Longtemps avant que les adaptations de comics ne deviennent une mode à Hollywood, Mike Richardson prenait de l'avance sur la meute. A l'ombre des vedettes du dessin mis en avant par Marvel, partis fonder Image Comics dans une vaste fuite des cerveaux emblématique de toue la décennie 1990, cette tête blonde de Portland deviendra l'autre rival des maisons d'édition traditionnelles en parallèle de Todd McFarlane.
Après avoir fondé Dark Horse en 1986, Richardson aura accueilli à bras ouverts les créations de Mike Mignola et ses Hellboy, un Frank Miller en pleine transition vers sa dernière grande phase de folie créative. En marge de son succès dans l'édition, l'artiste aura particulièrement bien traversé l'année 1994, en plaçant deux de ses travaux dans les sorties de New Line Cinema, The Mask et TimeCop, à quelques mois d'intervalle.
Vingt-cinq ans et de piètres tentatives de relances auront tenté en vain d'abaisser la performance - le souvenir d'un Jim Carrey en robe de chambre, jaquette jaune et cravate à motif, masque vert et prothèse dentaire solidement floqués sur la tronche, restant solidement attaché aux enfants de la génération 1990. Si le film Chuck Russell se sera beaucoup éloigné des comics, violents, cyniques ou brutaux de Richardson, la version cinéma de The Mask restait une franche réussite dans la catégorie des comédies fantastiques de son temps.
Après le dessin animé, des relances loufoques en bande-dessinée et une suite ratée en 2005, le créateur de Stanley Ipkis et du masque boisé de Loki semble décidé à remettre la machine sur les bons rails avec un potentiel projet de reboot. Contacté par Forbes, Richardson n'annonce rien de concret, à l'exception d'une piste inédite et, paradoxalement, dans l'air du temps - apposer l'artefact vert à un personnage principal féminin.
"J'aimerais que l'on puisse trouver une actrice capable de transcrire l'humour du personnage par une performance physique. J'en ai bien une en tête, mais je ne donnerais pas son nom pour le moment. Il va falloir être très persuasifs pour la convaincre... Mais on verra bien. On ne sait jamais de quoi le futur est fait. On a quelques idées, en attendant."
Tout récemment,
Dark Horse signait un partenariat avec Netflix, particulièrement prolifique sur le font des adaptations, pour différents projets à venir. En bon président, on imagine que
Richardson n'aurait pas à faire d'efforts particuliers pour persuader ce nouveau partenaire de la validité d'un
reboot de
The Mask, au vu de la réussite commerciale du premier volet et de l'éloignement du second, que peu de gens ont réellement vu et que beaucoup ont heureusement oublié.
En comics, le scénariste avait déjà proposé, par deux fois, la perspective d'une héroïne pouvant porter le masque, avec la petite-amie de Stanley, Kathy, et une jeune écolière baptisée Emily dans l'arc The Hunt for Green October en 1995. On imagine mal ces deux histoires inspirer un reboot, cela étant, au vu de la violence et du style foutraque de Richardson dans ces aventures dérangeantes, faites de têtes explosées et de nazis sur le retour. A voir si Netflix se laisse tenter par l'idée d'un nouveau The Mask vingt-cinq ans plus tard - pour un nouveau numéro de danse entre Stanley et Tina, on serait prêts à se laisser convaincre.