La société de production Marvel Studios semble avoir appris des réussites de Black Panther, célébré jusqu'aux oscars pour la qualité de ses décors, de ses costumes et de sa direction artistique afro-futuriste, retenus par certains au-delà de la mise en scène ou de la qualité des effets spéciaux. Une formule que l'entreprise compte manifestement réitérer avec Shang-Chi, un projet jouant sur la même ouverture sur une diversité frontale, avec l'embauche récente de la brillante cheffe décoratrice Sue Chan.
Du côté des costumes, Marvel a également fait un effort en allant chercher Kym Barrett, une couturière talentueuse connue pour ses fréquentes collaborations avec les soeurs Wachowski. Après avoir participé à l'élégance de la trilogie Matrix, elle aura retrouvé les réalisatrices sur les tenues plus bariolées, pop et ludiques de Speed Racer, puis Cloud Atlas ou Jupiter's Ascending. Un travail polymorphe qui se sera adapté aux différentes tonalités proposées par les projets en question, mais où l'on retrouve chaque fois quelques perles intemporelles. On notera son approche du style "asiatique" avec les tenues de Neo Seoul, ou dans un hommage aux films d'arts martiaux classiques, la tenue de Seraphin, garde du corps angélique de l'Oracle.
Barrett s'était déjà prêtée au jeu du super-héros, en participant à The Amazing Spider-Man de Marc Webb en 2012, et au Aquaman de James Wan en fin d'année dernière. Là-encore, que l'on ait apprécié ou non le métrage en lui-même, le travail sur les costumes aura été noté comme l'une des forces de l'ensemble artistique dans cette dernière sortie DC Films. Pour l'anecdote, l'artiste aura aussi travaillé sur le Green Hornet de Michel Gondry, donc la veste en cuir rouge de Christoph Waltz, c'était elle. Et ça, ça ne s'oublie pas.
Barrett devra certainement se prêter au jeu du métissage culturel pour Shang-Chi, pour adapter au style Marvel Studios les tenues relativement stéréotypées de la Shaolin fictive des comics - en un sens, un héritage indirect de son expérience avec Gondry, qui rendait déjà hommage à Bruce Lee avec le Kato de Jay Chou. Vous voyez que tout n'était pas négatif dans cet étrange remake.
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