Toujours indépendante, l'industrie du
comic-book montre tout de même ces derniers temps les mauvais côtés de la popularisation extrême des super-héros avec le grand écran (et maintenant le petit) en ayant tendance à orienter sa ligne éditoriale en fonction des sorties cinéma.
Avec la sortie récente de
Guardians of the Galaxy Vol. 2,
Marvel n'a pas loupé le coche en lançant la nouvelle série
All-New Guardians of the Galaxy suivie de
Rocket. C'est maintenant au tour de
Groot d'avoir le droit à son quart d'heure de gloire avec
I am Groot #1 qui débarque sur les étales cette semaine.
Proche de la sortie du film de James Gunn, et pour attraper au vol quelques nouveaux lecteurs, il était évident que ce nouveau chapitre des aventures de l'arbre de l'espace le mette en scène dans sa version Baby, embrassée également dans les autres histoires sur papier de la team. À la manière de la dernière série sur le personnage qui avait été éditée en 2015, notre héros de nouveau jeune malgré lui, se retrouve isolé pour une mission qui lui demandera d'utiliser toutes ses ressources pour s'en sortir.
Mais nous n'en sommes pas encore là puisque ce premier numéro de I am Groot qui est écrit par le créateur du Dr. McNinja et scénariste de la série de comic-book Adventure Times, Christopher Hastings, est avant tout un chapitre introductif qui nous contera comment notre ami se retrouve séparé des Gardiens de la Galaxie. Assez léger, ce chapitre propose évidemment une écriture fluide et dépeint plutôt brièvement les relations entre les membres de la team, notamment celle de Groot et Rocket Raccoon, qui n'en reste pas moins assez convaincante. Il faut avouer que le personnage est directement attachant de part sa naïveté qui va l'amener à vivre une aventure qui risque de transcender sa seconde jeunesse.
Mais si cette simplicité apparente est aussi efficace dans ce titre, c'est principalement grâce au dessin tout à fait convaincant de Flaviano, déjà à l'œuvre chez la Maison des Idées sur la série Power Man & Iron Fist, notamment pendant Civil War 2. En effet, l'approche un peu cartoonesque de son trait permet en effet de créer une dimension très proche d'un dessin animé à tout ce numéro, dont on pardonne donc facilement la légèreté du propos et qui s'enchaîne à un rythme soutenu. Il faut d'ailleurs préciser que l'artiste monte en puissance tout au long du numéro pour nous laisser sur une dernière page tout à fait réussie qui promet au moins d'avoir une qualité graphique au rendez-vous dans la suite des aventures du bonhomme.
Il faut d'ailleurs ajouter que le rendu du dessinateur ressort aussi bien grâce à la colorisation de Marcio Menyz qui reprend l'échantillonnage très flashy et 80's du film de James Gunn tout en ajoutant quelques teintes pastels bienvenues, notamment au niveau des scènes spatiales et sur la planète encore bien mystérieuse sur laquelle débarque Groot. Cette dernière mélange d'ailleurs nature et technologie digitale qui pourrait amener quelques idées de mises en scène sympathiques pour les prochains numéros.
Titre clairement destiné à surfer sur la vague de popularité de Guardians of the Galaxy Vol.2, ce I am Groot s'en sort bien grâce à un premier numéro qui ne bouleversera pas les codes du genre mais ce n'est pas son objectif. Évidemment, ce chapitre n'est qu'une introduction à l'aventure de notre tête d'écorce et il faudra probablement attendre quelques numéros avant de juger plus globalement le travail de Christopher Hastings. Il faut avouer que l'écriture un poil en retrait du titre est compensée par le travail assez convaincant de Flaviano, qui semble prendre du plaisir à dessiner le personnage. Il n'y a plus qu'à espérer que la série trouvera son public sous peine d'avoir rapidement la tête coupée par Marvel qui a déjà annulé Nova, Star-Lord et Black Panther and the Crew au cours des dernières semaines.
