"Dans l'Oeil du Psy" est une rubrique qui propose d'éclairer l'univers de la culture comics et geek par le prisme de la psychanalyse. Pour y apporter un regard différent et inédit sur ce que nous croyons connaître déjà , mais qu'il s'agit parfois de regarder.. Ã deux fois!
Disclaimer : cette chronique a été rédigée en intégralité par Alex Hivence
Psychanalyste dans la vraie vie, il analyse sous son identité secrète la psyché et la personnalité des héros de la culture comics, manga, et geek.
Connaissez-vous Bloodshot ? Si ça n'est pas encore le cas, pas de souci, voici ce que vous devez savoir pour lire la suite. Voici qui est Bloodshot en résumé : une machine à tuer dont le sang est composée de milliards de nanites, implantés par un programme secret pour en faire un guerrier ultime. Ces robots ordinateurs nanoscopiques irriguant son sang lui confèrent des pouvoirs hors du commun : une capacité de régénération, une interface avec la technologie et une capacité de restructuration de son corps. Anciennement aux ordres d'un programme secret qui l'a créé pour accomplir des missions les plus dangereuses et immorales, lui implantant au passage des faux souvenirs afin de le contrôler, Bloodshot s'est depuis libéré de ses chaînes et des ses maîtres. Il devient un être en quête de son identité, pris entre son humanité perdue et sa personnalité guerrière qui demeure présente en lui.
Ce conflit intérieur permanent l'amène à vivre, au sein de la série Bloodshot Reborn, récemment ressortie en intégrale chez Bliss Editions, des épisodes mêlant action et introspection, des traversées trépidantes. Des moments déchirants, dans lesquels nous allons pouvoir, en suivant les pistes de son cheminement retracer les symptômes d'une névrose traumatique de guerre. Plus connu par le terme anglo-saxon de PTSD (Post-Traumatic Stress Disorder), cet état de stress post-traumatique (ESPT) marque le parcours de Bloodshot. Freud, l'inventeur de la psychanalyse, disait ceci : "dans les névroses de guerre, ce qui fait peur, c'est bel et bien un ennemi intérieur". Nous allons voir à quel point cette phrase correspond au destin de Bloodshot.
Bloodshot est un héros à l'ADN particulier. Il va se retrouver dans des situations où il va devoir autant affronter les obstacles extérieurs que l'ennemi qu'il porte à l'intérieur de lui. Nous pourrions imaginer que ce qui crée cette dualité chez Bloodshot tient au seul fait de ce corps étranger dans son corps. Que le conflit qui l'anime tient aux nanites qui le contrôlent et le poussent à commettre des actes monstrueux. Vu ainsi, cela reviendrait à une simple opposition entre sa volonté d'un côté, et ce qu'on le pousse à faire de l'autre. L'ennemi serait alors celui qui pousse à commettre ces actes odieux. Un schéma binaire et manichéen bien connu, opposant bien et mal. Nous allons voir que c'est un peu plus compliqué et intéressant que ça, et que Bloodshot est vraiment un héros 2.0.
Prenons pour illustrer cette idée le commencement de la série Bloodshot Reborn. Lors de cette renaissance, Bloodshot est enfin débarassé de ses nanites. Il n'est plus qu'un être humain ordinaire. Les nanites qui le contrôlaient et lui donnaient ses pouvoirs ont disparu de son organisme. Nous pourrions alors imaginer Bloodshot prendre une autre trajectoire, saisissant cette renaissance pour profiter de ce sang neuf et reprendre son destin en mains. Or, c'est à cette période que Bloodshot va devoir lutter le plus contre lui-même.
Sous l'identité de Ray Garrison, il va ainsi tenter de reprendre une vie normale. Mais cette reprise de vie ordinaire va s'accompagner de troubles psychiques particuliers : reviviscence des scènes de combats et de meurtre, attaques de panique, état de vigilance nocturne, errance, apathie, manque de but. Autant de manifestations d'angoisse et de dépression caractéristiques d'un Etat de Stress Post-Traumatique.
Cette série de symptômes que va ressentir Ray Garrison rejoint ainsi le tableau d'une Névrose Traumatique. Cette Névrose Traumatique survient suite à une situation dans lequel l'individu a rencontré de près un danger réel pour sa vie. Elle peut en l'occurrence survenir quand l'individu a rencontré une menace pour la vie d'autres personnes ; ou quand l'individu est témoin d'évènements qui impliquent des morts inattendues et violentes, blessures sérieuses, danger de mort ou blessures graves. Bloodshot, de par son passé tumultueux, est de ce côté bien servi.
Cet Etat de Stress Post-Traumatique ne va ainsi pas laisser Bloodshot en paix. Ces symptômes vont le poursuivre sans relâche. Si son corps est débarrassé des cellules étrangères, son esprit lui a conservé les empreintes des évènements de façon indélébile. Ainsi, le constat est terrible pour Bloodshot : quand bien même son corps a fait littéralement sang neuf, quand bien même il a rompu avec l'organisation qui le manipulait et utilisait ses talents, quand bien même il ne mène plus de guerre, le voilà amené à devoir affronter un ennemi inattendu : lui-même. Le voici face à un ennemi plus implacable, un ennemi intérieur. C'est lui-même et toute la culpabilité qui découle de cette période de vie de guerre que Bloodshot combat alors. Dans une névrose traumatique de guerre, névrose traumatique spécifique des soldats, apparaissent trois questions fondamentales. Aux questions de la Névrose Traumatique qui peuvent se résumer ainsi ; "pourquoi ai-je survécu" et "comment vivre après avoir croisé la mort de si près" s'ajoute celle de la Névrose Traumatique de guerre : "comment ne pas haïr celui que j'ai été ?" Cela engendre un ennemi intérieur né à la fois de la culpabilité, de l'angoisse et de la haine de soi. Il y aurait en fait de quoi préférer avoir des nanites dans son sang!
Si le corps de Bloodshot est dès lors exempt de blessures, sa névrose traumatique atteint terriblement son psychisme. Ces blessures profondes laissent leur marque aussi profondément qu'une transfusion de sang. Si le corps ne saigne pas, l'esprit ne cesse de saigner. Et ici, aucune capacité de régénération à l'œuvre. Bloodshot se retrouve à affronter un ennemi qu'il ne peut liquider et auquel il ne peut échapper : lui-même. Alors quand survient l'occasion de récupérer les nanites, alors que celles-ci ont été causes de souffrances et de destructions, la tentation est de fait trop grande. Lorsqu'il affronte à cette période des êtres nuisibles qui ont un sang composé des mêmes nanites que le sien auparavant, Bloodshot récupère de fait les nanites de ceux qu'il a éliminés. Si Bloodshot peut en effet légitimer ses actes de neutraliser des êtres semblables à lui-même par le principe de les empêcher de nuire, il apparaît aussi que cela traduit un mécanisme plus inconscient. Cela agit comme un mécanisme addictif.
Face à un manque, parce que nous pouvons associer ce que ressent Bloodshot à un état de manque, notre héros va se comporter comme un addict cherchant sa dose, son "shoot". Il va ainsi pour cela utiliser le déni, rationaliser ses actes en leur conférant une nécessité absolue, impérieuse extérieure, et nier ainsi le bénéfice qu'il retire de l'opération. Il va en effet se défendre et présenter sa croisade comme un sacrifice nécessaire. Comme nombre d'addicts, Bloodshot va expliquer qu'il n'a pas le choix. Qu'il "replonge" par nécessité mais qu'il "contrôle". Mais inconsciemment, ce qui paraît être son moteur profond ressemble au cercle rouge que Bloodshot arbore : une béance, un trou à combler pour ne pas ressentir le mal-être incessant après avoir perdu sa raison d'être. S'il a en effet voulu se défaire de la guerre comme raison d'être, Bloodshot se retrouve comme un soldat au retour d'une guerre imposée : il n'a plus aucun but, aucune raison d'être. Ce qui s'avère éminemment dépressiogène. Et là où son corps amélioré était plongé dans l'action, la tentation de l'addiction pour combler ce manque apparaît comme une possibilité de tenir face à cette béance que ressent Bloodshot. Quand bien même celui-ci ne souhaite pas retrouver la destruction, la tentation de colmater cette pulsion de destruction quitte à engendrer une pulsion d'auto-destruction est grande.
Ainsi, aussi étonnant que cela paraisse sur le plan rationnel, il existe chez l'individu traversant une névrose traumatique de guerre une sorte de double. Et celui-ci œuvre inconsciemment pour retrouver la destruction qui a fini par faire partie intégrante de ses pulsions.
Bloodshot va ainsi progressivement, lentement, sûrement, redevenir celui qu'il a été. Cela n'est guère une surprise qu'un personnage de comics recouvre son apparence et ses aptitudes d'avant un changement. Mais ce qui est intéressant ici est de voir ce qui est à l'œuvre spécifiquement, et ce que cela indique sur le fonctionnement psychique de l'être humain. Redevenant celui qu'il a été, Bloodshot évite ainsi les ravages de la culpabilité et de la haine de soi. Cette culpabilité et cette haine de soi, dans une névrose traumatique de guerre, forment deux affects qui entraîneraient un réaménagement psychique profond si l'individu cherchait à réconcilier ces sentiments avec les autres parties de lui-même. Cette haine de soi trouve ses racines dans des pulsions profondes, des pulsions dont le plaisir est lié à la destruction, et le sentiment jouissif qui en découle. Cette part de jouissance de la destruction, enfouie profondément dans l'être humain et activé dans les occasions de guerre, forme lorsque cette guerre est terminée, un sentiment qui amène l'individu à ne pouvoir que difficilement accepter cette part de lui-même.
L'individu peut dès lors attribuer tous les maux à une sorte de double dans un miroir, un double étrange et inquiétant qu'il ne reconnaît pas et pour lequel il éprouve rejet et haine profonde. C'est alors que le psychisme peut se scinder en deux parties, emmurant l'autre part monstrueuse. Avec le risque que celle-ci resurgisse. La névrose traumatique de guerre est cette résurgence du conflit psychique intérieur. Bloodshot fait tout au début pour emmurer cette part de lui, l'attribuant seulement au programme secret qui l'aurait manipulé. Il occulte le fait que ces pulsions faisaient déjà partie de lui, et que les fuir est aussi impossible que fuir son ombre ou son reflet. Bloodshot a comme tout un chacun ces pulsions en soi, elles ont simplement été activées par un programme et une guerre. Revenant à une situation sans combat, cette part de soi apparaît comme un double monstrueux. Et celle-ci coule encore dans les veines au point de hanter son hôte.
Bloodshot se retrouve par son parcours de machine mortelle programmée dans la peau d'un soldat contre son gré. Bloodshot traverse en fait une transformation comme chaque soldat. En effet, même volontaire, le soldat n'est jamais prêt pour la guerre qui l'attend. C'est toujours une épreuve que le soldat va traverser dans une guerre réelle, face à la mort réelle, et lorsqu'il va envisager de tuer, ou frôler la mort de près, cela aura un impact invisible mais profond. Sans un conditionnement particulier, aucun soldat n'irait faire la guerre. Ce que traverse Bloodshot en termes de transformation rejoint tout compte fait une transformation nécessaire pour transformer un civil en soldat.
Alors bien sûr, tous les soldats ne reçoivent pas des nanites évoluées dans leur sang leur conférant des pouvoirs de régénération et de restructuration de leur corps. C'est ainsi une injection non pas de sang mais d'automatismes programmés qui permettent au soldat de se retrouver sur un territoire d'opération de guerre. Sur le terrain, le soldat ne peut être paralysé par la peur de mourir. Il enchaîne les actions programmées, et réagit par commandement et automatismes injectés, pour sa propre survie. Sans ce programme, il serait vraisemblablement paralysé et inefficace. Ainsi, Bloodshot subit tel un soldat la transformation d'un civil en personnel de guerre. Celui-ci doit être en vigilance permanente, comme Bloodshot se connecte aux technologies de l'information. Il doit agir sans considérer sa mortalité réelle, comme Bloodshot comptant sur sa régénération cellulaire.
Bloodshot montre ainsi comme tout soldat cette dualité : machine de guerre apte à survivre en se coupant des émotions et être humain qui ressent culpabilité et haine de soi quand le "programme" de guerre s'arrête. L'Etat de Stress Post-Traumatique va ainsi agir comme un court-circuit. Plutôt que revoir le programme et le réaménager pour passer d'un programme machine à tuer à une programmation d'être humain, l'Etat de Stress Post-Traumatique agit comme un "system error". Une boucle qui empêche le programme de redémarrer pour repartir à zéro. C'est ce qui fait traverser à Bloodshot attaques de panique et réminiscences. Et quand il reprend progressivement le "goût du sang", quand sa programmation de soldat resurgit, il est alors victime d'hallucinations.
Bloodshot est en effet à ce moment de tension sujet à des hallucinations. Il hallucine sa compagne morte et un garçon "cartoon" avide de destruction sadique. Chacun à sa façon tente de le remettre sur la voie de sa programmation de soldat, afin qu'il redevienne le Bloodshot tueur sans remords. Ces hallucinations sont-elles des hallucinations psychotiques ? Schizophréniques ? Dans le cas de Bloodshot, ces visions sont en fait le signe de traumatismes précédents. Elles existent dans certaines névroses traumatiques, notamment lorsque le traumatisme vécu fait resurgir des chocs plus anciens.Et c'est là le côté complexe chez Bloodshot ; n'ayant pas accès à ses souvenirs, lesquels demeurent "déprogrammés", nous pourrions dire refoulés, ces traumatismes anciens reviennent sous forme hallucinatoire.
Son ancienne compagne qui est morte en lui retirant ses nanites représente ainsi le lien de celle qui prenait soin de lui tel qu'il était avant, celle qui comblait ses besoins. L'enfant sadique destructeur représente la part pulsionnel agressive et destructrice qui refait surface lorsque l'individu voit ses pulsions agressives et destructrices resurgir dans une situation de guerre. Ces deux hallucinations correspondent ainsi à des parts présentes à l'intérieur de Bloodshot, qu'il projette à l'extérieur de façon hallucinatoire, à défaut de pouvoir les reconnaître en lui-même. Il devient alors plus simple d'éprouver des sentiments de rejet et de haine à l'égard de ce qui semble extérieur à soi. Cette part de soi refoulée et qui apparaît devant soi devient ainsi l'objet du rejet et de la haine.
Il est intéressant de noter que pour Bloodshot le salut viendra de l'extérieur. Là où son ennemi est intérieur, même s'il l'hallucine parfois en dehors de lui, son sauvetage proviendra d'une rencontre. Cette femme providentielle s'appellera Magic. Ce n'est pas rien, comme nom. La magie, c'est en effet ce qui est extérieur à soi. Magic possède les mots pour soigner la psyché de Bloodshot. Elle possède en outre un élément plus important et significatif : un savoir précieux. Elle sait qui Bloodshot a été avant d'être soumis au programme. Elle est ainsi dépositaire d'un savoir qui lui permet de dire si Bloodshot était un homme bon ou pas avant.
Sans dévoiler ce qu'elle fera de ce savoir, cette idée rejoint un principe en psychanalyse : le transfert. Le transfert suppose que l'Autre possède un savoir que nous n'avons pas, et c'est ce qui amène le patient à se confier à cet autre qui en sait plus que lui. Et ici, Magic possède ce pouvoir magique : elle en sait un bout sur Bloodshot que lui-même ignore. Leur rencontre relève ainsi au fond d'une rencontre thérapeutique, d'un soin apporté. Elle apporte à Bloodshot une réassurance, un réconfort, lui permettant de faire un temps la paix, même dans un chemin douloureux, avec la part de lui qu'il haïssait et recherchait à la fois. Entre l'avoir dans le sang et l'avoir dans la peau, il y a comme une transfusion magique de l'un à l'autre. Bloodshot est décidément dès son ADN et tout au long de son parcours une histoire d'actions et de corps !
Le cercle rouge qu'arbore Bloodshot peut ainsi apparaître comme la trace corporelle, physique, de ces pulsions intérieures de destruction, cette empreinte indélébile qui marque celui qui a croisé la mort et goûté au sang et à la haine de soi. Cette peau blanche peut évoquer l'anesthésie affective et émotionnelle du soldat face à la mort, d'un corps qui ne doit être qu'une machine répondant aux automatismes programmés, appris, pour accomplir ses missions et y survivre. Si les émotions circulent, si le corps reprend des couleurs, le soldat risque la mort. Il s'agit pour lui de couper les émotions et d'agir. Un corps dénué d'émotions, blanc, avec au centre la pulsion de destruction qui permet de s'en sortir. Une programmation et une damnation à la fois. Bloodshot doit comme tout soldat s'accommoder de cette programmation suffisamment pour ne pas risquer sa peau. Le Moi se coupe en deux, opère un clivage, une scission pour survivre à ce réel de la mort. Il risquera, une fois la mission effectuée, de se reprendre en boomerang ce réel de la mort évitée, comme une explosion à retardement. L'individu devient alors après-coup son propre ennemi intérieur.
C'est ainsi que la névrose traumatique de guerre fut découverte chez les soldats de retour du front. Ce n'est qu'en 1992 qu'elle fut officiellement reconnue comme maladie psychique dans l'armée, après les opérations du Golfe. Cette marque invisible, intérieure, que rapportèrent les soldats victimes de symptômes tels ceux que Bloodshot nous montre dans son périple. Et qui, en évoquant le monstre que chacun héberge, nous en apprend sur notre condition humaine et ce qui la marque profondément. Bloodshot porte dans ses aventures les symptômes de cette névrose traumatique de guerre, et montre dans sa renaissance les dangers qui demeurent mais aussi une possible guérison.
Tout un chacun n'a pas eu l'occasion d'intervenir comme soldat, et voir en quoi Bloodshot leur ressemble de près. Il existe d'autres métiers qui rencontrent cependant à peu près les mêmes éléments. Ce sont les métiers de maintien de l'ordre tels que gendarmes, policiers, surveillants de prison. Dans leur métier demandant de maintenir l'ordre, surveiller et punir, ces personnes rencontrent aussi souvent une part de transformation nécessaire à leur fonction. L'uniforme, s'il n'est pas blanc avec un cercle rouge, possède entre autres cette fonction symbolique de transformation. L'agent de maintien de l'ordre est ainsi une part de l'individu mis en fonction pour assurer une mission. Et cela passe régulièrement par des mécanismes de clivage du Moi nécessaires permettant de suivre les automatismes acquis nécessaires à leur survie comme à l'accomplissement de leur mission.
Ce phénomène existe aussi de façon étendue dans le monde du travail. Celui-ci amenant de plus en plus à placer l'individu dans une fonction dont le sens lui échappe, une mission compartimentée dont l'objectif final demeure peu lisible, il existe ainsi aussi dans le monde du travail ce que l'on pourrait appeler une forme d'aliénation. On devient soi-même un autre, un automate accomplissant des tâches, des missions, des combats, parfois attisés entre individus, pour remporter des victoires éphémères et chimériques qui ne semblent compter que pour un leader aux objectifs obscurs. Une programmation, une déréalisation, amenant l'individu, à l'instar de Bloodshot, à se sentir déconnecté de la réalité. A ne plus savoir si ses souvenirs sont exacts ou modifiés. Et à haïr cette part de soi une fois le costume du travailleur loyal et efficace retiré.
La névrose traumatique de guerre se retrouve parfois désormais, transformée, chez les individus en souffrance dans leur travail. Insomnies, réminiscences, ruminations, perte de sens, de repères, dépersonnalisation, attaques de panique et d'angoisse. Chacun est susceptible de ressentir un Bloodshot en soi. A chacun de trouver le sens, celui qui permet de trouver un sens à sa programmation initiale, c'est-à-dire son désir marqué au fer rouge sur la peau.
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