Secret Empire, le bilan de mi-parcours

 

C'est donc avec ce postulat de base que Nick Spencer nous a mené une histoire qui place finalement le héros mythique sur le trône d'un dictateur totalitaire qui, dans le but de restaurer la paix sur notre belle planète, va décider d'instaurer une politique extrémiste à une échelle planétaire. Le scénariste jonglait d'ailleurs très bien entre la double personnalité du héros qui dans un premier temps luttait entre son ancien et nouveau lui. Une approche finalement intéressante qui montrait le héros tiraillé entre ses émotions et son devoir mais qui a finalement disparu très rapidement dans l'avancée de l'event pour simplement le présenter comme le grand vilain renard, une cible à abattre. Un constat finalement très décevant puisque le traitement de Captain America est clairement (trop) basique. D'autnat que Nick Spencer ne profite même pas de l'occasion pour faire un parallèle entre la position historiquement forte du personnage sur le libre arbitre et la politique moderne. 

Nick Spencer s'intéresse d'ailleurs au cas Captain America au début de son event pour finalement le laisser de plus en plus en retrait, lui qui va multiplier ses choix extrémistes sans finalement plus de justifications que "Hail Hydra". Un poil dommage puisque cela fait de lui un vilain insipide et peu intéressant. L'erreur vient aussi de ne finalement pas jouer entre les relations du Captain et ses anciens partenaires, qu'il traque pour la simple et bonne raison qu'ils sont empiriquement ses ennemis.

I rebel

Pourtant, il faut avouer que suivre les Vengeurs, devenus des rebelles dans une guerre perdue d'avance, est finalement assez jouissif même cette partie va elle aussi s'effacer peu à peu au fur et à mesure des numéros de cette première moitié. Nick Spencer instaure pourtant une relation inversée entre Cap' et Iron Man, dans laquelle Tony est aveuglé par la perte de son ami, qu'il veut sauver à tout prix. Mais ce sont dans les situations les plus désespérées que les caractères se révèlent et il faut avouer que Black Widow est probablement l'un des personnages les plus intéressants à suivre de ce début de Secret Empire. En effet, l'héroïne a décidé d'embrasser à nouveau son ancienne carrière en Russie et rappelle probablement pourquoi son surnom est la Veuve Noire. Le personnage redevient calculateur, froid et prend des décisions qui pourront finalement la poursuivre plus longtemps, après la fin de l'event puisqu'elle est poussée à une autre forme d'extrémisme pour espérer régler la situation.

Malheureusement, cette partie rébellion qui aurait pu offrir à Secret Empire des élans dignes d'une saga lointaine, très lointaine en plaçant nos héros acculés et face à un Empire tout puissant manque aussi de panache. Nick Spencer va seulement caresser la surface de tous ses sujets et perd souvent le lecteur (et lui-même ?) dans des discours beaucoup trop longs et finalement peu intéressants. Il faut d'ailleurs avouer que la quête menée par nos héros, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle d'un certain Goku dans Dragon Ball, n'est qu'un prétexte pour apporter des confrontations forcées même si elle offre l'une des meilleurs scènes de l'event, lors d'un repas particulier avec un Hank Pym/Ultron de retour. 

Pas si Secret, l'Empire

Moralité, la seule partie qui tique le plus la curiosité est formée par l'arc parallèle présenté de les quelques pages d'introduction des numéros, qui semble déjà tracer les grandes lignes de la fin de Secret Empire. En effet, c'est d'ailleurs probablement cet élément qui semble démontrer le manque d'intérêt pour l'event de Nick Spencer, qui a lui-même offert sur un plateau d'argent l'élément qui réglera son histoire et fera tomber le complot de Captain Hydra (les héros gagnent toujours). Une balle dans le pied peut-être poussée par Marvel qui tend à vouloir prouver que rien ne va changer avec Marvel Generations et le "relaunch" Marvel Legacy.