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Exiles #1, multivers décousu

Exiles #1, multivers décousu

ReviewMarvel
On a aimé• Quelques idées
• Joli, coloré
• Un côté simpliste façon "hommage au classique"
On a moins aimé• Ne suffit plus à tout justifier
• Dirigiste
• Exposition à la mort
• Sans intérêt
Notre note

On attendait Exiles, comme on attendait Abbott, mais à l'image de Donny Cates, il serait peut-être temps de réaliser que ceux que Marvel prend pour ses plumes de demain ont aussi leurs limites, occasionnelles. Saladin Ahmed démontre ici l'étendue de son manque d'inspiration sur ce premier numéro, à moins qu'il ne s'agisse d'une tactique d'écriture très élaborée pour rendre hommage à Kirby - un argument que l'on a, hélas, trop entendu.

Pourtant, les codes sont là dans ce premier numéro : un aspect narratif intérieur du côté du Unseen, une sorte de monde de tous les possibles qui passe très vite d'un concept fantasque à l'autre, une légèreté de ton qui ne traite pas ses enjeux comme de réels éléments pesants, et de jolis découpages. Problème, derrière cette apparente volonté d'hommage - qui a déjà fonctionné par le passé sur les titres Silver Surfer de Dan Slott ou certains segments de titres plus loufoques façon Howard the Duck ou Spider-Gwen, ici, le niveau général est trop bas pour que ne se ressente pas une certaine paresse.
 

 
Exiles est la resucée d'un vieux concept, qui propose en résumé d'assembler une équipe de vengeurs intra-multivers. De membres issus de différentes réalités, et qui vont chercher en l'occurrence dans un bestiaire assez créatif ici d'après les premières sollicitations. La menace de fond se présente comme une sorte de dévoreur de réalités, un gimmick des comics vieux comme l'Anti-Monitor et Ahmed joue à plein l'hommage aux vieux récits cosmiques de Kirby ou Starlin pour faire passer la pilule. On a déjà vu ça un bon million de fois : un adversaire mystérieux vogue de réalités en réalités, un être sage assemble une équipe pour le contrer avant qu'il ne soit trop tard - du déjà vu, qui n'a pas forcément grand chose pour se rattraper aux branches.
 
Puisque, l'écriture est ici assez faible. Rapide dans son exécution, le numéro ne s’embarrasse pas d'une envie quelconque de contextualisation ou de construction de personnages, et passe très vite d'une situation A à une situation B sans se demander quel est l'intérêt du récit pour le lecteur, perdu en chemin. L'ensemble est d'une facilité assez dramatique, et il devient assez pénible chez les Big Two d'approcher ce niveau de laisser aller dans l'écriture sous de fausses promesses. Même un titre pour enfant mériterait d'être plus écrit que cette besogneuse entrée en matière, qui n'a pour elle que de jolis dessins.
 
De ce côté là, on n'est pas surpris, Javier Rodriguez et Jordie Bellaire viennent perdre un peu de temps sur cette proposition et sauvent les meubles par un graphisme qui accroche l'oeil et se révèle assez généreux. C'est beau et on apprécie de ne pas s'être fait enfler de ce côté là, c'est déjà bien. En attendant, qu'il s'agisse d'une continuation gratuite à une vieille storyline oubliée, de ce qu'Ahmed décrit comme un hommage au Marvel classique, l'exercice est loupé. Le Marvel classique avait aussi de grandes histoires, des concepts plus astucieux ou novateurs que cette repompe de la crise de multivers vue et revue. Mauvaise introduction pour un numéro assez creux.
 

 
Maintenant, le débat est toujours le même, qu'attendre des comics ou de ce type de propositions plutôt fanservice à priori inoffensives ? Le concept de l'équipe a, on imagine, plus de valeur que cette introduction paresseuse qui s'abrite derrière une excuse qu'on aimerait ne plus entendre pour justifier un scénario tout simplement bâclé. L'hommage à la narration d'autrefois demanderait peut-être de se replonger dans les bouquins d'autrefois, puisque jusqu'à preuve du contraire, tout n'était pas aussi ennuyeux à l'époque.
Corentin
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