Les communicants de Lionsgate se sont décidés à traiter Hellboy comme un super-héros. Ce qui n'a rien d'étonnant vu de l'extérieur : après tout, il vient d'une bande-dessinée, il frappe fort et on peut lui accoler un gimmick musical. Le fait que le personnage n'ait, à part ça, aucune des caractéristiques propres au genre ou à l’apparat général des figures costumées ne dérangera personne - puisque l'idée est avant tout de cibler le grand public, et le grand public aime les super-héros.
Aussi, il est désormais temps de renoncer à retrouver quoi que ce soit des comics de Mike Mignola dans cette lecture explosive et décomplexée de sa créature. Ce qui n'empêcherait pas le film d'être divertissant, ou honnête dans sa proposition : ce-dernier empile deux nouveaux spots télé' qui ne changent pas la donne, en appuyant un peu plus sur l'idée d'un blockbuster estival avec quelques bestioles de films d'horreur.
Ce qui paraît marrant, sur le papier, c'est que David Harbour semble plus proche de Hellboy dans la série Stranger Things où Lionsgate sera venu le chercher. Bougon, sarcastique, enquêteur dans un milieu fréquemment traversé par l'occulte et les bestioles d'un autre monde, dans un registre plus inspiré par Lovecraft que ce que l'on peut voir pour l'instant du film de Neil Marshall. "Ça fait réfléchir", comme disent les gens en hashtag.