Pour beaucoup les vacances touchent à leur fin, et ça n'aura aucune incidence sur la production des éditeurs de comics VO, qui continuent semaine après semaine à nous amener des palettes de comicbooks, à la fois du côté des Big Two et des éditeurs indés. Du côté de la VF, la reprise est désormais bien actée, et de bien belles oeuvres nous arrivent dans la langue de PNL. Mais face à toutes ces possibilités, vous vous sentez peut-être un peu perdu. A moins que vous ne soyiez particulièrement friand de cette chronique hebdomadaire ? En tous les cas, la Checklsit Comics est là pour faire un petit tri dans toute la production !
Bien entendu, choisir c'est renoncer, et si l'une ou l'autre de vos séries préférées ne se trouve pas dans cette humble sélection, n'hésitez pas à en faire profiter tout le monde via la section des commentaires ! On vous souhaite de belles lectures (encore) ensoleillées !
L'heure est au Fresh Start pour ce bon Frank Castle ! Après avoir officié quelques temps dans l'armure de War Machine, il est temps pour le Punisher de revenir à ses racines plus street level - et des fringues moins exubérantes. Plus une nouvelle orientation qu'un véritable relaunch, le titre profite toujours de Matthew Rosenberg à l'écriture, comme pour le précédent titre, ce dernier étant à présent rejoint par Szymon Kudranski - en lieu et place de Riccardo Burchielli, initialement annoncé. Qu'à cela n'importe, ce qu'on demande, c'est du polar musclé, des flingues, et un Frank Castle toujours plus prompt à appuyer sur la gâchette qu'autre chose !
Pour continuer de publier les aventures de Hawkeye (Kate Bishop) tout en incluant des personnages de séries récemment annulées, Marvel a trouvé la solution : faire un titre d'équipe. Et tant qu'à faire, pourquoi pas relancer les Vengeurs de la Côte Ouest ? C'est l'entreprise que mène Kelly Thompson, qui avait bien su reprendre Hawkeye après le run de Matt Fraction, avec une équipe qui comportera à la fois Bishop et Clint Barton, ainsi que les rescapés de l'annulation que sont Gwenpool ou America Chavez. On ne s'attend pas à un renversement des codes du comicbook, mais au sein de tous les titres du Fresh Start qui souhaitent revenir "à l'ancienne", West Coast Avengers s'annonce comme dans la continuité de cette vague de comics plus modernes, certainement plus engagés (n'en déplaise aux habituels) et avec une vibe légère qui fera du bien à ceux qui veulent un bon moment de détente. Kelly, on compte sur toi !
C'est déjà la fin pour la dernière série entièrement de Jeff Lemire, qui tire sa révérence cette semaine chez Image Comics. Dès le début, on aura été séduit par cette histoire très intimiste, où l'on suit le quotidien d'une famille, à l'historique ancré dans une seule ville, et où la mort d'un de leurs membres hante chacun à sa façon. Onirique, mélancolique, la série brasse les thèmes de prédilection d'un auteur qui aura encore une fois su montrer sa maestria dans l'écriture de ses personnages, et sa capacité à ébranler le coeur de ses lecteurs. Un récit sur le deuil, sur les relations familiales, sur la fracture des générations, et un propos sociétal également - en bref, une lecture profonde, émouvante, et qui profite du trait si particulier de Lemire. Si ce n'est toujours pas fait, voilà notre reminder pour vous précipiter sur le titre !
La nouvelle relance de Justice League Dark s'est montré tout à fait encourageante et nous a rappelé à quel point certains de ses personnages nous avaient manqués. Bien que l'intrigue de James Tynion IV ait quelques ramifications obligatoires à Metal, on espère que l'auteur pourra s'en passer rapidement pour embrasser complètement cette partie Dark de l'univers DC Comics. Avec quelques petits duos, le scénariste doit encore montrer qu'il maîtrise ses interactions en équipe, chose qu'il avait parfaitement accomplie sur Detective Comics. Reste que l'argument principal pour aller vers ce numéro tient dans le duo d'espagnols Martinez/Fernandez, qui délivre une performance parmi les plus qualitatives dans le registre du mainstream. Le dessin est fin et précis, et les artistes ont souvent de très bonnes idées dans le découpage. En bref, du solide à découvrir cette semaine chez DC.
Le Sentry poursuit sa route sous la plume acérée de Jeff Lemire, un sans faute pour le moment. Le scénariste enchaîne cette semaine avec un troisième numéro où Robert Reynolds doit sauver le monde avant que son double maléfique ne vienne le détruire. Une course contre la montre plutôt angoissante qui utilise les thématiques habituelles de Lemire sur la solitude et la dépression, ainsi que son amour des comics déployé dans Black Hammer pour un hommage renversé à des oeuvres comme Miracleman et le Dark Age en général. Et après le premier numéro où Kim Jacinto paressait quelque peu, il était largement plus en forme au second passage - en clair, on a hâte, comme dab' avec le bon Jeff.
Si comme votre rédacteur vous êtes un fan du Batman de Kelley Jones, pour son allure monstrueuse, sa cape démesurée et ses oreilles ultra longues, alors cette nouvelle mini-série devrait vous plaire. La tonalité horrifique étant de plus bien de mise, puisque Scott Peterson veut jouer sur la thématique de la peur, en opposant le Chevalier Noir au Sacrecrow, bien entendu. Ce dernier profite d'une grave remise en doute de Batman pour déclencher une émeute à Arkham Asylum, ce qui permettra à Jones de dessiner un maximum de super-vilains. En somme, une certaine pincée de fan service, mais des fois, ça fait du bien.
Allons regarder du côté des nouveautés d'Image Comics avec un habitué de l'indé et du genre horrifique - et auteur assez prolifique de surcroit, Cullen Bunn. Pour cette nouvelle série, en collaboration avec Mark Torres, le scénariste veut nous emmener dans une atmosphère de drame familial on ne peut plus sordide, puisqu'un homme répondant au nom de Dan Kerr se lancera à la recherche de sa femme et sa fille disparues - alors qu'il les a abandonnées, gros malin. Le truc, c'est que sa fille semble reliée à la présence de fantômes, et que ce sont donc ces êtres surnaturels qui vont pouvoir l'amener à la retrouver. Un mal pour un bien ? On reste curieux en tout cas de découvrir ce nouveau récit.
Avec la fin de cet arc sur Detective Comics, on se rend compte que Bryan E. Hill aura bien réussi à reprendre le titre après le run de James Tynion IV, d'autant plus dans son entreprise de reformer une nouvelle équipe d'Outsiders. Le scénariste s'est amusé avec un vilain plutôt charismatique, en utilisant au mieux les capacités de chacun des membres de la Bat-family, et le rapport générationnel entre ces derniers et Black Lightning (le daron) était assez savoureux. A voir ce que cette conclusion apportera en termes de ramifications, parce qu'il est à peu près sûr que cette histoire est là pour implanter une prochaine série Outsiders. En attendant, avec Mengonça aux dessins, le tout devrait donner dans un mainstream assez solide.
Ce n'est une surprise pour personne on l'espère, mais Delcourt Comics sort d'autres titres que le bulldozer Walking Dead ! On aura vu l'éditeur notamment publier les titres de l'excellent Terry Moore (Strangers in Paradise), et l'une de ses dernières nées débarque cette semaine. Motor Girl, un récit atypique dans lequel une jeune femme atteinte de PTSD et vivant recluse avec un grand gorille voit son quotidien bouleversé par un crash alien. Un départ assez barré, et qu'on se le dise, le dessin (en noir et blanc) de Terry Moore, c'est vraiment quelque chose !
L'une des meilleures surprises de l'ère Rebirth fait son retour du côté d'Urban Comics ! Christopher Priest prend à bras le corps tout l'héritage du personnage et la complexité de sa situation familiale, y ajoute une bonne dose de géopolitique, et ce qu'il faut de super-héroïsme et de caméos made in DC Comics pour une intrigue de long terme - qui nécessitera sans doute une petite relecture du tome 1 avant de se plonger dans celui-ci. Mais c'est aussi ce qui fait la force de cette série, avec une certaine exigence et suivi pour son lectorat, et la satisfaction de voir un récit de longue haleine se construire. Ce tome contient en outre le numéro appelé "Chicago", véritable coup de poing de l'auteur face au rapport des américains aux armes à feu, et magistralement illustré par Bill Sienkiewicz et Denys Cowan. Une très bonne lecture en perspective, on vous dit.
L'éditeur HiComics nous revient en cette fin d'été avec le second tome du très bon Invisible Republic, récit d'anticipation qui suit la quête de vérité d'un homme fasciné par une figure politique rebelle, montée contre un système totalitaire, et qui a fini par devenir elle même un tyran. Loin de l'action à outrance ou d'explosions cosmiques, Invisible Republic se lit comme un polar qui dévoile ses ficelles petit à petit, avec un traitement de ses thématiques (sur le journalisme, sur l'écologie, sur les libertés individuelles) forcément en parfaite résonance avec notre époque. Le tout sublimé par les dessins de Gabriel Hardman. En clair, c'est à ne pas louper.
Urban balance cette semaine le finish move de Scalped en intégrale, avec un cinquième volume qui compile les numéros #50 à #60 du chef d'oeuvre de Jason Aaron et R.M. Guéra. Retour à prairie rose pour ce dernier volet où Dashiell découvre l'identité de l'assassin de sa mère, règle ses comptes avec Red Crow et botte quelques culs au passage (ça ou la chevrotine, c'est selon). Dernier adieu à cette publication impeccable et bien servie par notre éditeur local, un chef d'oeuvre à découvrir si vous avez découverts Aaron avec Thor ou Southern Bastards entre temps.