Après de nombreux mois qui ont vu des fans à priori plus concernés qu'Alan Moore nous expliquer qu'il était inconcevable que l'adaptation animée de The Killing Joke (pourtant Rated-R, faut-il le rappeler) contienne la scène la plus violente du graphic novel légendaire de Brian Bolland, à savoir l'agression (prétendument sexuelle) du Joker sur Barbara Gordon, voici que la fille du commissaire est aujourd'hui encore au coeur des débats.
En effet, dans cette histoire qui la voit devenir Oracleà cause du Nemesis de Batman, la très jeune Barbara semble encore loin de son Bat-mentor, bien plus âgé et jamais intéressé par la jeune héroïne. Pourtant, Bruce Timm et les siens n'ont pas rechigné devant une prise de liberté qui questionne énormément aujourd'hui, puisque leur film contiendra une scène on-ne-peut-plus-explicite, où Barbara et Bruce ont une aventure et font l'amour comme des adultes consentants, hors-champ. La preuve en images :
Certes, Mark Hamill nous avait prévenu que le film prendrait des libertés "parce qu'Alan Moore déteste de toute façon ce que fait DC Animation", mais de là à mélanger les thèmes de cette manière pour finir par replacer la sexualité de Barbara au centre du film sans véritable motif, il y a un monde. On peut évidemment justifier cette aventure par le fait que Barbara sera bel et bien confrontée au Joker plus tard et que ça donne à Bruce une raison supplémentaire d'aller affronter son pire ennemi par désir de vengeance (et ainsi rejoindre au moins un des thèmes fondateurs de l'un des plus grands chefs d'oeuvre des Comics), mais toute la puissance de The Killing Joke réside justement dans le fait que c'est la fille de Gordon (lui même très impliqué dans l'histoire) qui est agressée par le clown nihiliste de Gotham City.
Bref, une nouvelle polémique à mettre un compteur d'un film qui semble plus vivre au travers de celles-ci que par sa promesse d'être excellent, de notre côté on attend impatiemment les débats qui viendront nous expliquer qu'Alan Moore n'est qu'un dangereux scénariste désireux d'assouvir ses fantasmes les plus morbides.
