Petite cerise sur ce gros gâteau qu'est notre semaine Daredevil, voici deux interviews qui nous sont chères. Nous avons en effet pu nous entretenir avec des membres du crew without fear de la série événement de Netflix. D'autres noms, dont celui de Steven DeKnight, showrunner, et d'EJ Scott, podcasteur et boyfriend de Deborah Ann Woll, alias Karen Page, sont à venir ! Stay Tuned comme on dirait outre-atlantique.
Née à New York, Stephanie est une costumière habituée des séries télévisées. On retrouve son travail sur White Collar, New York Police Judicière, Zero Hour et bien d'autres. Mais c'est évidemment les costumes qu'elle a créé pour Daredevil, la co-production de Marvel Studios et Netflix, qui nous intéressent aujourd'hui.
• En quelques mots, comment décrirais-tu Daredevil à quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'Homme sans Peur ?
Matt est engagé dans un combat contre le mal le jour, en tant qu'avocat, et la nuit, en tant que vigilant. J'aime ce personnage à l'esprit tourmenté, qui s'interroge sur ses choix et est rongé par le remord. Emotionnellement réservé, ses relations sont honnêtes et furtives. Les gens qu'il fréquente ne sont pas au fait de ses activités nocturnes. Il a un lien complexe avec la religion. C'est le résultat d'un être humain sombre et compliqué qui possède des capacités remarquables, qu'il décide d'utiliser pour ceux dans le besoin. Daredevil est ancré dans un quartier sombre et typique de New York dans lequel Matt a grandi : Hell's Kitchen. C'est une histoire passionnante, grâce à ces deux êtres humains complexes que sont Daredevil et Matt Murdock.
• Etais-tu familière avec l'univers partagé Marvel ? Si oui, quel est ton film ou ta série préféré ?
Je connais bien les héros les plus populaires de cet univers - il y en a tellement ! Mais j'ai deux garçons, donc j'ai eu droit à ma dose de films de super-héros. Mon préféré, jusqu'ici, c'est Iron man. J'adore l'interprétation de Robert Downey Junior, et j'aime les technologies impliquées - c'est juste assez compliqué pour être intéressant, mais pas trop pour que je passe mon chemin !
• Nous savons que Daredevil sera de retour pour The Defenders, et peut-être même avant. Sera-tu de la fête pour ses prochaines apparitions ?
Je serai honorée s'ils continuaient de m'inviter. J'adorerais poursuivre ce voyage avec Marvel !
• Quel est ton meilleur souvenir de ton travail sur Daredevil ?
Il y en a tellement, des bons souvenirs ! Les rencontres sont l'un des aspects les plus attirants de ce métier. J'ai adoré travailler aux côtés de Joe Quesada et Steven DeKnight, en développant et en imaginant le costume noir, comme tous ceux que nous avons du créer de A à Z. Avec les costumes, j'ai aidé les acteurs à développer le passé de leur personnage, a développer un présent et un futur. Sur Daredevil, nous avions de superbes illustrations, très détaillées - des générations entières d'artistes auxquelles nous avons entrepris de donner la vie dans une approche terre-à-terre, réaliste, et adaptée à notre monde, tout en respectant les personnages originaux.
• Le costume noir a beaucoup fait parlé de lui, que peux-tu nous dire sur lui ?
On peut retrouver ce costume pendant l'époque Frank Miller, au début des années 1990. Nous voulions reprendre là ce que la version comics avait construit, en imaginant un costume plausible qui pourrait propulser le personnage dans le vingt-et-unième siècle tout en restant bad-ass !
• Comment as-tu approché cet univers, sachant qu'il est d'habitude composé de costumes très lumineux et colorés, et que Daredevil se devait d'être plus sombre qu'Iron Man et ses amis ?
J'étais très excité à l'idée de travailler sur cette série - qu'on m'a décrite comme très terre-à-terre et ancrée dans une réalité très sombre. Quand je travaille sur des costumes, je préfère les personnages qui sont multifacettes, qui ont des défauts, comme les gens le sont en général. D'un point de vue conceptuel, c'est beaucoup plus intéressant pour moi.
• Est-ce que tu as aussi travaillé sur l'apparence de Matt Murdock ? Si oui, comment as-tu approché le personnage et ses éléments emblématiques, comme ses lunettes ?
J'ai imaginé toutes les tenues civiles de Matt Murdock comme tous les costumes des autres personnages. J'ai étudié les illustrations de The Man Without Fear et de Daredevil Yellow, et aussi les aventures du personnage dans les années 1960, auxquelles la nouvelle série de comic books rend hommage. Je voulais que les costumes reflètent ces époques à travers un prisme moderne, tout en maintenant un certaine sensibilité rétro.
• La promotion de la série et ses cinq premiers épisodes nous teasent des évolutions pour le costume de Daredevil, mais qu'en est-il de Wilson Fisk ? Le vilain aura-t-il aussi sa tenue emblématique ?
Si tu as vu les cinq premiers épisodes, tu sais que Wilson Fisk a une apparence très spécifique. Il est très classique et cohérent : des costumes trois pièces faits sur-mesure, des boutons de manchettes et des chaussures en cuir très raffinées. Ses choix vestimentaires reflètent l'homme qu'il est devenu. Il rencontre Vanessa pendant ces premiers épisodes. Comme souvent quand les gens tombent amoureux, les styles vestimentaires y sont pour quelque chose. Il y a bien une évolution des costumes à travers la saison. Et il y a aussi un sens qui se cache dans ces tenues. C'est tout ce que je peux dire pour le moment - tout sera révélé vendredi !
• Le générique de Daredevil nous montre le costume classique du héros ? Est-ce que c'est volontaire ? Que peux-tu nous dire là-dessus sans spoilers ?
Je connais bien ce costume. Mais je n'ai pas vu un seul épisode, donc vendredi sera aussi une surprise pour moi, et je l'attends avec impatience !
Merci à Stephanie pour ses réponses et son enthousiasme ! Restez connectés, la costumière devrait nous parler du costume final du héros d'ici quelques heures !
Chapitre suivant >Christopher Brewster (Cascadeur)A quatre ans, Chris Brewster pensait qu'il allait devenir une Tortue Ninja. Il a eu sa première ceinture noire en soufflant sa douzième bougie. Après s'être fait un nom dans plus une centaine de compétitions nationales et internationales, il réalisa que devenir cascadeur était sa destinée : il rejoint alors le monde du cinéma et du jeu-vidéo pour lesquels il a doublé Captain America, Batman, les héros d'Assassin's Creed et bien sûr, Daredevil.
• En quelques mots, comment décrirais-tu Daredevil à quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'Homme sans Peur ?
Daredevil a perdu la vue lorsqu'il était enfant, à la suite d'un accident. Mais il a développé tous ses autres sens pour en faire des capacités incroyables, pour qu'il puisse "voir" sans regarder.
• Etais-tu familier avec l'univers partagé Marvel ? Si oui, quel est ton film ou ta série préféré ?
Je connais très bien cet univers. J'ai travaillé sur Captain America : The Winter Soldier, Thor 2, Guardians of the Galaxy, Iron Man 3 etc. J'adore tous ces personnages, et jusqu'à maintenant, choisir m'a été impossible. Mais l'interprétation de Charlie Cox en Matt Murdock/Daredevil est absolument géniale. Il est parfait. Je suis généralement concentré sur l'action quand je suis sur un plateau, et je ne passe pas mon temps à regarder les interprétations de chacun. Mais sur cette série, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder Charlie et les autres acteurs. J'étais collé aux écrans. Ils sont tellement bons ! Daredevil, est de loin, mon œuvre préférée.
• Nous savons que Daredevil sera de retour pour The Defenders, et peut-être même avant. Seras-tu de la fête pour ses prochaines apparitions ?
J'espère vivement en faire partie. Ca a été un tel plaisir et un honneur de travailler avec cette équipe. J'espère pouvoir servir de doublure à Charlie partout où il ira. C'est un acteur génial, et quelqu'un de bien. C'est tellement drôle de travailler avec lui. Et puis, il est si dévoué à son personnage qu'il s'entraîne TOUS LES JOURS. Travailler avec lui me motives à m'entraîner encore plus.
• Quel est ton meilleur souvenir de ton travail sur Daredevil ?
Il y en a tellement. Durant le tournage, il y avait plusieurs scènes d'action épiques. Je ne peux pas en dire plus avant que la série ne sorte, mais vous saurez tous de quoi je parle une fois que vous les aurez vues. Le mélange des scènes d'action, de l'entraînement, répété chaque jour, et des belles soirées avec l'équipe a fait de cette aventure quelque chose de très plaisant. Pour ce qui est de mon meilleur souvenir, il y a une scène d'action dans l'épisode 2 [...] qui nous a demandé deux jours de chorégraphies, d'action répétées et de poses : un exploit qui était quasiment impossible. Et quand nous avons terminé cette scène, on savait qu'on tenait quelque chose de génial.
(Note la rédaction : nous avons choisi de couper une partie de la réponse ci-dessus pour ménager votre enthousiasme devant l'épisode 2...)
• Tu as travaillé dans de nombreuses autres productions Marvel Studios. En quoi Daredevil est-il différent de tes précédentes cascades ?
La plupart des films ont cinq ou six scènes d'action. Ils passent des mois à les répéter et à les préparer. Nous avions au moins cinq séquences d'action dans chaque épisode de la série. Le scénario était incroyable, et l'équipe s'est donnée à 100%. Je pense que nous avons réussi à créer des scènes qui surpassent ce que nous avons déjà vu. Phil Silvera, le stunt coordinator, a fait en sorte que toutes les scènes d'action soient crédibles. Que ce soit pour une séquence contenant 150 mouvements comme pour un seul coup de poing, Phil a veillé au grain pour que tout soit impeccable. Les chorégraphies étaient très bien pensées. Il n'y a pas un seul coup de poing gratuit.
• Sur Daredevil, tu es l'un des fight coordinators, qu'est ce que tu peux nous dire sur le style de combat de notre héros ? Est-ce que tu as pris en compte le fait que Matt Murdock soit aveugle ?
Phil Silvera, Roberto Gutierrez et moi-même, nous avons passé beaucoup de temps à créer le style de Daredevil. Contrairement aux autres super-héros, Daredevil n'a pas de super-force ou de facultés régénérantes. S'il se coupe, il saigne. Nous voulions qu'il soit versé dans les arts martiaux, tout en gardant des chorégraphies réalistes. Son style est vraiment rêche est en même temps assez spectaculaire.
• Dans les cinq premiers épisodes, on a pu voir des combats très impressionnants. Aviez-vous des références pour ces scènes ? The Raid nous est venu à l'esprit à la fin de l'épisode 2.
Phil, Roberto et moi sommes inspirés par de nombreuses choses. Des films comme The Raid ont assurément mis la barre très haut en ce qui concerne les scènes d'action. Nous sommes tous fans de The Raid, de Tony Jaa, et bien sûr de Jackie Chan.
• A propos des scènes de combat en général, étaient-elles difficiles à tourner ? Je pense à une scène très particulière dans un couloir, qui a du être délicate à réaliser.
Il y avait des scènes très exigeantes dans cette série. Nous voulions utiliser toutes les ressources à notre disposition et aller plus loin que jamais. Nous avons réussi des choses que nous ne pensions pas possibles. Pendant le tournage, on travaillait parfois deux et trois semaines sans interruption. Je ne pourrais être plus heureux et fier de ce que nous avons pu accomplir sur la série.
• Le style de combat de Daredevil ressemble à une combinaison parfaite entre le Parkour et les arts martiaux : est-ce que c'était quelque chose de voulu, étant donné qu'il est le plus urbain des héros ?
Oui. Daredevil est un maître dans plusieurs arts martiaux, et il maîtrise la boxe et le combat à l'arme blanche. C'est l'homme sans peur ! Dès que tu ouvres un comic book Daredevil, tu le vois sauter et se déplacer d'un building à l'autre. On voulait conserver cet aspect du héros, sans que se soit tape-à-l'œil. Tout ce que vous voyez Daredevil faire, il le fait réellement.
• La production semble très fière des folles cascades de la série, et nous savons qu'un certain Iron Fist rejoint Netflix dans quelques mois : peux-tu nous parler de tes attentes sur ce personnage ?
Je suis ébahi devant les productions de Marvel et Netflix, et épaté par les créateurs de Daredevil et de The Defenders. Ils ont fait un travail si impressionnant sur cette série, et il continueront de le faire sur Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist. Je suis un vrai fan, et j'ai hâte de les voir en action. Oui, j'ai hâte de voir ces histoires se déployer et ces personnages se réunir.
Merci à Chris pour tous ces détails et ses réponses !
Né à Detroit, John Paesano débuta la musique avec le piano dans la ville de Birmingham, dans le Michigan. Quelques années plus tard, il étudia au Conservatoire de Paris et se spécialisa dans la musique de films à Boston, au Berklee College of Music. Il a été salué pour son travail sur la série Dragons, et a tout récemment fait son entrée à Hollywood avec la saga le Labyrinthe.
• En quelques mots, comment décrirais-tu Daredevil à quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'Homme sans Peur ?
C'est un personnage plutôt complexe, donc le décrire en quelques mots seulement va être difficile. Je dirais que c'est un super-héros très terre-à-terre. Même s'ils possède des capacités uniques, il a des qualités dans lesquelles la plupart des gens peuvent se retrouver. C'est une des chose que j'aime le plus chez Daredevil, il est une personne banale qui fait choses extraordinaires, ce qui fait de lui un héros très accessible. Le fait qu'il puisse ressentir la douleur, et qu'il ne soit pas épargné par les problèmes que nous rencontrons tous en essayant d'arrêter un vilain, vous implique d'autant plus dans ses histoires.
• Etais-tu familier avec l'univers partagé Marvel ? Si oui, quel est ton film ou ta série préféré ?
Je le connaissais, oui. Je pense qu'il est devenu difficile de passer à côté ces derniers temps. Marvel a fait un travail fantastique, en recréant leur catalogue original dans toutes sortes de formats, mais ils ont aussi fait en sorte que l'univers soit accessibles à tous. Je ne sais pas si j'ai un film ou une série préférée, mais j'ai des héros favoris. Il y a toujours eu une place dans mon cœur pour Spider-Man. Quand j'étais enfant, je me souviens que je regardais souvent cette série télé, The Amazing Spider-Man, que mes parents avaient du enregistrer pour mon grand frère. Je la regardais encore et encoure. A cette époque, au début des années 1980, les Underoos étaient très tendance. Si vous ne savez pas ce que c'est, je vous encourage à aller voir ça sur google, c'est un produit fantastique ! Donc cette série, en plus de mon Underoos Spider-Man, ont suffit à me rendre accro. C'est ma première expérience avec l'univers Marvel !
• Nous savons que Daredevil sera de retour pour The Defenders, et peut-être même avant. Sera-tu de la fête pour ses prochaines apparitions ?
Je croise les doigts !
• Quel est ton meilleur souvenir de ton travail sur Daredevil ?
Il faut savoir rester simple. A chaque fois que je travaille sur un projet je finis par apprendre de nouvelles choses. Parce que les collaborations sont un aspect central de ce métier, vous finissez toujours par aller dans une direction que vous ne pensiez pas un jour aller. Je me souviens que lorsque j'ai commencé à travaillé avec Steven DeKnight, je pensais vraiment qu'il fallait plus de musique dans la série. Mais il aurait été trop simple d'accentuer la musique dans le show. Dès que vous avez un super-héros à l'écran, faire dans la surenchère est tenant.
Steven avait une vision très claire de ce que devait être la musique dans la série. En la limitant au minimum en ne donnant jamais dans la grandiloquence, nous avons donné à la série une atmosphère sombre, ancrée dans la réalité. Quand nous avons vu l'aperçu du premier épisode, j'étais très fier de l'articulation entre les différentes éléments. C'est une danse si délicate entre toutes ses facettes (les dialogues, les effets spéciaux, la musique, la direction artistique, les effets sonores) qui travaillent les unes avec les autres. Les ingénieurs et les monteurs sons ont fait un travail incroyable ! Et Steven et les autres ont fait un effort monumental en menant la charge !
• Daredevil est sans doute la production Marvel Studios la plus violente à ce jour : est-ce que l'approche grim and gritty t'as inspiré ?
Oui, j'ai travaillé vraiment dur pour donner à la musique un aspect brut et inquiétant, mais surtout pour lui donner une qualité cinématographique. Il y avait aussi des moments où on avait besoin d'émotions, donc nous avions toute une palette à couvrir. Ce n'est pas n'importe quelle série télé. Je voulais vraiment m'assurer une qualité cinématographique, donc j'ai fait venir Alan Meyerson (Interstellar, Man of Steel, The Dark Knight Rises) pour me donner un peu plus de punch et de noirceur. Alan n'est pas seulement bon en mixage, il apporte un tout autre niveau dans les moments forts et sur les personnages. Il peut modifier une tout petite chose et la rendre intéressante en la manipulant d'un point de vue sonore, pour lui donner plus de complexité.
• Tu es aussi compositeur sur la franchise Le Labyrinthe. En quoi travailler sur une série comme Daredevil est différent d'un travail sur une grosse production cinématographique ?
Pour être honnête, avec l'approche de Netflix et de Marvel, c'est plus un film divisé en treize partie qu'un travail sur une série classique. Donc, en mettant de côté la manière d'enregistrer, le processus de création était très proche d'une grosse production, et d'un point de vue créatif aussi, nous étions dans les standards d'une grosse production. Marvel et Steven n'en attendaient pas moins !
• En tant qu'habitant de Los Angeles, comment as-tu approché l'esprit New Yorkais dans tes compositions ? As-tu ressenti le besoin de t'aligner avec la "personnalité" de la ville ?
Je pense que tu en as besoin oui. Je viens de Detroit à la base, qui a une facette sombre et glauque elle aussi. Mais c'est aussi une ville de cols bleus, d'ouvriers, qui essaient de faire du mieux qu'ils peuvent avec leur vie entre les mains, et je pense que la comparaison se fait assez bien avec Hell's Kitchen. Il y a aussi une autre facette, des gens biens qui bossent dur, qui se content de leur famille, des gens façon Sel de la Terre. Ce n'est donc pas uniquement sombre, mauvais, sanglant et brutal. Il y a du cœur, du courage et de la force. C'est un peu une lutte du bien contre le mal.
• Vas-tu composer d'autres thèmes pour les productions Marvel Studios ? Par exemple pour un film à venir ?
Je crois que je n'ai même pas besoin de répondre à cette question ;)
Merci à John pour ses réponses et son petit teasing !
< Chapitre précédentChristopher Brewster (Cascadeur)Née à New York, Stephanie est une costumière habituée des séries télévisées. On retrouve son travail sur White Collar, New York Police Judicière, Zero Hour et bien d'autres. Mais c'est évidemment les costumes qu'elle a créé pour Daredevil, la co-production de Marvel Studios et Netflix, qui nous intéressent aujourd'hui.
• En quelques mots, comment décrirais-tu Daredevil à quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'Homme sans Peur ?
Matt est engagé dans un combat contre le mal le jour, en tant qu'avocat, et la nuit, en tant que vigilant. J'aime ce personnage à l'esprit tourmenté, qui s'interroge sur ses choix et est rongé par le remord. Emotionnellement réservé, ses relations sont honnêtes et furtives. Les gens qu'il fréquente ne sont pas au fait de ses activités nocturnes. Il a un lien complexe avec la religion. C'est le résultat d'un être humain sombre et compliqué qui possède des capacités remarquables, qu'il décide d'utiliser pour ceux dans le besoin. Daredevil est ancré dans un quartier sombre et typique de New York dans lequel Matt a grandi : Hell's Kitchen. C'est une histoire passionnante, grâce à ces deux êtres humains complexes que sont Daredevil et Matt Murdock.
• Etais-tu familière avec l'univers partagé Marvel ? Si oui, quel est ton film ou ta série préféré ?
Je connais bien les héros les plus populaires de cet univers - il y en a tellement ! Mais j'ai deux garçons, donc j'ai eu droit à ma dose de films de super-héros. Mon préféré, jusqu'ici, c'est Iron man. J'adore l'interprétation de Robert Downey Junior, et j'aime les technologies impliquées - c'est juste assez compliqué pour être intéressant, mais pas trop pour que je passe mon chemin !
• Nous savons que Daredevil sera de retour pour The Defenders, et peut-être même avant. Sera-tu de la fête pour ses prochaines apparitions ?
Je serai honorée s'ils continuaient de m'inviter. J'adorerais poursuivre ce voyage avec Marvel !
• Quel est ton meilleur souvenir de ton travail sur Daredevil ?
Il y en a tellement, des bons souvenirs ! Les rencontres sont l'un des aspects les plus attirants de ce métier. J'ai adoré travailler aux côtés de Joe Quesada et Steven DeKnight, en développant et en imaginant le costume noir, comme tous ceux que nous avons du créer de A à Z. Avec les costumes, j'ai aidé les acteurs à développer le passé de leur personnage, a développer un présent et un futur. Sur Daredevil, nous avions de superbes illustrations, très détaillées - des générations entières d'artistes auxquelles nous avons entrepris de donner la vie dans une approche terre-à-terre, réaliste, et adaptée à notre monde, tout en respectant les personnages originaux.
• Le costume noir a beaucoup fait parlé de lui, que peux-tu nous dire sur lui ?
On peut retrouver ce costume pendant l'époque Frank Miller, au début des années 1990. Nous voulions reprendre là ce que la version comics avait construit, en imaginant un costume plausible qui pourrait propulser le personnage dans le vingt-et-unième siècle tout en restant bad-ass !
• Comment as-tu approché cet univers, sachant qu'il est d'habitude composé de costumes très lumineux et colorés, et que Daredevil se devait d'être plus sombre qu'Iron Man et ses amis ?
J'étais très excité à l'idée de travailler sur cette série - qu'on m'a décrite comme très terre-à-terre et ancrée dans une réalité très sombre. Quand je travaille sur des costumes, je préfère les personnages qui sont multifacettes, qui ont des défauts, comme les gens le sont en général. D'un point de vue conceptuel, c'est beaucoup plus intéressant pour moi.
• Est-ce que tu as aussi travaillé sur l'apparence de Matt Murdock ? Si oui, comment as-tu approché le personnage et ses éléments emblématiques, comme ses lunettes ?
J'ai imaginé toutes les tenues civiles de Matt Murdock comme tous les costumes des autres personnages. J'ai étudié les illustrations de The Man Without Fear et de Daredevil Yellow, et aussi les aventures du personnage dans les années 1960, auxquelles la nouvelle série de comic books rend hommage. Je voulais que les costumes reflètent ces époques à travers un prisme moderne, tout en maintenant un certaine sensibilité rétro.
• La promotion de la série et ses cinq premiers épisodes nous teasent des évolutions pour le costume de Daredevil, mais qu'en est-il de Wilson Fisk ? Le vilain aura-t-il aussi sa tenue emblématique ?
Si tu as vu les cinq premiers épisodes, tu sais que Wilson Fisk a une apparence très spécifique. Il est très classique et cohérent : des costumes trois pièces faits sur-mesure, des boutons de manchettes et des chaussures en cuir très raffinées. Ses choix vestimentaires reflètent l'homme qu'il est devenu. Il rencontre Vanessa pendant ces premiers épisodes. Comme souvent quand les gens tombent amoureux, les styles vestimentaires y sont pour quelque chose. Il y a bien une évolution des costumes à travers la saison. Et il y a aussi un sens qui se cache dans ces tenues. C'est tout ce que je peux dire pour le moment - tout sera révélé vendredi !
• Le générique de Daredevil nous montre le costume classique du héros ? Est-ce que c'est volontaire ? Que peux-tu nous dire là-dessus sans spoilers ?
Je connais bien ce costume. Mais je n'ai pas vu un seul épisode, donc vendredi sera aussi une surprise pour moi, et je l'attends avec impatience !
Merci à Stephanie pour ses réponses et son enthousiasme ! Restez connectés, la costumière devrait nous parler du costume final du héros d'ici quelques heures !
Chapitre suivant >Christopher Brewster (Cascadeur)
