Le jeu Marvel's Spider-Man nous aura gratifié d'une aventure plutôt séduisante. Techniquement hyper convaincant, à la fois dans ses graphismes et ses animations, le jeu d'Insomniac Games se sera relevé plus discutable sur sa répétitivité et un manque d'ambitions généralisé pour le jeu en monde ouvert. Comme la plupart des jeux modernes, il se voit accompagné d'un trio de DLC regroupés sous l'intitulé The City That Never Sleeps, dont le premier opus s'est proposé à nous le 23 octobre dernier. On a profité du répit post-Comic Con Paris pour en faire le tour, et vous livrer un court avis.
Comme il l'était annoncé par les quelques trailers, le but de ce premier chapitre supplémentaire est de nous faire rencontrer Black Cat, qu'une mission annexe du jeu principal nous avait teasé tout du long. L'intrigue fait pour la plupart intervenir un long jeu de chat et de la souris (et pas de l'araignée, en dépit du bon sens) qui permet d'aborder succinctement la relation entre Felicia et Peter. La tension (sensuelle) est bien présente, et l'on pourra s'amuser des dialogues entre les deux protagonistes, tout comme la réaction de MJ de voir débarquer Black Cat dans la vie de son super-héros de boyfriend, mais si la caractérisation reste là aussi réussie, l'intrigue, elle, ne suffit pas.
Les missions proposées auront en effet quelques variations sur des objectifs déjà bien connus, et le déroulé n'arrive pas à se détacher de ce que le jeu (déjà répétitif à plusieurs égards) peut offrir. Ainsi, entre autres missions principales qui manquent de panache (et n'apportent qu'un type d'ennemi supplémentaire), on retrouve cette logique de quêtes annexes à base de collectibles ou de nouveaux défis criminels qui se calquent sur le même modèle que celles du jeu principal : si vous recherchiez de la nouveauté, il va falloir creuser un peu plus. En somme, c'est l'ajout de quelques challenges estampillés Screwball (ce vilain passionné de clics et de réseaux sociaux) qui sont les plus plaisants à faire, avec une mécanique permettant d'obtenir des points supplémentaires, et le défi EMP qui demandera agilité et dextérité dans les airs.
Outre quelques costumes (trois) supplémentaires qui permettront de varier les plaisirs, il faut bien avouer que The Heist porte bien son nom, au détriment du joueur : il s'agit d'un braquage. Il faut trois bonnes heures pour faire la totalité du contenu, avec une quête principale certes plaisante, mais qui manque de moments forts - et n'assume pas du tout les enjeux posés au départ, en plus de ne proposer aucun combat de boss. Difficile donc de vouloir poursuivre l'aventure, quand bien même Insomniac Games use d'un cliffhanger qu'un lecteur de comics aura l'habitude de retrouver au format papier.
Difficile donc de plus s'étaler sur ce premier DLC du jeu Spider-Man qui, comme on pouvait le craindre au vu des habitudes récentes de l'industrie, ne propose pas assez de contenu pour le prix pratiqué. En soi, c'est un petit braquage pour les joueurs, qui se contenteront du plaisir de retrouver Black Cat, de nouveaux costumes et de quelques challenges rigolos pour compenser une quête principale somme toute convenue et sans grande ambition (et dans le jeu, et dans la narration). Si le plaisir de jeu reste présent, on regrettera qu'Insomniac Games n'ait pas poussé plus loin pour faire un chapitre supplémentaire digne de ce nom.