Derrière le titre de cet article se cache une véritable question, source de nombreuses angoisses. En effet, face à la quantité incroyable de singles qui sort chaque semaine, le lecteur nouveau comme aguerri peut se sentir un peu perdu. Et dans le doute se mêlent l'envie de suivre un titre de qualité, de découvrir de nouvelles séries mainstream ou indé, de suivre un event. Que faire ? C'est simple : consulter notre Checklist VO, chargée de faire un peu de tri dans toutes les lectures à disposition chaque mercredi.
Bien entendu, votre titre préféré ou le plus attendu ne figure peut-être pas dans votre liste, et plutôt que de nous insulter (mais non, vous êtes courtois, on le sait), c'est l'occasion parfaite de nous dire ce que vous lirez cette semaine !
On attend avec grande curiosité ce titre depuis son annonce à la NYCC à l'automne dernier. Longtemps éditeur, Pornsak Pichetshote s'essaie à son premier comic book à l'écriture avec un titre d'horreur politisé qui s'annonce dans la veine d'un Get Out. On y suivra une jeune femme musulmane en proie, elle et ses voisins, à des démons qui se repaissent de la xénophobie. Forcément dans le contexte de l'Amérique de Trump il y a matière à raconter des choses (sans faire l'impasse sur la subtilité évidemment) mais au vu des premières planches sublimes d'Aaron Campbell, on a vraiment envie d'y croire.
On retrouve un monument de la culture américaine avec l'adaptation en comics du roman American Gods de Neil Gaiman, qu'il pilote lui-même en compagnie de P. Craig Russell, avec qui il a collaboré à de nombreuses reprises, que ce soit sur Sandman ou Coraline par exemple. Un projet en de bonnes mains donc, qui nous emmène à la rencontre de ces dieux perdus dans l'Amérique d'aujourd'hui, pour une nouvelle "saison" sur papier, en forme de road trip et de préparation à une guerre qui, dieux oblige, s'annonce aux proportions importantes. A découvrir chez Dark Horse dès demain.
Le premier numéro de VS était plutôt intrigant. L'histoire se concentre sur Satta Flynn, gladiateurs des temps futurs puisque les combats sont enregistrés et les combattants érigés en véritables stars, qui a dû mettre en pause sa carrière après un affrontement qui a mal tourné. La proposition valait surtout pour l'univers (et les planches) d'Esad Ribic, splendides, et un univers qui ne demande qu'à être exploré. On est donc prêt à voir une confirmation pour le titre d'Ivan Brandon, à retrouver chez Image Comics.
Owen est un psiotique (un être aux capacités surnaturelles) bien particulier de l'univers Valiant. Il est capable de matérialiser n'importe quel objet à partir de rien, mais il ne contrôle pas la nature de l'objet qui apparaîtra. Pour ce nouveau one-shot, l'équipe du titre acclamé de l'année dernière Secret Weapons se reforme, avec Eric Heisserer (Arrival, c'était lui, on le rappelle) au scénario pour l'un de ses derniers travaux hélas chez l'éditeur, et un Raul Allen qui nous fait toujours plaisir aux yeux. Si la mini-série de base vous a plu, vous ne résisterez pas à ce numéro.
Ce n'est pas que tout est nul ou moyen chez DC Comics, mais cette semaine parmi le grand nombre de publications, il faut bien constater que c'est Mister Miracle qui sort du lot, et de loin. Certes sur le site on vous parle plutôt régulièrement du titre (souvenez-vous), mais c'est bien pour insister à quel point le titre de King et Gerads fait des miracles. Dans l'utilisation du 4th World que fait King, dans son discours sur le quotidien et sur la dépression qui traverse toute cette maxi-série, dans l'écriture des personnages jusque dans la mise en scène et le dessin de Gerads, il n'y a en vérité absolument rien à jeter. Et il serait criminel de ne pas continuer à soutenir cette série. Alors qu'attendez-vous, si vous ne vous y êtes toujours pas mis ?
Amateurs d'horreur, bienvenue, cette nouvauté chez l'indé Black Mask Studios me fascine depuis qu'elle a été annoncée. Entre chronique d'une société ultra-connectée et pourtant vide d'humanité, et body horror hyper poussée qu'un Cronenberg ne renierait pas, le pitch de Come Into Me est aussi fascinant que repoussant. Il est question d'une technologie qui permet à deux personnes de partager un même corps et de toutes les dérives qui sont entraînées par ce procédé. De récents titres d'horreur comme Glitterbomb ou Eugenics ont réussi à véhiculer des messages sociétaux très forts, et j'ai envie de voir ce que Come Into Me pourra apporter à cet édifice. Graphiquement en tout cas, ça a l'air dérangeant à souhait.
Restons dans l'horreur, mais dans un versant plus mainstream avec cette nouvelle mini-série consacrée aux New Mutants, que Marvel a maintenu malgré le report du film de Josh Boone - après tout, il y aura un TPB d'ici la sortie du film. Présentée comme une mini-série anthologique, le titre de Matthew Rosenberg (qui est capable du bon sur Punisher comme du bien moins bon avec Phoenix Resurrection) emmènera l'équipe des nouveaux mutants sur des missions dangereuses, face à des menaces qui sentent le surnaturel. On espère que les frissons seront au rendez-vous pour un petit plaisir de lecture, à défaut d'avoir quelque chose de très ambitieux.
Terminons le tour des sorties singles avec cette nouveauté à venir chez AfterShock Comics, petit trublion de l'indé apparu il y a bientôt trois ans. On retrouve Sean Lewis, scénariste plutôt solide de The Few et Coyotes, qui propose là un titre de SF et de romance, à la croisée d'Archie et de Saga (c'est eux qui le disent). Kieron et Tamara sont deux orphelins qui découvrent à la veille de leurs 18 ans que dans une autre dimension, ils sont les leaders de deux armées qui s'affrontent. Et qu'une fois leur majorité atteinte, ils devront soit se marier ou se battre jusqu'à la mort. Un concept aguichant, qui sera mis en images par Steve Uy (Uncanny X-Men) et qui nous toise depuis les rayons avec malice. Il sera peut-être dans votre pull list ?
Parti bien trop tôt de notre planète, le regretté Darwyn Cooke a marqué comme peu le font le paysage du comic book, et nous profitons de la réédition en format souple d'un artbook entièrement dédié à son travail chez DC Comics (The New Frontier, Catwoman) pour vous proposer d'aller ré-admirer son art, son trait si particulier, et l'aura qui se dégage de ses personnages. A découvrir pour un prix adouci par rapport à l'édition cartonnée, qui est de 35 euros.
Ce titre publié chez Image Comics sous l'imprint Top Cow nous avait bien séduit par son concept. L'humanité découvre qu'elle est loin d'être seule dans l'univers, et la Terre devient en fait un simple port de commerce entre des voies de commerces galactiques. Les contacts entre aliens et humains sont évités, seul compte le commerce, mais bien entendu le statu quo sera vite perturbé. Avec un propos politique intéressant et une direction artistique de science-fiction assez brute, Port of Earth a de quoi vous séduire, et le prix d'appel étant tout petit, il serait dommage de ne pas se laisser tenter. A retrouver pour une dizaine d'euros.