Le troisième numéro de Dark Nights : Metal est arrivé et signe la moitié de l'event. Après une introduction assez longue, les sept Dark Knights et Barbatos sont là, et ont mis un grand chaos sur Terre. Vous serez peut-être surpris de voir dans quelle situation on se trouve en à peine sept jours, mais si vous avez lu tous les tie-ins (les one-shots et l'arc Gotham Resistance) vous ne serez pas perdus, bien au contraire, puisqu'il y aura même un léger effet de répétition puisque vous serez au fait avec tout. Qu'à cela ne tienne, Metal #3 a quelques propositions pour lui même si, au final, il n'arrive toujours pas à me convaincre.
A force de parler de Metal au sens premier du terme (le Nth metal et les quatre autres qui ont contaminé Batman), on en aurait presque oublié tout le foin que Snyder et Capullo ont fait sur les réseaux sociaux sur la musique métal, avec playlist Spotify et doigts levés à l'appui. Un double sens au mot qui résonne enfin dans ce numéro puisque Snyder fait une utilisation de la musique un peu plus astucieuse, et qui devrait trouver son utilité par la suite dans le numéro.
Egalement sur l'évolution des évènements, on ne peut pas dire que Metal se repose sur ses lauriers et présente dans ses pages une situation qui va de mal en pis, tout en révélant de nouveaux éléments sur le plan de Barbatos. Alors il y a un côté over the top décidément bien présent, mais quelques idées sympathiques, comme l'utilisation du bar Oblivion comme endroit où se cacher des Dark Knights ou l'inclusion de nouveaux personnages obscurs comme le fameux Detective Chimp (qui est là pour le moment juste pour être là) ou Nightmaster, personnage créé dans les années 60 et qui, à l'origine, est membre d'un groupe... de hard rock. Malinx, le lynx.
Malgré tout, Scott Snyder ne s'affranchit pas des tics et lourdeurs qu'il y avait déjà dans les précédents numéros. Mais si au départ, les longues tirades des personnages permettaient de retracer l'histoire de l'univers DC et de faire des ponts avec des runs passés de grands auteurs, ici on tombe dans de l'explicatif lourdingue, à la "si tu prends cet objet, que tu l'associes à l'autre, et que tu fais trois tours sur toi même, alors pouf ça va faire des miracles" qui ne sont pas vraiment nécessaires. Quitte à aller dans le n'importe quoi, autant ne pas perdre de temps à vouloir justifier tout absolument.
L'autre mauvaise impression, c'est d'avoir une intrigue qui se dirige vers une sorte de quête des gemmes de l'infini, avec des restes de Nth metal à aller retrouver aux quatre coins de la terre (ou en dehors). Oui, les team-up formés seront clairement intéressant à suivre, mais que tout l'enjeu de Metal repose sur des artefacts à rassembler, ça reste bien trop facile et en tout cas pas assez excitant pour être emballé. Et c'est dommage car il y a des scènes vraiment folles dans ce numéro, qui permettent d'ailleurs à Greg Capullo de se faire réellement plaisir.
L'artiste profite en effet de Metal pour proposer quantité de scènes plus dingues les unes que les autres - avec une ouverture très forte, une fois de plus, mais qui fait du sens dans l'intrigue cette fois ; une galerie de personnages qu'il n'a pas eu l'occasion de dessiner qui devient de plus en plus grande (n'en déplaise au caméo le plus forcé de l'event jusqu'à présent) et des scènes d'action assez spectaculaire. Il y a un côté "dark" appuyé, et l'on peut se rappeler à ce qu'avait fait l'artiste sur Spawn. Pour autant à y regarder de plus près on voit aussi sur de nombreuses cases des traits faits à la va vite, qui témoignent déjà peut-être d'une accélération de la cadence liée à un retard dans la remise des planches... ? Ce ne serait pas surprenant, Capullo a un certain passif avec ça (et ce n'est pas The Wild Hunt qui viendra me contredire).
Si vous ne recherchez que du fun, de l'event qui en fait trop - tout en gardant un certain degré de sérieux et d'explicatif très lourd - alors Metal #3 devrait vous convaincre avec son avancée d'intrigue et des scènes proprement hallucinantes. Ainsi qu'une apparition de la musique plutôt bien amenée. Mais le numéro a aussi un aspect indigeste, et une orientation de l'intrigue qui laisse à craindre un déroulé au final assez simpliste. Malgré une présence artistique assez forte, l'event a encore des choses à prouver, et aurait gagné à avoir moins de tie-ins, qui donnent une impression de répétition à la lecture du titre principal.