MàJ : à la lueur des révélations autour de l'ancien pseudonyme de C.B. Cebulski, le hashtag #ActualAsianComicWriters a été instauré pour mettre en avant les véritables scénaristes asiatiques de comics qui travaillent en ce moment dans le milieu, tels que Greg Pak, Gene Luen Yang, Marjorie Liu ou encore Mariko Tamaki.
We responded to "Yi-Fen Chou" with #ActualAsianPoets. It's only fair that white dude Marvel EIC C.B. Cebulski (aka Akira Yoshida) gets the same treatment.
— Mark Tseng-Putterman (@tsengputterman) 28 novembre 2017
Who are your favorite #ActualAsianComicWriters? I'll start with Marjorie Liu, who writes Monstress. pic.twitter.com/8kR4QTnmvA
Curieuse histoire qui nous arrive aujourd'hui, pour revenir sur la longue carrière de C.B. Cebulski, éditeur de longue date et "chasseur de têtes" chez Marvel Comics qui a été récemment promu à la tête de l'éditeur en remplacement d'Axel Alonso.
C.B. Cebulski a en effet écrit plusieurs comics sous le pseudonyme d'Akira Yoshida entre 2004 et 2005. Les titres concernés sont une mini-série Elektra, les titres Thor : Son of Asgard, Age of Apocalypse ou encore Wolverine : Soultaker. Il a aussi réalisé une mini-série Conan pour Dark Horse à cette époque.
Le journaliste Rich Johnston de Bleeding Cool avait d'ailleurs flairé ce que faisait Cebulski à ce moment, bien que celui-ci ait nié les faits. Et il n'était pas le seul, puisque personne n'avait réussi à rencontrer Akira Yoshida en personne. Cebulski avait poussé le vice en créant une biographie de toutes pièces lors d'une interview accordée au site CBR - et l'éditeur Mike Marts était le seul à avoir affirmé l'avoir rencontré (la personne en question n'était à priori qu'un traducteur de mangas qui était de passage à ce moment là).
Après des années de mystère, C.B. Cebulski a finalement reconnu avoir utilisé le pseudonyme d'Akira Yoshida, tout en signifiant que Marvel a été mis au courant de ses actions, et qu'avec sa récente promotion il souhaite tourner une page. A voir si le monde éditorial et si le lectorat souhaitera, lui, avoir un mot à redire, car il se pose quelques questions éthiques.
Pas simplement sur le fait d'avoir utilisé un pseudonyme pour passer outre sur une interdiction de Marvel (qui interdisait à ses éditeurs d'être également scénaristes ou dessinateurs - ou, s'ils étaient autorisés, ne seraient dans ce cas pas payés), mais dans le choix d'un pseudonyme japonais pour attirer un lectorat de même origine, et avec le recul, sur la façon dont Cebulski a choisi de présenter cette culture dans ses récits.