Certains vilains ont des gimmicks compliqués. Des occurrences de formes, de symboles, de jeux d'onomastiques, de références littéraires parfois claires, parfois obscures, ou des renvois à l'animalité intérieure suggérée par leur adversaire, l'homme chauve-souris. Black Mask, de son côté, a un masque noir. Et c'est déjà bien.
Basé sur ce seul gimmick, le maléfique Roman Sionis trouve pourtant assez bien sa place à Gotham City - un mafieux en costume, caïd, chef de famille, dans un environnement que Batman a débarrassé de la pègre classique. Pour pouvoir continuer à proposer des truands évoquant les rouages du crime organisé, suffisamment crédibles pour instiller un sentiment de danger passé le stéréotype (obsolète) du méchant Sicilien, les auteurs ont eu la bonne idée d'ajouter un masque au dernier parrain du crime de Gotham. Comme quoi, les bonnes idées sont parfois les plus simples.
Malheureusement, le film
Birds of Prey n'aura pas forcément compris l'enjeu du masque noir de
Roman Sionis, choisissant
de s'en remettre au talent d'Ewan McGregor pour porter le vilain et sous-tendre ce motif, pour le fan-service, sur de très rares scènes. Le masque lui-même restant relativement anecdotique. Pourtant, les recherches de l'artiste
Kyle Brown, responsable de l'objet dans cette version cinéma, avaient envisagé plusieurs pistes, parmi lesquelles un masque ne couvrant que le visage et pas l'ensemble de la tête, ou une forme crânienne inspirée des BDs qui s'appuierait plus sur la morphologie du singe. Les visuels de ces recherches sont disponibles sur la plateforme
ArtStation de
Brown, premier concept arts du projet tombé récemment.
Plutôt anecdodtique dans la galerie des vilains de Batman, il est peu probable que Sionis réapparaisse dans l'immédiat des adaptations de comics. Dommage, l'arc de sa naissance aurait pu donner lieu à un bon métrage animé, pour peu que le style polar et sombre de Dini et Timm soit encore d'actualité.