Apparu il y a peu de temps sur les réseaux sociaux, Aftershock Comics avait su éveiller ma curiosité malgré sa création toute récente, notamment en annonçant quelques auteurs phares de l'industrie de la BD américaine pour son lancement.
Ainsi, en 9 mois d'existence à peine, l'embryon de maison d'édition lancé en avril 2015 est devenu un gros bébé, capable de produire les nouvelles séries d'auteurs tels que Garth Ennis, Paul Jenkins, Brian Azzarello, Justin Jordan, Marguerite Bennett et le couple Conner / Palmiotti, sans oublier les illustrateurs Andy Clarke, Juan Gedeoon ou encore Simon Coleby.
Créé par Mike Marts, ex-éditeur en charge du Batverse chez DC Comics également passé par Marvel, Aftershock est, vu de loin, un second Image Comics. Proposant des séries "indépendantes" d'auteurs majeurs, la maison d'édition que l'on dit être très proche de Rick Remender et Scott Snyder a un atout dans sa manche que le valeureux Todd McFarlane aimerait partager - lui qui délègue à ses auteurs le soin de s'occuper de leurs droits télévisuels et qui ne parvient toujours pas à rebooter Spawn au cinéma.
En effet, Aftershock a été fondé par un éditeur au réseau phénoménal, lui-même assisté par plusieurs entrepreneurs et business angels de la Silicon Valley, en plus de compter en son sein quelques producteurs malins d'Hollywood, tous proches des secteurs de la TV et de HBO précisément. Je ne vais pas vous faire un dessin : si les conditions de publication et l'aspect creator-owned est encore publiquement flou, les auteurs qui tentent leur chance avec cette équipe aussi pyramidale que bourrée de talent repartent avec la garantie d'avoir un pied dans l'industrie des adaptations, potentiellement suffisamment lucrative pour s'assurer une retraite dorée.
Mais ce qui nous intéresse là-dedans, c'est bel et bien la qualité de ces séries. Ainsi, si
Alfro vous parlait (en bien) de
Replica #1 dans le dernier Popcast, je ne peux que vous conseiller
Dreaming Eagles de
Garth Ennis (qui signe son grand retour avec ses premières amours et un titre d'aviation militaire) et
Simon Coleby, consacré aux Tuskegee Airmen, pilotes afro-américains de l'armée de l'air américaine pendant la seconde guerre mondiale. Un titre riche, à propos et diablement beau. Vous pouvez aussi foncer sur
Strayer, nouvelle petite folie de Justin Jordan, un auteur découvert "en face" et que l'on a hâte de retrouver dans deux jours, pour la première fois chez Aftershock, accompagné du génial
Juan Gedeon.
Parité (avec de nombreuses femmes auteurs dès son lancement), liberté créative et vues sur Hollywood, telles sont les recettes d'un éditeur qui aura su s'imposer en quelques mois à peine comme d'avantage qu'une vulgaire curiosité, et dont l'essor ne devrait pas faiblir en 2016 grâce notamment à Strayer et American Monster (Azzarello / Juan Doe - le pseudonyme d'un artiste connu à priori), le second venant tout juste de nous parvenir. Avant de les retrouver au cinéma pour les redécouvrir ?