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Old Man Hawkeye Tome 1 : une préquelle qui vise juste

Old Man Hawkeye Tome 1 : une préquelle qui vise juste

ReviewPanini
On a aimé• Ethan Sacks réussit à retrouver le charme de ce monde post apo'
• Entre hommages et réinventions
• Marco Checchetto mérite son titre de Young Gun chez Marvel
• Un bonus en fin d'ouvrage intéressant, pour une fois
On a moins aimé• Certes, ça reste un produit de commande
Notre note

Dans les pages du titre Wolverine, en 2008, sortait l'arc Old Man Logan de Mark Millar et Steve McNiven, qui imagine dans un futur post-apocalyptique une aventure on ne peut plus sanglante du griffu. Une approche du personnage dans un monde où les super-héros n'existent plus, et qui aura suffisamment marqué les lecteurs et Marvel pour ne pas laisser ce Logan vieillissant dans les mémoires d'un récit désormais culte. Quelques années plus tard, Old Man Logan renaissait en ongoing des suites de Secret Wars, mais avec la maxi-série Old Man Hawkeye, l'approche est à l'inverse. Plutôt que de replacer un personnage dans une continuité actuelle, le titre d'Ethan Sacks et Marco Checchetto propose en toute simplicité de revenir dans le futur agonisant imaginé par Millar, et de retracer l'aventure de Clint Barton, qui occupait déjà une place de choix dans le récit initial.

Sous l'écriture de Millar, Hawkeye est désormais devenu aveugle et se base sur ses oreilles pour localiser ses ennemis et autres points d'intérêt, ne perdant pas à côté sa célérité quand il s'agit de décocher des flèches. Old Man Hawkeye nous propose de découvrir comment le héros a fini par perdre la vue, alors qu'il commence à rater ses tirs dès les premiers numéros. Le tout sous fond d'une mission qu'il doit accomplir, prétexte pour (re)-découvrir les terres désolées imaginées par Millar et McNiven. Frappé par l'imminence de sa cécité, Clint veut accomplir une dernière mission, et se venger de ceux qui ont assassiné tous ses camarades super-héros à ce fameux jour funeste, avant qu'il ne soit trop tard pour assouvir une vengeance mâtinée d'une envie de rédemption.


Là où l'on pourrait craindre un pur produit d'exploitation d'un univers qui a bien fonctionné, le scénariste (et journaliste) Ethan Sacks réussit à faire mieux qu'un simple contrat rempli. On conseillera évidemment aux lecteurs d'avoir déjà pu découvrir Old Man Logan en amont, puisqu'un certain nombre d'éléments "secrets" du récit initial sont ici abordés de plein fouet. Là où l'intrigue en quasi ligne droite est surtout une invitation pour Sacks à imaginer la place de tel ou tels héros/vilain dans ce futur post'apo, avec certains trouvailles très bienvenues, on s'amusera également à voir les pions placés à quelques reprises pour raconter comment certains éléments se mettent en place là où on les retrouvera dans le titre de Millar. Sacks réussit plutôt habilement à apporter ses propres éléments tout en portant un hommage bienvenu au récit fondateur. De quoi maintenir un équilibre entre ce qui parlera aux connaisseurs sans n'être que dans l'origin story fainéante.

Le scénariste parvient également à maintenir l'intérêt en tournant autour d'évènements évoqués dans Old Man Logan mais qui n'ont jamais trouvé réponse à ce jour. Si l'on sait de quoi était responsable Logan, Hawkeye a également ses démons personnels, et des coupables à retrouver - un leitmotiv assez classique, mais qui se montre ici efficace. Parce qu'il n'y a pas de temps morts, et que l'histoire se structure autour d'une double (triple ?) chasse à l'homme, mêlée d'une course contre la montre, avec un rythme soutenu. L'on retrouve des endroits (et des personnages) connus, on part également en exploration de nouvelles contrées, à la rencontre d'héros plus ou moins récents, plus ou moins ré-imaginés. Une exploration et une action qui se croisent agréablement, avec une partie artistique de haute volée.


Les planches de Marco Checchetto participent amplement au plaisir de lecture que nous donne Old Man Hawkeye. Avec un dessin plutôt détaillé et qui lorgne du côté photo-réaliste, l'artiste donne vie à ce monde dévasté, et se permet de nouveaux designs pour les héros et vilains de Marvel particulièrement réussis, pour lesquels il ne s'agit pas simplement de rajouter quelques rides ou cicatrices. A cet égard, on appréciera d'avoir pour une fois un bonus intéressant en fin d'ouvrage, où Checchetto explicite sa démarche sur ses fameux redesigns. A la fois dans l'action et dans les moments plus calmes, on sent la mise en scène et le découpage réfléchis, pour emmener le lecteur au plus proche des évènements, les couleurs d'Andres Messa et les effets (numériques) s'accordant bien pour l'ambiance générale. Si vous vouliez un joli spectacle, vous l'avez.

Pour les fans de l'univers post-apo' d'Old Man Logan, le pari est plutôt réussi avec Old Man Hawkeye. Au delà du gimmick du titre, Ethan Sacks relève l'exercice et va au delà du simple comicbook de commande. On aime à retrouver les personnages du récit initial tout en se plaisant à découvrir certaines nouveautés. Marco Checchetto ne démérite clairement pas de son titre de Young Guns avec une prestation graphique de haute volée, et il n'y a donc aucune honte à se laisser aller pour ce titre, divertissant, qui ne ment pas sur son contenu ou ses prétentions.

- Vous pouvez commander Old Man Hawkeye à ce lien.

Arno Kikoo
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