Tout bon rédacteur ou journaliste, professionnel ou non, a déjà fait l'expérience de l'angoisse des papiers en retards. Il est même assez commun de dire que tous les représentants de la profession ont fait, au moins une ou deux fois, quelques pirouettes dans le grand exercice de saut à ski par-dessus "la fameuse date butoir". Cette donnée est d'ailleurs contrôlée avec sérieux par les agents de la CPPAP : tout journaliste qui rend ses articles à l'heure est passible d'un retrait de sa carte de presse, dans le cadre d'une cérémonie solennelle où l'objet sera ensuite jeté au feu pendant qu'une armée pigistes en toge rouge réciteront un cantique obscur à la gloire d'Albert Londres. Pour les moins cérémonieux, un passage à tabac par les collègues moins ponctuels peut aussi faire l'affaire.
Au moment où les comics se réintéressent
au sujet du journalisme en fiction, avec
Amazing Spider-Man : The Daily Bugle chez
Marvel, la maladie du retard infecte à travers la page l'éditorial en présence. Pour les trois derniers numéros de cette mini en cinq, la Maison des Idées annonce en effet un mois de retard (du 25 mars au 22 avril pour
Daily Bugle #3, du 22 avril au 27 mai pour
Daily Bugle #4 et du 27 mai au 24 juin pour
Daily Bugle #5). Comme d'habitude avec ce genre de cas de reports, aucune explication n'accompagne les sollicitations corrigées.
Mat Johson et
Mark Chater, scénariste et dessinateur de ce projet, visant à explorer
la vie quotidienne de la rédaction du Bugle pendant l'administration de New York par le maire
Wilson Fisk, restent tous deux en poste sur le projet. Rien ne semble avoir été modifié, on suspecte donc que cette vague de retards soit un simple hommage méta' aux réalités de la profession (ou autre chose sans doute, mais laissez-nous rêver !). De belles couvertures signées
Niko Henrichon sont là pour excuser le délai.
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