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The Death of Superman : pour qui aime la grosse action

The Death of Superman : pour qui aime la grosse action

ReviewCinéma
On a aimé• Intégrer le récit classique à la continuité récente du DCAU
• Généreux sur l'action
On a moins aimé• Il y avait d'autres histoires de Superman à faire avant ce remake
• Une direction artistique qui vieillit vraiment mal
• Une animation toujours très flemmarde
Notre note

Il y a onze ans sortait le film d'animation Superman : Doomsday, chargé d'adapter en moins d'une heure vingt le célèbre The Death of Superman de Dan Jurgens et consorts, en condensant au maximum l'intrigue pour que puisse également se faire le retour de l'Homme d'Acier dans le laps de temps imparti. 

A l'heure des 80 ans de Superman, et puisque DC Entertainment tient à nous re-montrer la mort de son plus grand super-héros, nous revient une nouvelle adaptation dudit récit en film animé. Attention, puisque ce remake se démarque en ne se concentrant ici que sur l'affrontement avec Doomsday, le retour du Kryptonien ne s'illustrant que dans Reign of the Supermen, qui arrivera l'année prochaine. Autre différence de taille également, puisque si les grandes lignes de cet arc classique sont conservées, l'effort est fait pour intégrer l'histoire dans la continuité de cet univers animé DC, construit depuis The Flashpoint Paradox et Justice League War.


On retrouvera donc quelques éléments évoqués par-ci par là, comme l'attaque initiale de Darkseid sur Terre, afin de faire raccorder certains éléments avec les précédents films, mais The Death of Superman n'as pas vraiment de temps à perdre. L'histoire est de toutes façons connue par le plus grand nombre : la terrible créature arrive sur Terre, Luthor tente de s'en emparer, et Superman ainsi que le reste de la Justice League tentent de l'arrêter alors qu'elle devient hors de contrôle. Certains éléments plus classiques, tels que la présence de Bibbo Bibowski, viendront faire un clin d'oeil aux fans de longue date. Dans les éléments d'introduction également, quelques passages qui permettent l'installation des futurs Supermen du second film - avec, donc, des apparitions assez brèves de Henk Henshaw ou de John Henry Irons (Steel).

Le mélange entre cette nouvelle continuité et ce qui est directement repris du comic book original n'a pas trop de mal à se mêler, bien que comme pour beaucoup des films DC récent, le tout aille très vite et pourrait demander à se poser un peu plus, notamment au vu de la relation entre Superman et Lois Lane, qui passe un cap important sans qu'on ne laisse le temps au spectateur d'apprécier cette importance. En effet, le but du film reste d'amener à l'affrontement, spectaculaire, de Doomsday contre les autres super-héros, et surtout contre Superman.


A cet égard, The Death of Superman se montre généreux sur le contenu. La grande bagarre prend une très grande partie du film, et fait intervenir généreusement tous les membres de la Justice League face à une créature qui se révèle de plus en plus puissante. Presque en ode au destruction porn, le film essaie d'en faire un maximum par ses cadrages et un bon mixage sonore pour rendre au mieux de la violence des coups échangés. Pour les amateurs d'action, le tout sera fort appréciable, l'intensité se faisant bien ressentir jusqu'à l'achèvement du climax, fatal et inéluctable, donné d'emblée par le titre du film. 

Parce qu'un film d'animation DC répond de toutes façons à certains standards de durée, on n'aura donc pas le temps de s'ennuyer devant The Death of Superman, et si l'action rend la chose divertissante, on pourra en revanche faire les mêmes reproches qu'à peu près toutes leurs dernières productions. D'une part, une direction artistique qui ne change pas et qui commence à salement vieillir, notamment par le choix des costumes des héroïnes et héros, le col monté de Superman façon New 52 étant vraiment laid. Le trait qui adopte une direction un poil dirigée sur des personnages de manga n'est pas tant dérangeant que c'est la pauvreté du détail qui fait peine à voir - et on ne vous parle pas des décors ou des éléments de remplissage, réalisés parfois à la va-vite, et sans que personne ne s'en cache.


L'autre défaut majeur vient de l'animation en tant que telle. Notamment lorsqu'on passe après un Batman Ninja qui compensait certaines lacunes par son dynamisme et une fluidité exemplaire, les équipes américaines dirigées par Sam Liu proposent une animation basique, parfois saccadée, et qui n'est vraiment pas à la hauteur de ce que Warner Bros. et DC Entertainement pourraient proposer avec un peu moins de flemme - parce qu'il paraît évident que le but est de faire des économies, tant dans l'animation que sur la durée. Et c'est dommageables, puisque la direction artistique ne vient rien compenser, et qu'un récit aussi iconique pour le personnage de Superman aurait dû bénéficier de plus d'efforts. 

Un bon moment et puis c'est tout ? Comme pour beaucoup des films récents du côté de DC Comics, The Death of Superman promet un divertissement sympathique, alors qu'on pourrait en attendre bien plus. Mêlant la continuité actuelle du DCAU aux éléments plus classiques d'un récit a priori connu de tous, le film a le mérite d'y aller généreusement sur l'action et de proposer un Doomsday toujours aussi redoutable. Mais un effort sur l'animation, sur le détail des dessins ou sur la direction artistique n'aurait vraiment pas été de trop. 

Le film est déjà disponible au format numérique (sur iTunes par exemple) et sortira en Blu-Ray le 22 août prochain.

Arno Kikoo
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