Si la référence aux comics la plus souvent utilisée dans le rap jeu reste celle faite périodiquement à l'univers de Batman - parce que : il est riche, il vit la nuit et il fait de la muscu', donc si on retire de l'équation les parents morts, les enquêtes et la combi' tout cuir, pas mal de rappeurs peuvent se projeter dans cet idéal de vie - n'oublions pas que le justicier de Gotham City a un flic pour meilleur pote. Et ça, niveau crédibilité, disons que ça la fout mal.
Impossible de se rabattre sur Spider-Man - frêle créature incapable de payer son loyer à l'heure et qui galère avec la même nana depuis cinquante ans, pas vraiment le rêve à moins de t'appeler Guizmo - on va donc aller chercher le truc le plus musclé et le plus approchant, pour réitérer ce que Sony aurait du jurer de ne plus jamais faire après la reprise de Ghostbusters par les Fallout Boys : le fameux thème du générique de fin.
Sur le papier, si on était en 1999, un film Venom avec un morceau d'Eminem, l'ado' ou l'enfant que vous étiez peut-être aurait probablement bondi de joie - mais à l'époque, vous étiez fan de Dino Riders et pensiez que les Digimons avaient de l'avenir, vous n'étiez pas raisonnables. Avec les standards modernes, assembler le studio qui n'a rien produit en super-héros depuis Amazing Spider-Man 2 et le rappeur qui n'a rien sorti de bon depuis Beautiful ne risquait logiquement pas d'accoucher d'un chef d'oeuvre, et les probabilités se vérifient aujourd'hui.
Le clip de Venom est en effet disponible. Le rappeur y fait des cornes avec les doigts, injecte sa musique maléfique dans l'esprit d'un jeune enfant (c'est moche) et fait danser au hasard une tripotée de passants au jeu d'acteur approximatif : bref, à l'image du film, mémorable pour les bonnes raisons. Sortie de Venom ce mercredi en salles et rappelez vous : il faudra vous taper toute la musique pour avoir droit au seul moment intéressant.