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All-New X-Men #1, la review

All-New X-Men #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Des réflexions intéressantes
• Des mutants qui s'amusent, ça change
• Exit Jean Grey
On a moins aimé• Un copier-coller d'une scène d'Extraordinary X-Men
• Les visages de Mark Bagley
• On sent la décompression, encore
Notre note

Après avoir été amenés dans le présent fin 2012 par Brian Bendis, les X-Men originaux ont eu du mal à trouver leur place dans un monde qui les a dépassés depuis longtemps,surtout face à un futur plutôt catastrophique. Si Bendis a eu du mal à les amener vers des aventures réellement intéressantes, il les aura au moins laissés avec un statu quo plutôt ouvert pour la suite, où c’est à chacun de choisir son destin.

Au milieu de deux séries Inhumans et quelques séries mutantes, sans compter les Uncanny Avengers, on commence à saturer de cette situation de haine constante de la population humaine envers les autres « espèces » avec lesquelles elle partage le monde. Cette semaine, All-New Inhumans ironise d’ailleurs sur le sujet en posant la question « Comment peut-il y avoir autant de racistes qui ne font pas partie de l’Hydra ? », tellement la haine semble partout. Mais ironiquement, la situation reflète plutôt bien le monde dans lequel nous évoluons, baignés dans une xénophobie puante et de plus en plus assumée par certains. Aussi en vient-on à accepter la redondance du thème au sein de nos lectures, tant la piqure de rappel semble nécessaire. Là où on accepte moins, c’est quand Scott Summers vit presque la même scène dans ce numéro que Jean Grey dans Extraordinary X-Men #1. Un peu d’originalité, ou au moins de concertation, serait la bienvenue.


Voici donc nos jeunes mutants libres comme l’air, qui ont décidé de se détacher de l’école Jean Grey, récemment relocalisée… on vous épargnera le spoiler. Et, individuellement ou en groupe, ils vivent une vie normale éparpillés à travers les USA depuis des mois, profitant de la vie. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour des X-Men ça veut dire beaucoup, de profiter de la vie. D’autant que, ô joie, ils n’ont plus Jean Grey pour s’immiscer dans leur vie privée/intime. Et là c’est pour moi, et des milliers de lecteurs, que ça veut dire beaucoup.

Fini Brian Bendis, c’est Dennis Hopeless qui récupère la série, accompagné de Mark Bagley. Mine de rien, c’est une équipe assez intéressante pour le titre. Bagley a dessiné plus d’une centaine d’Ultimate Spider-Man, et est familiarisé à l’univers de l’adolescence américaine. Son seul problème demeure les visages qui ont parfois 35 ans au lieu de 15, mais rien de plus dérangeant qu’habituellement pour l’artiste (donc ceux qui détestent continueront à détester, aucune révolution à l’horizon). Hopeless, de son côté, a écrit Avengers Arena / Avengers Undercover, il est habitué aux adolescents de l’univers Marvel et à leur subtilité. Il a d’ailleurs déjà écrit Laura/X-23/Wolverine, qui reste au casting de la série. On se retrouve avec des personnages qui sonnent pour le moment juste, qui n’en font ni trop ni trop peu, et rajoute d’ailleurs au casting deux autres adolescents mutants sortis de l’école, Idie et Evan, jeune clone d’Apocalypse qui s’avère être un très bon comic-relief pour la série.

Ce premier numéro repose en grande partie sur une moitié posée, dans laquelle Hank tente de réunir ses amis, les retrouvant les uns après les autres, et une partie centrée sur Scott Summers, en quête de justice personnelle en voulant remettre à leur place un gang de fanatique de Cyclope (mais l’autre, le vieux qui est parti en c*****es, vous suivez ?) qui utilisent sa cause à des fins personnelles. Si la première partie est la plus feel good, cette partie centrée sur Scott, qui étonnamment ne fait pas sa crise d’adolescence comme on pouvait l’attendre (tous les personnages semblent d’ailleurs bien moins égocentriques que dans le run précédent, ce qui est une bonne nouvelle), est celle qui amène le plus à la réflexion. Une réflexion niveau Marvelmainstream, certes, mais qui renvoie à des questionnements personnels par lesquels passent tous les adolescents à un moment donné de leur vie : comment participer à changer le monde et son futur quand c’est déjà le monde qui nous change ? Cherchant à se libérer du poids de son lui futur, Scott Summers construit la personne qu’il veut être, plutôt que la personne qu’on lui a dit qu’il deviendra. Une émancipation qu’il marquera d’ailleurs dès ce premier numéro, s'annonçant probablement un avenir différent de son prédécesseur.


Bourré des défauts d’un premier numéro qui doit poser ses bases, et d’une situation que les auteurs n’ont pas vraiment choisi, ce premier All-New X-Men gagne en mérite par sa volonté de faire de bonnes choses à son échelle, à défaut de pouvoir les rendre exceptionnelles. Le titre ne sera pas un carton, mais dans un univers mutant chaotique, il demeure une lecture sympathique.

Manu
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