À l'approche de la sortie de
Spider-Man : Homecoming, on entend beaucoup de choses sur la place du film dans le
Marvel Cinematic Universe, mais aussi beaucoup de bêtises sur les tenants et les aboutissants de l'accord qui a permis à
Marvel Studios, propriétaire du
MCU et
Sony, locataire historique de la licence Spider-Man, de donner naissance au film de
Jon Watts. Bonne nouvelle, un article de
The Wall Street Journal a justement levé le voile sur le sujet.
On apprend dans celui-ci que Sony a payé 175 millions de dollars pour produire le film, ce qui inclus l'écriture, le tournage et le montage, qui ont pourtant tous été supervisés par Marvel Studios, qui on le rappelle, appartient à Disney. Aucune mention n'est cependant faite du marketing, mais d'ordinaire, c'est le distributeur des copies, ici Sony, qui paie pour la promotion d'un métrage. Ce qui fait quelques dollars en moins dans la poche d'Amy Pascal, tout de même.
Cependant, Sony se rattrapera sur les recettes qui seront générées par le film. En effet, on apprend dans l'article de The Wall Street Journal que 100% des dollars engrangés par Spider-Man : Homecoming reviendront dans les caisses du studio d'origine nippone. En échange, Marvel Studios se rattrape sur les recettes des produits dérivés, une situation qui rappelle un peu la décision de George Lucas en plein tournage du premier Star Wars, quand il avait concédé son salaire à la Fox en échange d'une partie (ou l'intégralité, les sources se contre-disent) des revenus des goodies et autres jouets de sa future saga !
Le résultat du pari de Marvel Studios n'est peut-être pas aussi évident que celui de George Lucas, toutefois, puisque les ventes des produits dérivés Spider-man sont en énorme baisse depuis The Amazing Spider-Man 2. Ils demandent toutefois beaucoup moins de frais à Marvel Studios, puisque ce sont les fabricants de produits dérivés qui paient la licence et leur propre marketing sur leurs objets. Et à l'aube d'un Spider-Man avec Iron Man, membre des Avengers et futur copains des Gardiens de la Galaxie, Marvel Studios pourrait donc tirer le gros lot, pour peu que la popularité du tisseur remonte en flèche.
Sony comme Marvel Studios, ancien concurrents, visent d'ailleurs cet objectif, puisque si Homecoming dépasse les 750 millions au box-office, Sony sera dispensé des 35 millions de dollars de "location" d'ordinaire donnés à Marvel Studios à chaque film Spider-Man. Une règle qui date de 2011 et The Amazing Spider-Man, seconde mouture du personnage qui avait valu à Sony une renégociation de ses droits sur le personnages. Durant la trilogie de Raimi, Marvel (et pas encore Marvel Studios) ne recevait en effet que 5% des revenus du films et la moitié des revenus des produits dérivés.
Les films de Webb avaient revu cet état de fait lorsque Sony avait versé un paiement exceptionnel de 175 millions de dollars pour prolonger l'exploitation de la licence, accompagné d'un accord qui stipulait que 35 millions seraient versés à chaque nouveau film consacré au tisseur ou son univers. Manque de pot pour Sony, l'échec de The Amazing Spider-Man a précipité une troisième phase de négociation, qui a permis à Marvel Studios d'obtenir le contrôle créatif global sur le film, 100% des droits sur les produits dérivés et toujours des revenus de "location" - qui pourraient sauter si le film se comporte très bien au box office, cela dit.
On pourrait croire que le deal profite essentiellement à Kevin Feige, mais on imagine que le contrôle créatif est tout relatif et a donné lieu à quelques tensions. Par ailleurs, rappelons que Homecoming a de grandes chances de dépasser le milliard au box-office, et que Sony compte exploiter Spider-Man et son univers dans un maximum de spin-offs. Et on les comprend, puisque ces films dérivés seront pour eux le moyen idéal d’engranger un maximum d'argent. Bref, tant que Spider-Man est populaire, le deal profite aux deux entreprises. Maintenant, reste à savoir si le Tisseur est aujourd'hui aussi fort que les Avengers ou les Gardiens de la Galaxie.
Réponse le 12 juillet dans les salles.