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Avengers #0, la review

Avengers #0, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Al Ewing promet de belles choses
• De bonnes idées pour certains personnages et l'univers Marvel
• Des artistes qui peuvent donner... si on les laisse
On a moins aimé• Beaucoup trop cher
• Très dispensable
• De l'exposition forcée
Notre note

Après neuf années dirigées par Brian Bendis, c’est Jonathan Hickman qui a pris en main les Avengers pendant près de trois ans, livrant les deux séries principales Avengers / New Avengers, et chapeautant la troisième,Avengers World. Une direction, qui était celle de Marvel allant tout droit vers Secret Wars, qui mettait en retrait toute autre tentative créatrice autour de la licence. Secret Avengers aurait pu s’appeler « S.H.I.E.L.D. feat. Hawkeye & Black Widow », Uncanny Avengers a vécu dans son coin, malgré des ambitions initiales énormes (et c’était loin d’être mauvais, si on ne lui en veut pas trop pour Axis), et les séries comme Mighty Avengers nous font encore doucement rigoler par leur insignifiance.

Avec le relaunch All-New All-Different Marvel (acceptons dès maintenant de l’appeler ANAD Marvel), l’éditeur a décidé de multiplier les équipes créatives et leurs directions, favorisant au moins virtuellement la création. Alors pourquoi avoir tenté de tout lier par un numéro zéro commun ? La lecture d’Avengers #0 me fait me poser la question.

Cet Avengers #0, qui commence déjà sur l’ironie qu’il n’y aura pas d’Avengers #1 (aucune série ne sera simplement nommée Avengers dans ce relaunch), part donc sur la volonté d’introduire les six séries à venir que sont All-New All-Different Avengers (Mark Waid / Mahmud Asrar), Uncanny Avengers (Gerry « Deadpool » Duggan / Ryan Stegman), New Avengers (Al Ewing / Gerardo Sandoval), Ultimates (Al Ewing / Kenneth Rocafort), A-Force (G. Willow Wilson /Victor Ibanez) et Squadron Supreme (James Robinson / Leonard Kirk). Et ce sont les membres de ce dernier qui font le lien entre tout, faisant de ce numéro ni tout à fait un Point One (le même jour Marvel publie d’ailleurs ANAD Marvel Point One #1), ni tout à fait un numéro zéro. Uniquement un gros prétexte pour lâcher non pas cinq, mais six dollars (je vous dis pas ma tête quand c’est converti à 1$=1€20) !

On retrouve donc le tout nouveau Squadron Supreme, qui reste ancré dans ce qu’on connait grâce à Hyperion, introduit dans le run de Hickman, tout au long de ce numéro. Tout en combattant une nouvelle forme de skrulls (exposition nous voilà), l’équipe qu’on ne connait même pas réfléchit à son nouveau statut dans l’univers Marvel, et à qui pourrait s’opposer à eux. D’où un passage en revue très pratique mais très forcé des différentes équipes Avengers.

On savait que toutes les mini-séries Secret Wars amèneraient des éléments pour construire le nouvel univers Marvel, mais le lecteur lambda (comme certains plus confirmés) sera un peu perdu devant cette équipe. On en déduit (parce que merci une nouvelle fois l’exposition) que tous les membres de cette équipe sont des survivants d’autres terres disparues (tel Hyperion), et vont tout faire pour protéger leur nouveau monde, même s’ils doivent recourir à des méthodes extrêmes. Merci, on connait le Squadron Supreme, on a eu les Dark Avengers, et une grosse partie du run de Hickman se basait sur les choix terribles des New Avengers / Illuminati pour protéger leur univers. All of this has happened before, and all of this will happen again. Ça ne me vend pas du tout la série pour le moment.

On s’attarde donc, une à une, sur les différentes autres séries à venir. ANAD Avengers avait déjà eu le droit à un aperçu via le Free Comic Book Day de cette année, et Mark Waid se permet de se concentrer uniquement sur deux personnages : Vision et Scarlet Witch. C’est un choix intéressant qui a plusieurs avantages : réunir les deux personnages distants depuis trop longtemps (leur relation suite au retour de Wanda dans Avengers : Children’s Crusade était tendue), introduire un nouveau statu quo pour la Vision, réhumaniser Wanda, trop longtemps mise de côté ou traitée de façon superficielle, et laisser Mahmud Asrar la dessiner (j’avoue que la seule page d’Asrar qui présente les différentes itérations de la Scarlet Witch m’a poussé à sauter le pas sur ce numéro).

Le problème, et c’est un peu le problème de tout ce numéro, c’est qu’on introduit le statu quo d’un unique personnage (qui en plus va avoir sa propre série) et pas de l’équipe (comme le faisait bien le FCBD), et que si on est dans l’idée du Point One, on n’aura pas cette intro dans la série normale (peut-être en recueil ultérieurement ?). Donc comme souvent sur ce type de numéro, c’est à la fois trop et pas assez, mais c’est un peu pour ça qu’on signe en l’achetant (l’appât à complétistes).

On apprend quand même une ou deux choses dans ce numéro, comme la vente de la Tour des Vengeurs par Stark, qui avait suggéré dans le FCBD qu’il n’avait plus les mêmes ressources. De quoi éveiller l’intérêt sur cette période de huit mois sautés après Secret Wars.

La partie New Avengers vient jouer gros en proposant un sneak peek dans les arcs à venir, via un aperçu du futur. Cette série semble complètement barrée, utilise un principe cool d’Avengers Island indépendante de tout gouvernement, et gérée par Roberto da Costa (Sunspot), bien développé sur la fin du run de Hickman, principalement via Avengers World. Cette série promet d’être intéressante, même si son roster est le moins impressionnant à première vue. Et elle ramène un grand vilain de l’univers Ultimate qui ne manquera pas de se développer, et avec d’une toute nouvelle organisation antagoniste née des cendres de l’ancienne A.I.M. Sandoval fait un bon boulot de mise en page, même si ce numéro dans l’ensemble souffre de ne pas laisser la place pour s’exprimer à ses dessinateurs.

Cette frustration est d’autant plus forte sur Ultimates, dessinée par Rocafort, qui fait un bon boulot mais loin de son meilleur, d’autant qu’il ne semble pas aidé par la colorisation parfois trop sombre qui colle difficilement à son style (l'image du dessous est cependant parfaite). Mais Ewing est définitivement l’auteur qui m’emballe le plus sur ce roster créatif. Il ramène d’une part America Chavez sur le devant de la scène (dans ses deux histoires d’ailleurs), et introduit un élément qui semble important dans le Marvel post-Secret Wars : des failles dans le multivers, que l’équipe s’attèle à boucher. C’est cool et dynamique, et le côté décalé d’America et de ses méthodes est le bienvenue suite à la disparition des Young Avengers (amen).

Uncanny Avengers a bien changé pour devenir le Deadpool Show, Duggan oblige. En fait, c’est surtout qu’on suit l’introduction de cette histoire par les yeux d’un nouveau membre, Deadpool, opportunément mis en avant (c’est peut-être ce qui m’a le plus dérangé), mais le fond a le mérite de ne pas oublier les mutants. L’équipe avait à l’époque pour but de promouvoir la collaboration humains / mutants, désormais c’est humains / mutants / inhumains, car il ne faut pas oublier les nouvelles stars. Via ce bref épisode, on prend des nouvelles de la situation mutante et on confirme l’impact néfaste des brumes terrigènes sur une mutante très importante pour les fans. On espère que la situation mutante ne sera cependant pas résolue dans un titre labellisée Avengers, mais les dialogues sous-entendent une collaboration rétablie entre Vengeurs et Mutants.

Là où Uncanny Avengers est devenu le Deadpool Show, A-Force devient le Carol Danvers Show, mettant en avant celle qu’on présente comme l’une des plus grandes Vengeuses. Marrant d’ailleurs de voir She-Hulk en team leader sur la couverture de A-Force #1, mais une catchphrase qui ne parle que de Carol… La série se veut un mélange entre A-Force et le Captain Marvel & the Carol Corps, donc rien de bien surprenant, mais que font les autres membres ? On espère que la série va prendre du corps.

Ce numéro nous montre le potentiel de certaines séries et de certains éléments renouvelés de l’univers, mais a la fâcheuse tendance à n’être qu’un teaser un peu insipide et beaucoup trop cher pour ce qu’il est, en plus de briser l'élan de ses artistes. Un peu dommage quand on voit les talents mis en jeu. C’est somme toute un numéro tout à fait dispensable, à réserver aux complétistes qui s’arracheront les cheveux à savoir comment le ranger ensuite.

Manu
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