Après un teaser qui pourrait légitimement s'attribuer le titre de Trailer #1,
Guardians of the Galaxy Vol. 2 s'est rappelé que son décollage était prévu pour Avril prochain, le 25 très précisément. Pas besoin de vous rappeler qu'Hollywood communique désormais sur une période de 6 mois maximum pour chacun de ses projets, faisant face à une concurrence qui oblige les studios à capitaliser sur des sorties mondiales et des périodes d'exploitation toujours plus courtes (jusqu'à l'implosion).
Difficile donc pour les stratèges de
Marvel Studios de savoir quelle politique adopter avec les Gardiens, qui sont passés de l'anonymat pré-retour de Star Wars au statut de valeur sûre portée sur tous les fronts l'année prochaine, avec
une adaptation en jeu-vidéo par Telltale et
une série de courts-métrage qui n'attendent que d'être dévoilés. On oublierait d'ailleurs presque que la vision de James Gunn sur le groupe de héros Marvel est absolument nouvelle, lui dont on oublierait presque qu'il n'a pas adapté littéralement les Comics des Gardiens puisqu'il a plutôt proposé une version all-star de chaque personnage dans un roster qui paraît désormais définitif aux yeux des jeunes générations.
Passés du statut de Young Guns / pari fou à celui d'Avengers de l'espace, les Gardiens surfent donc sur une vague de popularité inédite, quasi-inespérée par Feige et les siens lors de la mise en chantier d'un projet auquel peu de gens croyaient. Mais ne serait-ce pas là le plus gros risque d'une licence qui pourrait paradoxalement se reposer sur des lauriers qu'elle n'a pourtant pas fini de tisser ?
Certes, les trailers ne sont pas là pour dévoiler l'intrigue du film, d'autant que l'on sait que Ego - The Living Planet et Mantis (que l'on aperçoit brièvement en fin de trailer) font partie intégrante de celle-ci, mais impossible de ne pas ressentir une impression de déjà-vu devant ce premier trailer officiel. Tout y est plus beau, budget de la phase 3 et popularité nouvelle oblige, mais les blagues y semblent être les mêmes que dans le premier opus de 2014, les personnages semblent toujours aussi unidimensionnels et les mises en place présentées ça et là rappellent furieusement tout ce que l'on a déjà vu.
Je ne ferais pas l'affront de rappeler que le premier teaser se jouait sur le même morceau culte (Hooked on a feeling de Blue Swede) que le carton d'il y a deux ans, mais tout ça sent bon la répétition. Evidemment, Baby Groot est là pour attendrir le grand public et semble déjà une machine à gimmicks et à vendre des toys par milliers (ne me jetez pas la pierre, j'en achèterai volontiers), mais résoudre le buddy de Rocket à son aspect mignon et à un plan séquence qui reprend trait pour trait celui de Guardians of the Galaxy premier du nom semble un peu facile, pour ne pas dire feignant.
Ne nous méprenons pas toutefois, il est clair que la recette de la saga est et doit rester la même sur son ensemble par souci de cohérence. Un aspect pulp, une team de suprêmes losers et des blagues bien senties entre deux coups de blasters et une chorégraphie de Star-Lord. Simplement que cette recette précise semble justement tout juste appliquée, voire même répétée, et surtout pas transcendée. Ajoutez à ça un timing de communication franchement étrange obligeant le film de Marvel Studios à faire de l'ombre et à Rogue One et à Spider-Man : Homecoming (un comble), des conditions de productions que l'on sait pas toujours idéales et vous obtenez un vrai point d'interrogation sur ce qui nous attend en salles au printemps prochain.
Semblant passé dans la "case Avengers" chez Disney, celle qui sacrifie l'ambition artistique sur l'autel d'un déferlement commercial que nous pouvons tout à fait comprendre tant que les autres projets nous offrent notre dose de savoir-faire, Guardians of the Galaxy Vol. 2 pourrait par là perdre l'une de ses forces, et cette modestie tout droit venu du parcours de séries B d'un réalisateur qui lui aussi semble désormais rôdé aux strass et aux paillettes.
Certes, Ayesha et la découverte potentielle de Carol Danvers en civil semblent être autant de raison d'espérer que le trailer nous cache bien des choses, mais c'est d'avantage dans la formule que notre peu d'inquiétude se trouve, après un trailer qui a eu bien du mal à nous faire décoller comme son prédécesseur sorti en pleine nuit il y a quelques années, et qui nous avait fait nous lever.