Au cours de la récente édition du TGS Comics nous avons pu rencontrer l'artiste italienne Roberta Ingranata, que nous avions retrouvé il y a une bonne année avec la sortie du premier numéro de Witchblade, nouvelle version lancée par Top Cow. On ne pouvait donc manquer l'occasion de revenir avec l'artiste sur cette façon de repenser une licence emblématique (pour des raisons plus ou moins bonnes) des années 1990. Bonne lecture !
Bonjour Roberta, tu peux nous dire en premier lieu comment tu es entrée en contact avec les comics ?
J'en lisais depuis que j'étais enfant. Mes parents lisaient des bande-dessinées, donc c'était facile d'accès. C'est aussi depuis cet âge là que j'aimais dessiner, mais le choix d'en faire ma carrière est arrivé bien plus tard.
Tu étais chez Zenescope avant d'arriver chez Image Comics ? Comment ça s'est passé ?
Alors, j'ai eu beaucoup de chance (rires). C'est Zenescope qui m'a contacté après avoir vu plusieurs de mes dessins sur Facebook. Ils m'ont demandé de faire quelques essais sur le titre Robyn Hood, ce qui les a convaincus. C'est comme ça que j'ai commencé à travailler avec eux - puis je suis allée chez Image Comics pour faire Witchblade. C'est l'éditeur qui m'a contactée directement, Ryan Cady, on se connaissait déjà avant.
Tu avais lu la précédente version de Witchblade, j'imagine, avant de reprendre le titre ? C'était pas trop de pression de reprendre cette série ?
Je les avais lu avant, et oui c'était très impressionnant, parce que la nouvelle série fait quelque chose de complètement différent. J'avais en tête l'idée de l'ancien Witchblade, et je savais que ça n'allait pas être la même chose. Difficile, mais très bien pour moi.
C'est moins super-héroïque, et plus axé polar urbain. Qu'est-ce qui était visé avec cette nouvelle direction ?
Il y avait un objectif derrière cette approche, celle d'avoir un nouveau spectre de lecteur, plus large, plus féminin. C'est de trouver de nouvelles personnes, d'avoir un nouveau public pour Witchblade. La nouvelle porteuse est une personne normale, quelqu'un comme toi et moi, et qui décide simplement de faire ce qu'elle pense être le bien. Le bracelet qu'elle porte et qui lui donne sa force pourrait aller à n'importe qui, toute personne morale et censée.
Pourtant l'image très sexy de l'ancienne Witchblade est assez raccord avec les publications Zenescope. non ?
C'est nous, avec la scénariste [Caitlin Kittredge], qui avons décidé de changer l'image de Witchblade, et notamment avec un costume couvert, loin de l'image sexy de la précédente série. Regarde les super-héros comme Black Panther, Iron Man, Spider-Man... : ils sont tous recouverts par leur costume ! On a fait la même pour notre héroïne. Le costume de Black Panther m'a pas mal inspiré - notamment vis-à-vis du film, où la technologie fait qu'il se développe à partir d'un collier. J'ai repris cette idée avec le bracelet que porte Alex Underwood.
L'idée de ce bracelet, ce n'est pas simplement qu'il lui donne des pouvoirs, c'est qu'il fonctionne comme un virus qui envahirait tout son corps. C'est du bracet que partent les ombres qui forment le costume et qui l'enveloppent. C'est pour ça que les couleurs choisies, aussi, sont sombres.
Tu penses que c'est une bonne chose d'avoir tous ces reboots, à la fois dans les comics mais ailleurs également ? Ce nouveau Witchblade, ça aurait aussi pu ne pas s'appeler comme ça ?
Je pense que tu as raison. Mais l'objectif du reboot c'est de trouver de nouveaux lecteurs. L'avantage d'avoir le nom Witchblade, c'est que tu peux attirer à la fois les anciens lecteurs, qui connaissent la "marque", et un nouveau lectorat. Mais je pense aussi qu'il faut créer de nouveaux personnages, de nouvelles histoires, pour avoir un lectorat "frais".
Tu as d'autre projets par la suite ?
Pour le moment, je continue de travailler sur Witchblade. Je viens d'avoir le script du numéro #13, et il y en aura de sûr 18, ou peut-être 24 en tout. J'ai également fait des essais pour des travaux dans le mainstream, et je croise les doigts !
Merci beaucoup !
- Remerciements : Katchoo