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Rumeur un autre jour #17 : le Batman Beyond de Boaz Yakin

Rumeur un autre jour #17 : le Batman Beyond de Boaz Yakin

chronique

Puisque nous parlions récemment de Batman Beyond, j'ai voulu clore le chapitre consacré au chevalier noir du futur en vous proposant une petite introspection chez l'un des projets les moins connus des nombreuses tentatives d'adaptation de Batman au cinéma : un Beyond qui aurait été réalisé par Boaz Yakin (Le Plus Beau des Combats).

Introduction

Vous ne connaissez peut-être pas cette tentative d'adaptation, mais vous êtes sans aucun doute au fait de ses motivations : la destruction de la licence Batman par le désastreux Batman & Robin de Joel Schumacher, sorti en 1997. Après cette suite en forme de cercueil, Warner Bros tentait toutefois de redonner vie au chevalier noir sur grand écran. A ce titre, à l'aube des années 2000, plusieurs projets défilèrent dans les locaux du studio. On avait déjà évoqué l'idée d'un film Batman/Superman, mais le projet de Wolfgang Petersen n'était pas le seul à concourir : les cadres de Warner ont également jeté un œil sur le Batman Year One de Darren Aronofsky et une adaptation de la série animée alors sur nos écrans, Batman Beyond.

Et si ces deux idées sont radicalement opposées - l'une allant dans le futur quand l'autre s'intéresse au passé -  elle servaient alors le même objectif : remettre la licence Batman sur pied. Aussi, si vous vous demandiez comment a-t-on pu un jour réellement envisager d'adapter Beyond en prises de vues réelles, vous avez votre réponse : après avoir détruit un monde, Warner Bros ne pouvait qu'en reconstruire un nouveau. Le plus éloigné du dernier film en date était alors le mieux. 

Genèse

Résultat, en août 2000, la référence Variety annonce que le réalisateur du Plus Beau des Combats, Boaz Yakin a été engagé pour réaliser et co-écrire une adaptation de Batman Beyond, histoire de sortir la licence consacrée au chevalier noir de sa stase cinématographique. Et à ses côtés, la Warner appelle également les deux scénaristes de la série animée, Paul Dini et Alan Burnett, également chargés de co-écrire l'adaptation et de superviser la traduction visuelle de Beyond à l'écran. Dans cette lourde tâche, ils seront d'ailleurs accompagnés par le romancier Neal Stephenson, l'auteur du Cryptonomicon, considéré comme l'un des spécialistes de la question Cyberpunk. Un consultant créatif de choix pour mener ce Batman dopé à la science-fiction à la vie.

Le quatuor se met alors au travail, commençant l'écriture d'un scénario pour le compte de Warner Bros. Officiellement, l'adaptation ne comptera qu'un seul brouillon, rendu par Dini au studio, qui décide, moins d'un an plus tard, de geler les avancées sur Batman Beyond. C'est d'ailleurs Paul Dini lui-même qui le révèle fin août 2011, lors du Wizard World de Chicago, mettant fin aux espoirs des fans. Une déclaration qui avait été anticipée un mois plus tôt, lorsque plusieurs sources proches de Warner Bros révélaient que le film de se ferait pas. Paul Dini déclarait alors : "Nous avons parlé avec les producteurs, depuis que nous avons rendu le premier script, mais nous n'avons aucune idée de ce qui va se passer. On leur doit toujours un second scénario, donc nous allons voir. Ils sont à l'aise avec le concept de Batman Beyond dorénavant. Mais ils veulent voir ce que donneront les autres projets Batman en développement. Ils continuent de travailler sur un Year One et ils ont peut-être une ou deux idées en plus sur le feu."

Et finalement, tant mieux ou pas ?

Il faudra finalement attendre près de sept ans de plus pour découvrir un nouveau Batman sur nos écrans. Assurément, le Begins de Christopher Nolan synthétise une partie des projets abordés avant lui, puisqu'on y retrouve les origines du héros, et une relecture thématique de ses aventures, ici éclairées à la bougie du réalisme voulu par le réalisateur britannique. Mais sans remettre en cause la qualité de la trilogie Dark Knight - c'est un autre sujet - on ne peut que regretter la mise en carton du projet Beyond.

Tout d'abord car ce prolongement de licence aurait totalement inédit : et pas seulement pour les franchises impliquant des super-héros, mais pour toutes les licences cinématographiques de la culture populaire. Poursuivre l'histoire d'un protagoniste quarante ans de le futur est une orientation créative qu'on ne rencontre pas tous les jours à Hollywood. Et dans un univers parallèle où Beyond débarque dans nos salles en même temps que les Spider-Man de Raimi et les Mutants de Singer, les adaptations de super-héros sur grand écran n'auraient assurément pas eu froid aux yeux.

 

Ensuite, parce que ce projet impliquait deux des créateurs du matériau original. Même si de plus en plus d'artistes de comic books finissent par être impliqués (de près ou de loin) dans les adaptations de leur œuvres, un tel niveau d'engagement reste encore très rare. Et avec Burnett et Dini à l'écriture, le projet se basait sur une fidélité carrément encourageante - les fans de Beyond ont du jubiler, à l'époque.

Finalement, la seule inconnue de cette équation n'était autre que Boaz Yakin. Né à New York (la Gotham du monde réel) le réalisateur n'avait que trois films aux compteur en 2000, et pas forcément les plus alléchants. Un réalisateur connu pour son amour pour la science-fiction aurait sans doute apporté plus de cachet au projet qu'un simple faiseur, certes capable, puisqu'on lui doit le scénario d'Insaisissables et la co-création de la société de production Raw Nerve, aux côtés d'Eli Roth et Scott Spiegel, qui se concentre dorénavant sur des films d'horreur. Un autre projet avorté à ajouter à ceux qui nous font saliver.

Republ33k
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