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Plutona #1, la review

Plutona #1, la review

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On a aimé• Jeff Lemire est dans une forme incroyable en ce moment
• Une intro intrigante
• La découverte d'Emi Lenox
On a moins aimé• Il faudra attendre la suite pour se faire une vraie idée
Notre note

Aborder un nouveau titre de Jeff Lemire, c'est se jeter volontairement dans l'inconnu. Le scénariste canadien semble en effet refuser de se limiter à un genre, un style. Si dans le mainstream, il s'est dernièrement spécialisé dans l'archer, il nous a proposé de la quête onirique avec Trillium ou de la SF épique avec Descender dans ses dernières productions creator-owned. Ici encore, il change du tout au tout.

"Mie, don't hit your brother !"

Avec Plutona, Jeff Lemire continue son partenariat avec Image Comics qui semble plus que fructueux. Une nouvelle série chez le troisième éditeur de comics, qui voit celui qui s'est aussi illustré avec ses histoires de super-héros renouer avec les encapés. En quelque sorte. Car si le monde que nous présente le Canadien est bien habité par des super-humains en tout genre, cela ne le concerne pas du tout dans un premier temps. Lemire est toujours influencé par sa paternité, et l'histoire qu'il va nous raconter est celle de gamins tout ce qu'il y a de plus normaux, vivants dans une banale banlieue résidentielle. Nous allons les suivre jusqu'à cette découverte qui va changer à jamais leur existence, et donner tout le propos à cette série, le cadavre d'une jeune super-héroïne abandonné dans les bois.

L'auteur de Sweet Tooth a décidé de s'intéresser à nouveau à la fin de l'enfance, de l'innocence, mais avec le point de vue d'un père. Les enfants que nous allons suivre sont on ne peut plus réels, on remarque que le talent de caractérisation de Lemire ne fait que s'intensifier d'ailleurs, et sont ainsi loin des clichés de personnages de gamins que l'on voit trop souvent. Dans leur traitement, on ressent presque la vibe qui nouait les groupes d'enfants des films Amblin, renforcé par cette ville typiquement américaine enfoncée dans la forêt. La peste, la bonne copine, le rebelle, le nerd et le petit frère qui se paume, le casting idéal.

"This is creeping me out."

Ce qui fait que ce club des 5 fonctionne si bien, c'est le surplus de vie que leurs insufflent Jeff Lemire et Emi Lenox (pas la chanteuse d'Eurythmics, la dessinatrice d'EmoTown). Le scénariste et la jeune artiste s'entendent à merveille pour nous faire rentrer dans le quotidien de ces enfants et nous rendre important ce qui l'est pour eux. Même s'ils le font si bien que cela prend tout le numéro, si bien que toute cette introduction ne pourra s'épanouir que dans le second chapitre, que l'on attend déjà avec impatience. Surtout que l'on retrouve encore l'écriture subtile de Lemire, qui nous évite miraculeusement toute exposition ou découpe intelligemment son histoire, lui qui s'est trouvé en Emi Lenox une parfaite partenaire de jeu.

Le scénariste est verni en ce moment, après avoir trouvé un Dustin N'Guyen au sommet de sa forme pour Descender, il nous fait découvrir une dessinatrice qui a une réelle science du découpage. Un réel sens de la narration qui nous rend fluide la lecture, et d'autant plus prenant le quotidien de ces gamins. Bien aidée par les couleurs de Jordie Bellaire, dont on connait le talent, Lenox a parfaitement su saisir les détails qui rendaient ces suburbs si matériellement réels. Comme si l'on se baladait dans un clip de Blink-182 avec le regard de Daniel Clowes. Par ailleurs, Jeff Lemire participe également à la partie graphique puisqu'il nous rappelle qu'il est aussi dessinateur le temps d'un back-up de quatre pages, essentiel.

Jeff Lemire, en partant dans une nouvelle direction, arrive encore une fois à nous surprendre. Même si ce premier numéro n'est qu'un prologue ne permettant pas vraiment de juger où l'on va, on sent du génie à l'œuvre ici. Que ce soit du côté d'un scénariste inspiré, mais aussi de celui d'Emi Lenox, une dessinatrice qui vient sans doute de se faire un nom.


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Alfro
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