Impossible de passer à côté si vous vous intéressez à l'aspect industriel de la Culture Pop : ce week-end marquait la vente record de
Time Warner au géant des télécommunications
AT&T pour un montant record de 85 milliards de dollars.
Doublant
Apple dans un sprint final qui confirme bien les rumeurs de la revente de
Warner Bros qui bruissaient depuis de longs mois, le groupe numéro 1 des forfaits Internet et téléphones aux USA fait ainsi l'acquisition d'un géant des médias, qui englobe notamment
HBO,
CNN, les studios
Warner mais aussi les licences surpuissantes que sont
Harry Potter,
le Seigneur des Anneaux et, évidemment,
DC Comics et son
DCEU.
Particulièrement intéressé par la possibilité de coupler "réseaux et contenus", l'obsession d'autres géants américains comme facebook, Netflix et Amazon ces derniers temps, AT&T pourrait toutefois se heurter à un mur puisque ce n'est ni plus ni moins que Donald Trump qui a juré qu'il s'opposerait à ce deal en cas de victoire aux élections américaines, un deal qui représente selon lui un " déni de démocratie" en raison de son rapprochement dangereux entre deux corporations qui en formerait une plus grande encore. Particulièrement culotté quand on connait l'empire du candidat à la présidentielle américaine, dont le son de cloche se retrouve d'ailleurs chez Bernie Sanders, ex-candidat à la Primaire démocrate "remportée" par Hillary Clinton.
C'est la deuxième grosse acquisition d'AT&T en moins de 12 mois, puisque le groupe valorisé autour des 250 milliards de dollars avait notamment racheté DirecTV, leader de la télévision par satellite pas plus tard que l'année dernière, dans l'idée sûrement de propulser ses futurs bébés CNN et HBO plus loin encore. Impossible de dire en quoi DC Comics sera impacté par un tel rachat, mais les auteurs n'ont pas tardé à vanner ce rachat à 78 millions d'euros, Dan Didio et Scott Snyder (entre autres) rappelant qu'ils s'attendaient maintenant à un forfait mobile gratuit en plus de leurs salaires d'éditeurs et d'auteurs. Ce qui est sûr, c'est que les rachats de Marvel et Lucasfilm par Disney (4 milliards de dollars chacun) font figure de bonnes affaires à côté de la somme record atteinte ce week-end, qui ne fait que renforcer l'idée que les gros groupes s'avalent entre eux pour mieux se rapprocher de l'idée de mégacorporation chère à la littérature du siècle dernier.