase du passé pour introduire sa nouvelle version du personnage. Ce serait mal connaitre ce forcené de la continuité.
Waid prend en compte tout ce que Matt Murdock a vécu, et montre à quel point il lui sera difficile de remonter la pente. Pour l'épisode de Noël, il va en livrer une allégorie parfaite. Matt conduit une classe d'enfants aveugles dans le Nord de l'Etat de New York quand une tempête de neige fait sortir de la route le bus. Toute sa colère ne lui servira à rien ici, surtout auprès d'enfants effrayés. S'il veut les mener à bon port, il va devoir les rassurer et montrer que le véritable héroïsme n'est pas dans la vengeance mais dans la protection de ceux qui ne peuvent se défendre eux-même.
Chapitre suivant >#9 : Daredevil : Love & WarDaredevil : Love & War est tout à la fois l'un des travaux les plus brillants de Frank Miller sur le Diable Rouge et l'une de ses œuvres les moins appréciées. Il faut dire que ce graphic novel sorti en 1986, excellent millésime pour Miller, montre toute sa maitrise du personnage et son désir d'aller vers des formes de narrations plus complexes. En résulte un objet protéiforme, déroutant et sans clés de lecture claires, une œuvre exigeante et sublime.
Aidé par un Bill Sienkiewicz qui partage son goût pour l'expérimentation et qui va délivrer des pages aussi magnifiques qu'intrigantes, Miller va tisser une toile qui va explorer les relations tumultueuses qui lient Daredevil au terrible Wilson Fisk, mais aussi l'amour étrange mais aussi incroyablement intense qui lie le Caïd à sa femme Vanessa. Chaque page est bouleversante et est construite par Sienkiewicz avec un symbolisme qui force à rester longtemps sur les cases. Du grand Art.
< Chapitre précédent#10 : "A Christmas Journey"Chapitre suivant >#8 : Daredevil : HardcoreBrian M. Bendis a décidé de livrer une histoire qui a tout de la tragédie pour Daredevil. Depuis qu'il est arrivé sur la série, il a patiemment mis en place les pièces fatales d'un échiquier mortel. La vie de Matt Murdock est déjà jetée en plein chaos, son identité secrète ayant été dévoilée et le Caïd, définitivement son retour à New York. Pourtant, Bendis n'est pas près de laisser son héros tranquille.
Hardcore sera l'arc le plus spectaculaire du duo formé de Bendis et d'Alex Maleev, celui qui tient le moins du polar pour lorgner franchement vers le genre super-héroïque avec une baston au sommet (qui montre que le dessinateur bulgare ne connait pas de limites). En effet, Daredevil va retrouver ici deux anciennes connaissances, Typhoid Mary et Bullseye. Deux psychopathes dont le retour ne pouvait être qu'explosif et qui montre que dans une approche réaliste, le combat à base de super-pouvoirs laisse des traces terribles.
< Chapitre précédent#9 : Daredevil : Love & WarChapitre suivant >#7 : Daredevil : UnderbossQuand Brian Bendis et Alex Maleev arrivent sur Daredevil, ils vont choisir une approche pour le moins originale. Imaginez que pour commencer leur toute première histoire sur Daredevil, ils ne vont pas se focaliser ni sur le héros ni sur l'un de ses antagonistes ou alliés, mais sur les hommes de main du Caïd. Le choix est original, surtout qu'il va avoir des conséquences dramatiques pour le justicier.
La question que vont se poser ces seconds couteaux qui servent surtout de punching-balls à l'Homme Sans Peur, c'est : pourquoi doivent-ils se farcir l'obsession de leur boss pour Daredevil ? Ils en ont marre d'en prendre plein la tronche pour satisfaire les caprices de Wilson Fisk et dans une scène qui n'est pas sans rappeler l'assassinat d'un certain Jules César, ils vont redistribuer les cartes de la pègre à New York. Ils ne vont pas beaucoup en profiter par contre...
< Chapitre précédent#8 : Daredevil : HardcoreChapitre suivant >#6 : The Devil Takes a RideEd Brubaker continue la destruction minutieuse de l'existence de Daredevil que Brian M. Bendis avait commencé à entreprendre. Perdant peu à peu toute mesure, après le meurtre de Foggy Nelson (du moins, c'est ce qu'il croit), Matt Murdock va partir pour un petit voyage en Europe afin de retrouver le meurtrier présumé. Le Diable Rouge passe donc par le Portugal, l'Espagne et même la France (Matt parle très bien la langue de Molière visiblement).
Accompagné d'un Michael Lark au sommet de son art, Brubaker va renforcer l'aspect terrible du voyage vengeur de son héros en insérant des flashbacks lumineux où l'on voit ses périodes de bonheur en compagnie de son associé et de Karen Page. La découverte de l'implication de Vanessa Fisk derrière les événements des dernières semaines va conduire à une conclusion aussi douloureuse que tragique pour DD.
< Chapitre précédent#7 : Daredevil : UnderbossChapitre suivant >#5 : The Return of the KingQuand Ed Brubaker arrive à la fin de son long run sur Daredevil, il va mener à sa conclusion une histoire que Brian Bendis avait déjà commencé. C'est un final explosif qui se profile où l'on retrouve un Matt Murdock qui a tout perdu et qui n'est plus forcément très lucide. Les événements se précipitent autour de lui et il semble aussi perdu que désespéré.
Surtout que le scénariste a prévu un team-up des plus originaux. En effet, Wilson Fisk est de retour à New York pour se venger de Lady Bullseye et la Main qui ont tué la femme qu'il aimait et il va s'associer à Daredevil pour vaincre leur ennemi commun. Un affrontement magnifiquement mis en image par Michael Lark et David Aja qui va encore une fois prendre une tournure des plus tragiques. Brubaker conclut son histoire comme il l'a commencée, en obligeant DD à payer un lourd tribut pour ses combats.
< Chapitre précédent#6 : The Devil Takes a RideChapitre suivant >#4 : Daredevil : End of DaysDaredevil : End of Days est un projet qui aura mis longtemps à voir le jour, mettant les fans aux supplices après avoir dévoilé une équipe créative en forme d'équipe All-Star. Brian Bendis et David Mack au scénario, Klaus Janson et Bill Sienkiewicz au dessin et à l'encrage, ainsi qu'Alex Maleev qui se charge des couvertures. Soit une sélection de ce qui s'est fait de mieux sur Daredevil.
Surtout, ils vont présenter une histoire aussi riche que subtile, narrant les derniers jours de Daredevil et avec un style rappelant celui Citizen Kane. Le récit, d'une rare intelligence, permet de croiser tous ceux qui ont composé l'univers du Diable Rouge tout en saisissant parfaitement l'essence du personnage et des problématiques qui le sous-tendent. Bendis s'en sert aussi pour livrer un récit qui tient presque de l'anticipation, et le moins que l'on puisse dire du futur qu'il entraperçoit, c'est qu'il ne sera pas bien drôle.
< Chapitre précédent#5 : The Return of the KingChapitre suivant >#3 : The Man Without FearQuand Frank Miller commence, en 1993, sa mini-série Daredevil : The Man Without Fear, il a déjà livré quelques petits chefs-d'œuvre sur le personnage et en a composé les principales histoires. Pourtant, c'est bien ici qu'il va enfin livrer son "Daredevil : Year One" explorant les premiers jours de la carrière de celui qui ne porte pas encore son fameux costume rouge.
S'associant à un John Romita Jr. étincelant (si si), Miller recoupe tous les éléments qui constituent la mythologie du personnage, et les remet en forme pour livrer une origin-story presque définitive pour le Diable Rouge. Silk, Elektra ou le Caïd se pressent tous dans ce récit percutant, dont le format court amplifie son aspect brut de décoffrage.
< Chapitre précédent#4 : Daredevil : End of DaysChapitre suivant >#2 : Daredevil : YellowPuisque nous en sommes aux histoires d'origine, il est temps d'aborder Daredevil : Yellow. Cette mini-série nous est offerte par un duo qui a déjà fréquemment travaillé ensemble et qui collectionne les petits bijoux comme Batman : The Long Halloween ou Spider-Man : Blue. Il s'agit bien évidemment de Jeph Loeb et Tim Sale, les deux s'attaquant ici à l'Homme Sans Peur.
Dans ce récit poignant en six numéros, les deux artistes vont saisir l'essence même du personnage avec un récit qui se déroule aux débuts du justicier (quand il porte encore son costume jaune). Blindé d'action et de séquences qui mettent en valeur les talents d'acrobates de DD, cette histoire ne va pas non plus nous épargner sur le plan émotionnel, notamment en livrant la plus belle interprétation de l'histoire d'amour qui lie Matt Murdock et Karen Page.
< Chapitre précédent#3 : The Man Without FearChapitre suivant >#1 : Daredevil : Born AgainIl ne pouvait en y avoir qu'un au sommet de ce Top 10, le chef-d'œuvre ultime sur Daredevil, et aussi l'une des plus grandes œuvres de Frank Miller (ce qui n'est pas peu dire). En 1986, le scénariste est sur une très grande année puisque outre le Daredevil : Love and War dont nous avons déjà parlé, Miller a aussi produit cette année-là un certain Batman : The Dark Knight Returns. Il va mettre son inspiration au sommet au service d'un des personnages qu'il connait le mieux.
Exigeant de travailler avec David Mazzucchelli, dont les dessins aussi intelligents que sublimes vont grandement contribuer à faire de cet arc un sommet des comics, Miller va progressivement démolir l'Homme Sans Peur. Brique après brique, l'univers de Matt Murdock va s'effondrer sans qu'il ne sache pourquoi. C'est que le Caïd a appris l'identité secrète de son pire ennemi et est bien décidé à le battre plus bas que terre. Pourtant, DD a retenu une précieuse leçon de son père, l'important n'est pas de chuter, mais de se relever. Et on ne pousse pas le Diable Rouge dans ses derniers retranchements sans en subir les conséquences.
< Chapitre précédent#2 : Daredevil : YellowAprès des années passées du côté obscur de la fonction héroïque, Daredevil prend un virage serré pour retrouver la lumière quand Mark Waid reprend le titre, accompagné du génie graphique Paolo Rivera. Désirant revenir à un héros plus proche de ses débuts dans les années 60, on se dit que le scénariste va faire table-rase du passé pour introduire sa nouvelle version du personnage. Ce serait mal connaitre ce forcené de la continuité.
Waid prend en compte tout ce que Matt Murdock a vécu, et montre à quel point il lui sera difficile de remonter la pente. Pour l'épisode de Noël, il va en livrer une allégorie parfaite. Matt conduit une classe d'enfants aveugles dans le Nord de l'Etat de New York quand une tempête de neige fait sortir de la route le bus. Toute sa colère ne lui servira à rien ici, surtout auprès d'enfants effrayés. S'il veut les mener à bon port, il va devoir les rassurer et montrer que le véritable héroïsme n'est pas dans la vengeance mais dans la protection de ceux qui ne peuvent se défendre eux-même.
Chapitre suivant >#9 : Daredevil : Love & War
